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Concile Vatican II
Gaudium et spes

IntraText CT - Lecture du Texte

  • PREMIÈRE PARTIE : L'ÉGLISE ET LA VOCATION HUMAINE
    • CHAPITRE PREMIER LA DIGNITÉ DE LA PERSONNE HUMAINE  (L'homme à l'image de Dieu)
      • Le Christ, Homme nouveau.
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Le Christ, Homme nouveau.

22 § 1. En réalité, le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe Incarné. Adam, en effet, le premier homme, était la figure de Celui qui devait venir 20, le Christ Seigneur. Nouvel Adam, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation. Il n'est donc pas surprenant que les vérités ci-dessus trouvent en Lui leur source et atteignent en Lui leur point culminant.

§ 2. « Image du Dieu invisible » (Col. 1, 15) 21, Il est l'Homme parfait qui a restauré dans la descendance d'Adam la ressemblance divine, altérée dès le premier péché. Parce qu'en Lui la nature humaine a été assumée, non absorbée 22, par le fait même, cette nature a été élevée en nous aussi à une dignité sans égale. Car, par son Incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni Lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d'homme, Il a pensé avec une intelligence d'homme, Il a agi avec une volonté d'homme 23, Il a aimé avec un coeur d'homme. de la Vierge Marie, Il est vraiment devenu l'un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché 24.

§ 3. Agneau innocent, par son Sang librement répandu, Il nous a mérité la vie; et, en Lui, Dieu nous a réconciliés avec Luî-même et entre nous 25, nous arrachant à l'esclavage du diable et du péché. En sorte que chacun de nous peut dire avec l'Apôtre : le Fils de Dieu « m'a aimé et Il s'est livré Lui-même pour moi " (Gal. 2, 20). En souffrant pour nous, Il ne nous a pas simplement donné l'exemple, afin que nous marchions sur ses pas 26, mais Il a ouvert une route nouvelle : si nous la suivons, la vie et la mort deviennent saintes et acquièrent un sens nouveau.

§ 4. Devenu conforme à l'image du Fils, Premier-né d'une multitude de frères 27, le chrétien recoit « les prémices de l'Esprit " (Rom. 8, 23), qui le rendent capable d'accomplir la loi nouvelle de l'amour 28. Par cet Esprit, « gage de l'héritage » (Eph. 1, 14), c'est tout l'homme qui est intérieurement renouvelé, dans l'attente de « la rédemption du corps » (Rom. 8, 23) : « Si l'Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts demeure en vous, Celui qui a ressuscité Jésus-Christ d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous » (Rom. 8, 11) 29. Certes, pour un chrétien, c'est une nécessité et un devoir de combattre le mal au prix de nombreuses tribulations et de subir la mort. Mais, associé au mystère pascal, devenant conforme au Christ dans la mort, fortifié par l'espérance, il va au-devant de la résurrection 30.

§ 5. Et cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le coeur desquels, invisiblement, agit la grâce 31. En effet, puisque le Christ est mort pour tous 32 et que la vocation dernière de l'homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l'Esprit-Saint offre à tous, d'une façon que Dieu connaît, la possibilité d'être associé au mystère pascal.

§ 6. Telle est la qualité et la grandeur du mystère de l'homme, ce mystère que la Révélation chrétienne fait briller aux yeux des croyants. C'est donc par le Christ et dans le Christ que s'éclaire l'énigme de la douleur et de la mort qui, hors de son Evangile, nous écrase. Le Christ est ressuscité, par sa mort. Il a vaincu la mort, et Il nous a abondamment donné la vie 33 pour que, devenus fils dans le Fils, nous clamions dans l'Esprit : Abba, Père! 34.





20 Cf. Rom. 5, 14. - Cf. TERTULLIEN, De carnis resuirr. 6 : « Quod-cumque enim limus exprimebatur, Christus cogitabatur homo futurus » PL 2, 802 (848); CSEL 47, p. 33,l. 12-13.



21 Cf. 2 Cor. 4, 4.



22 Cf. Conc. Constantinople II, can. 7 : « Neque Deo Verbo in carnis naturam transmutato, neque carne in Verbi naturam transducta » : Denz. 219 (428). -Cf. aussi Conc. Constantinople III : « Quemadmodum enim sanctissima atque immaculata animata eius caro deificata non est perempta (theôtheisa ouk anèrethè), sed in proprio sui statu et ratione permansit » : Denz. 291 (556). -Cf. Conc. de Chalcédoine -. « In duabus naturis inconfuse, immutabiliter indivise, inseparabiliter agnos-cendum» : Denz. 148 (302).



23 Cf. Conc. Constantinople III : « Ita et humana eius voluntas deificata non est perempta » : Denz 291 (556).



24 Cf. Heb. 4, 15.



25 Cf. 2 Cor. 5, 18-19; Col. 1, 20-22.



26 Cf. 1 Pierre 2, 21; Matth. 16, 24; Luc 14, 27.



27 Cf. Rom. 8, 29; Col. 1, 18.



28 Cf. Rom. 8, 1-11.



29 Cf. 2 Cor. 4, 14.



30 Cf. Phil. 3, 10; Rom. 8, 17.



31 Cf. Conc. Vatican II, Const. dogm. Lumen gentium, chap. II,n. 16 : AAS 57 (1965), p. 20.



32 Cf. Rom. 8, 32.



33 Cf.Liturgie pascale byzantine.



34 Cf. Rom. 8, 15 et gal. 4,6 Cf. aussi Jean 1, 12 et 1 Jean 3, 1-2






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