Promouvoir le bien commun
26.§ 1. Parce que les liens humains s'intensifient et
s'étendent peu à peu à l'univers entier, le bien commun, c'est-à dire cet
ensemble de conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu'à chacun de
leurs membres, d'atteindre leur perfection d'une façon plus totale et plus
aisée, prend aujourd'hui une extension de plus en plus universelle, et par suite
recouvre des droits et des devoirs qui concernent tout le genre humain. Tout
groupe doit tenir compte des besoins et des légitimes aspirations des autres
groupes, et plus encore du bien commun de l'ensemble de la famille humaine
5.
§ 2. Mais en même
temps grandit la conscience de l'éminente dignité de la personne humaine,
supérieure à toutes choses et dont les droits et les devoirs sont universels et
inviolables. Il faut donc rendre accessible à l'homme tout ce dont il a besoin
pour mener une vie vraiment humaine, par exemple : nourriture, vêtement,
habitat, droit de choisir librement son état de vie et de fonder une famille,
droit à l'éducation, au travail, à la réputation, au respect, à une information
convenable, droit d'agir selon la droite règle de sa conscience, droit à la
sauvegarde de la vie privée et à une juste liberté, y compris en matière
religieuse.
§ 3. Aussi l'ordre
social et son progrès doivent-ils toujours tourner au bien des personnes, puisque
l'ordre des choses doit être subordonné à l'ordre des personnes et non
l'inverse. Le Seigneur Lui-même le
suggère lorsqu'Il a dit : "Le sabbat a été fait pour l'homme et non
l'homme pour le sabbat"6. Cet ordre doit sans cesse se développer,
avoir pour base la vérité, s'édifier sur la justice, et être vivifié par
l'amour; il doit trouver dans la liberté un équilibre toujours plus humain
7. Pour y parvenir, il faut travailler au renouvellement des
mentalités et entreprendre de vastes transformations sociales.
§ 4. l'Esprit de
Dieu qui par une providence admirable, conduit le cours des temps et rénove la
face de la terre, est présent à cette évolution. Quant au ferment évangélique, c'est lui qui a
suscité et suscite dans le coeur humain une exigence incoercible de dignité.
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