Aide que l'Eglise cherche à
apporter à la société humaine
42. 1. L'union
de la famille humaine trouve une grande vigueur et son achèvement dans l'unité
de la famille des fils de Dieu, fondée dans le Christ10.
2. Certes, la mission propre que
le Christ a confiée à son Eglise n'est ni d'ordre politique, ni d'ordre
économique ou social: le but qu'Il lui a assigné est d'ordre
religieux11. Mais, précisément, de cette mission religieuse découlent
une fonction, des lumières et des forces qui peuvent servir à constituer et à
affermir la communauté des hommes selon la loi divine. De même, lorsqu'il le
faut et compte tenu des circonstances de temps et de lieu, l'Église peut
elle-même, et elle le doit, susciter des oeuvres destinées au service de tous,
notamment des indigents, comme les oeuvres charitables et autres du même genre.
3. L'Eglise reconnaît aussi tout
ce qui est bon dans le dynamisme social d'aujourd'hui, en particulier le
mouvement vers l'unité, les progrès d'une saine socialisation et de la
solidarité au plan civique et économique. En effet, promouvoir l'unité
s'harmonise avec la mission profonde de l'Eglise, puisqu'elle est " dans
le Christ, comme le sacrement, c'est-à-dire à la fois le signe et le moyen de
l'union intime avec Dieu, et de l'unité de tout le genre humain
"12. Sa propre réalité manifeste ainsi au monde qu'une véritable
union sociale visible découle de l'union des esprits et des coeurs, à savoir de
cette foi et de cette charité, sur lesquelles, dans l'Esprit-Saint, son unité
est indissolublement fondée. Car l'énergie que l'Eglise est capable d'insuffler
à la société moderne se trouve dans cette foi et dans cette charité
effectivement vécues et ne s'appuie pas sur une souveraineté extérieure qui
s'exercerait par des moyens purement humains.
4. Comme de plus, de par sa
mission et sa nature, l'Eglise n'est liée à aucune forme particulière de
culture, ni à aucun système politique, économique ou social, par cette universalité
même, l'Eglise peut être un lien très étroit entre les différentes communautés
humaines et entre les différentes nations, pourvu qu'elles lui fassent
confiance et lui reconnaissent en fait une authentique liberté pour
l'accomplissement de sa mission. C'est pourquoi l'Eglise avertit ses
fils, et même tous les hommes, qu'il leur faut dépasser, dans cet esprit de la
famille des enfants de Dieu, toutes les dissensions enfle nations et entre
races et consolider de l'intérieur les légitimes associations humaines.
5. Tout ce qu'il y a de vrai, de bon, de juste, dans les institutions très
variées que s'est donné et que continue à se donner le genre humain, le Concile
le considère donc avec un grand respect. Il déclare aussi que l'Eglise veut
aider et promouvoir toutes ces institutions, pour autant qu'il dépend d'elle,
et que cette tâche est compatible avec sa mission. Ce qu'elle désire par-dessus
tout, c'est de pouvoir se développer librement, à l'avantage de tous, sous tout
régime qui reconnaît les droits fondamentaux de la personne, de la famille, et
les impératifs du bien commun.
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