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P. Fabio Ciardi, OMI La vie consacrée « école de communion »… IntraText CT - Lecture du Texte |
2) Laïcs avec des vocations particulières
L’Église reconnaît de multiples formes d’associations, admises par le Droit Canon, pour les personnes qui vivent leur engagement chrétien d’une manière ordinaire dans le contexte de leur famille, de leur paroisse et de leur vie sociale normale. « La riche variété de l’Église, lisons-nous dans ChristiSfideles laici, trouve sa dernière manifestation à l’intérieur de chacun des états de vie. Ainsi à l’intérieur de l’état de vie laïque se trouvent différentes « vocations », en d’autres termes des chemins spirituels et apostoliques différents qui concernent chacun des fidèles laïcs. Dans le sillon d’une vocation laïque « commune » fleurissent des vocations laïques particulières » (n°56). Il ne s’agit pas encore de groupes liés à nos familles religieuses, mais d’associations de prière, d’associations caritatives ou de nature culturelle ou sociale… Nous pourrions considérer également, comme entrant dans le même cadre, des mouvements d’Église et, par certains côtés, quelques communautés nouvelles, dans la mesure ou l’une ou l’autre de ces formes de vie regroupent, parmi leurs membres, un nombre important de laïcs, quand ce n’est pas la majorité. Il existe une affinité charismatique avec ces groupes : ils sont souvent nés d’un charisme authentique comme les communautés religieuses.
Quelle est la relation avec ces groupes laïcs ? Il me semble que la réponse a été donnée par la dernière assemblée générale de l’Union des Supérieurs généraux (27-28 novembre 2002). Une nouveauté : outre 140 supérieurs ou vicaires généraux, 50 membres de 14 mouvements ou associations étaient présents. (Association Thérésienne, Action Catholique, Communauté des Béatitudes, Communauté du Chemin Neuf, Communion et Libération, Sant’ Egidio, L’Arche, Le Verbe de Vie, Mouvement Schoenstatt, Focolari, Mouvement Salésien, Ordre Franciscain séculier, Renaissance Chrétienne, Rénovation dans l’Esprit).
Le thème de l’Assemblée des Supérieurs généraux ne portait pas tellement sur la relation entre les religieux et les mouvements d’Église, comme ce fut le cas, par exemple, à l’Assemblée de 1987, mais sur la manière d’affronter ensemble les grands défis que pose le Troisième Millénaire. C’est un énorme changement de perspectives. Il indique ce que doit être le type de communion et de collaboration qu’ont à instaurer les religieux et les associations de laïcs. « Il ne s’agit pas de nous regarder les uns les autres, a dit le Frère Álvaro Rodriguez Echeverría, Supérieur général des Frères des Écoles Chrétiennes et Président de l’USG, en citant le Petit Prince de Saint-Exupéry, mais de regarder ensemble dans la même direction qui ne peut être que le plan de salut de Dieu. Nous devons unir nos charismes pour répondre d’une manière créative aux nouvelles formes de déshumanisation, aux nouvelles pauvretés, aux appels que nous lance le monde des exclus. Une présence solidaire doit nous inciter à une créativité féconde en initiatives propres et à une collaboration dans des initiatives communes ».
Cinq grandes priorités ont été examinées ensemble. Chacune a été présentée à partir de témoignages concrets d’un Ordre ou d’un Mouvement. Pour le défi de la paix : la Communauté de Sant’ Egidio et les Colomboniens, pour la pauvreté : L’Arche et les Jésuites, pour la communication de l’Évangile : Communion et Libération et les Dominicains, pour le spiritualité : le Renouveau dans l’Esprit et les Carmes, pour le dialogue interreligieux : le Mouvement des Focolari et les Franciscains. Il y eut ensuite des rencontres en groupes pour approfondir la connaissance et la communion et voir ce qu’il est possible de faire ensemble.
Ce fut, entre anciens et nouveaux charismes, une expérience de communion intense d’une très grande richesse. Mais plus que les conclusions auxquelles ils sont arrivés, les participants ont tous découvert la nouveauté et la beauté de l’événement en lui-même : que tant de forces charismatiques de l’Église se trouvent ensemble est un authentique don de Dieu, appelé à un grand avenir.
En participant à cette assemblée, il m’a semblé voir comme une mise en œuvre de tout ce que dit Repartir du Christ, là où cette exhortation invite les consacrés et les consacrées à s’ouvrir à la communion avec les autres Instituts et les autres formes de consécration, dans la conviction « qu’on ne peut plus affronter le futur dans la dispersion…Le dialogue et la communion sont également nécessaires en ce qui concerne les nouvelles formes de vie évangélique…Enfin, de la rencontre et de la communion avec les charismes des mouvements ecclésiaux peut naître un enrichissement réciproque. Les mouvements peuvent souvent offrir un exemple de fraîcheur évangélique et charismatique, ainsi qu’une impulsion généreuse et créative à l’évangélisation. Pour leur part les mouvements et les nouvelles formes de vie évangélique peuvent beaucoup apprendre du témoignage joyeux, fidèle et charismatique de la vie consacrée, qui conserve un très riche patrimoine spirituel, de multiples trésors de sagesse et d’expérience et une grande variété de formes d’apostolat et d’engagement missionnaire » (n° 30).
Je souhaite vivement que l’UISG se mette aussi en route dans la même ligne. C’était également le désir de laïcs présents à l’assemblée de l’USG, habitués qu’ils sont à être en relation avec les religieuses dans leur vie quotidienne, mais surpris de n’avoir rencontré que la seule branche masculine de la vie consacrée.