1. L’ÉVÊQUE DIOCÉSAIN, GRAND PRÊTRE DE SON
TROUPEAU
19 - L’Évêque diocésain,
premier dispensateur les Mystères de Dieu dans l’Église particulière qui lui
est confiée, est l’organisateur, le promoteur et le gardien de toute la vie
liturgique.39 En effet, «l’Évêque, revêtu de la plénitude du sacrement
de l’Ordre, porte la “responsabilité de dispenser la grâce du suprême
sacerdoce”,40 en particulier dans l’Eucharistie qu’il offre lui-même ou
dont il assure l’oblation,41 et d’où vient à l’Église continuellement
vie et croissance».42
20 - La principale
manifestation de l’Église se réalise chaque fois que les Messes solennelles
sont célébrées, principalement dans l’église cathédrale, «avec la participation
plénière et active de tout le saint peuple de Dieu, [...] dans une seule
prière, auprès de l’autel unique où préside l’Évêque» entouré de son presbyterium,
des diacres et des autres ministres.43 De plus, «toute célébration
légitime de l’Eucharistie est dirigée par l’Évêque, à qui a été confiée la
charge de présenter à la Majesté divine le culte de la religion chrétienne et
de le régler selon les préceptes du Seigneur et selon les lois de l’Église,
auxquelles il apporte pour son diocèse, par son jugement particulier, les
déterminations ultérieures».44
21 - En effet, il
appartient à l’Évêque «diocésain, en matière liturgique, de porter, pour
l’Église qui lui est confiée et dans les limites de sa compétence, des règles
auxquelles tous sont tenus».45 Cependant, l’Évêque doit constamment
veiller à ce que ne soit pas enlevée la liberté, qui est prévue par les normes
des livres liturgiques, d’adapter, d’une manière judicieuse, la célébration à
l’édifice sacré, ou au groupe de fidèles, ou bien aux circonstances pastorales,
de telle sorte que le rite sacré tout entier soit réellement adapté à la
mentalité des personnes.46
22 - L’Évêque dirige
l’Église particulière, qui lui est confiée,47 et il lui appartient de
régler, diriger, stimuler, parfois même de reprendre,48 en exerçant la
charge sacrée qu’il a reçue par l’ordination épiscopale,49 pour édifier
son troupeau dans la vérité et dans la sainteté.50 Il a le devoir
d’expliquer le véritable sens des rites et des textes liturgiques, et c’est à
lui que revient la charge de nourrir les prêtres, les diacres et les fidèles
laïcs de l’esprit de la sainte Liturgie,51 pour qu’ils soient tous
conduits à une célébration active et fructueuse de l’Eucharistie.52
Enfin, l’Évêque doit également veiller à ce que le corps entier de l’Église
puisse progresser, unanimement, dans l’unité de la charité sur les plans
diocésain, national et universel.53
23 - Les fidèles
«doivent s’attacher à leur Évêque comme l’Église à Jésus-Christ et comme
Jésus-Christ à son Père, afin que toutes choses convergent dans l’unité et
soient fécondes pour la gloire de Dieu».54 Tous, y compris les membres
des Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique, de même que
les associations ou les mouvements ecclésiaux, quels qu’ils soient, sont soumis
à l’autorité de l’Évêque diocésain pour tout ce qui concerne la
Liturgie,55 hormis les droits qui leur ont été légitimement concédés.
L’Évêque diocésain a donc le droit et le devoir d’exercer une surveillance
attentive sur la liturgie et, à ce titre, de visiter les églises et les
oratoires, situés sur son territoire, y compris ceux qui sont fondés ou dirigés
par des membres des instituts précités, si les fidèles y ont habituellement
accès.56
24 - Pour sa part, le peuple
chrétien a le droit d’obtenir que l’Évêque diocésain veille à ce que des abus
ne se glissent pas dans la discipline ecclésiastique, surtout en ce qui
concerne le ministère de la parole, la célébration des sacrements et des
sacramentaux, le culte de Dieu et des saints.57
25 - Les commissions,
les conseils, ou les comités institués par l’Évêque, dans le but de «promouvoir
l’action liturgique, ainsi que la musique et l’art sacrés dans son diocèse»,
doivent agir en se conformant à la pensée et aux normes de l’Évêque, et ils
doivent pouvoir compter sur son autorité et son approbation pour exercer
convenablement leurs propres fonctions,58 et afin que soit garantie
l’autorité effective de l’Évêque dans son diocèse. Au sujet de tous ces
groupes, des autres instituts, et de tous ceux qui, en général, prennent des
initiatives dans le domaine liturgique, il est urgent que les Évêques cherchent
à savoir si leurs activités ont été fructueuses jusqu’à maintenant,59
et qu’ils discernent avec attention quelles sont les corrections ou les
améliorations qui doivent être introduites dans leurs structures et leurs
activités,60 pour qu’ils acquièrent une nouvelle vigueur. Il faut
toujours se rappeler que les experts doivent être choisis parmi des personnes
faisant preuve de solidité dans la foi catholique et bien préparées dans les
domaines théologique et culturel.
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