TEXTE DU DISCOURS
Monsieur
le Cardinal,
Révérends
Confrères,
Mesdames,
Messieurs,
Nous
accueillons aujourd’hui et Nous Saluons avec joie votre assemblée
d’érudits et de spécialistes, venus participer au Colloque organisé par la
Bibliothèque Vaticane à l’occasion du cinquième centenaire de sa fondation.
Votre
présence constitue un hommage rendu à notre Bibliothèque, et il est
significatif que vos réunions se tiennent là où notre prédécesseur Sixte IV
avait fait aménager son premier siège. Ce cadre sévère et solennel de la
première Renaissance permet de mieux comprendre à quelle inspiration
obéissaient les Papes humanistes Nicolas V et Sixte IV dans cette fondation. En
recueillant avec amour les livres anciens et en les faisant rechercher jusque
dans des pays lointains, en assurant leur conservation, en leur permettant
d’être accessibles à tous les érudits et en assurant leur diffusion grâce aux scriptores
de la Bibliothèque et aux traductions du grec au latin, ils n’avaient pas
d’autre but que de sauvegarder et de transmettre aux générations futures les
oeuvres qui représentent les témoignages les plus élevés de la pensée et de la
civilisation.
Cette
préoccupation première a donc un rapport profond avec celles de votre Colloque.
N’a-t-il pas pour but de préciser les moyens les plus appropriés que la
technique moderne peut offrir pour assurer la conservation et la diffusion des
livres anciens? D’une part, il vous faut en effet conserver le dépôt fragile et
précieux confié à vos soins; de l’autre, vous cherchez aussi à lui assurer la
plus grande diffusion possible pour le mettre au service de tous. Soyez assurés
de notre estime et de nos encouragements, dans la certitude que votre œuvre
austère est indispensable encore de nos jours pour permettre l’accès aux
sources de la tradition chrétienne et de l’humanisme.
Ce
qui Nous semble surtout caractériser l’idéal de la première Renaissance
inspirait en effet les Papes humanistes: idéal d’harmonie entre culture sacrée
et culture profane, entre théologie et philosophie, entre tradition classique
et tradition chrétienne, patristique et médiévale. La décoration donnée
au premier siège de la Bibliothèque en témoigne: les portraits des philosophes,
Pères et théologiens qui ornent les parois de la Bibliothèque de Sixte IV
symbolisent cette heureuse harmonie des différentes formes et différents degrés
du savoir. Exemple toujours valable, nécessaire pour notre temps, et qu’il nous
appartient de suivre et de continuer.
Puisse-t-il
vous guider et vous stimuler dans vos travaux, afin que les Bibliothèques,
miroirs d’une culture et d’un temps, continuent d’être avec bonheur le point de
rencontre du passé et du présent!
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