TEXTE DU DISCOURS
A Son Excellence Monsieur Soleiman Frangié
Président de la République Libanaise
Nous
tenons à exprimer à Votre Excellence, au Gouvernement et à tout le
Peuple libanais notre profonde tristesse et notre préoccupation pour les
événements sanglants qui se prolongent en votre pays.
Il
Nous apparaît que le risque est devenu très grand de voir s’écrouler l’édifice
de la Nation libanaise, élevé avec tant d’amour par des générations de fils et
arrivé à un stade exemplaire de fraternité et de collaboration entre des
communautés, assurément diverses quant à leur origine et à leurs
caractéristiques, mais unies dans une activité intense, dans l’amour de la
patrie et dans l’attachement aux valeurs morales et spirituelles.
Etant
donné la très vive affection que nous avons toujours portée au Liban, nous ne
pouvons pas nous retenir d’adresser à tous, au nom de Dieu, un appel pressant à
déposer définitivement les armes fratricides et à résoudre les divergences dans
une compréhension réciproque et un dialogue fraternel.
Nous
ne sommes pas sans connaître les problèmes rencontrés par les populations et
les Dirigeants libanais, dans la situation difficile du pays et de la région.
Comme Pasteur suprême de l’Eglise catholique, nous avons éprouvé une grande
satisfaction en voyant la Communauté chrétienne, guidée par ses dignes
Responsables, s’engager à apporter sa contribution à la solution de ces
problèmes. Elle a promu et développé les conversations avec les Autorités et
les concitoyens de religion musulmane, afin de favoriser le progrès économique,
moral, social et politique du pays.
Le
Saint-Siège, pour sa part, tout en appuyant les efforts que les Dirigeants des
parties intéressées s’efforcent d’accomplir pour rendre justice au peuple
palestinien, forme des vœx pour la sauvegarde du Liban, dans le respect de sa
souveraineté et dans l’indépendance de toute ingérence extérieure.
Mais
tout appui amical sera vain si les Libanais eux-mêmes ne renoncent pas, avec
générosité et clairvoyance, à la lutte et à la destruction, et ne s’engagent
pas à resoudre leurs désaccords par des tractations sincères et rapides.
Nous
ne pouvons achever ce message sans assurer le Liban qu’il ne manquera jamais de
notre soutien pour que sa croissance et son développement s’accomplissent dans
un climat de paix et de sérénité. Tel est l’objet de notre continuelle et
pressante supplication au Tout-Puissant. A tous les fils du Liban et à leurs
Dirigeants, en particulier à Votre Excellence et aux Membres du Gouvernement, nous
souhaitons de la part du Seigneur les dons de la sagesse et de la concorde,
afin que la terre du Liban recommence à prospérer, pour le bien du Moyen Orient
et du monde entier.
Du Vatican, le 3 novembre 1975.
PAULUS PP. VI
|