4. LA COMMUNION SOUS LES DEUX ESPÈCES
100 - Afin de manifester
aux fidèles plus clairement la plénitude du signe dans le banquet eucharistique,
les fidèles laïcs sont eux aussi admis à recevoir la Communion sous les deux
espèces dans les cas prévus dans les livres liturgiques, moyennant
l’accompagnement préalable et continuel d’une catéchèse appropriée portant sur
les principes dogmatiques établis dans ce domaine par le Concile œcuménique de
Trente.186
101 - Pour administrer
la sainte Communion sous les deux espèces aux fidèles laïcs, il faut tenir
compte d’une manière appropriée des circonstances, dont l’évaluation revient en
premier lieu aux Évêques diocésains. On doit absolument l’exclure lorsqu’il y a
un risque, même minime, de profanation des saintes espèces.187 Pour
assurer une coordination plus ample dans ce domaine, il est nécessaire que les
Conférences des Évêques publient des normes relatives principalement à «la
manière de donner la sainte Communion sous les deux espèces aux fidèles et
l’extension de la faculté de la donner»;188 elles doivent être
confirmées par le Siège Apostolique, c’est-à-dire par la Congrégation pour le
Culte Divin et la Discipline des Sacrements.
102 - On ne doit pas
administrer la Communion au calice aux fidèles laïcs si, du fait de la présence
d’un grand nombre de communiants189, il est difficile d’évaluer la
quantité de vin nécessaire à l’Eucharistie; en effet, il faut éviter le risque
«qu’il reste trop de Sang du Christ à consommer à la fin de la
célébration».190 De même, on doit agir de cette manière dans les autres
cas suivants: il est difficile d’organiser l’accès des communiants au calice;
la célébration requiert l’emploi d’une telle quantité de vin qu’il est
difficile de connaître avec certitude sa provenance et sa qualité; on ne
dispose pas, pour une célébration déterminée, d’un nombre suffisant de
ministres sacrés, ni de ministres extraordinaires de la sainte Communion ayant
reçu une formation appropriée; une partie notable du peuple persiste, pour
diverses raisons, à ne pas vouloir communier au calice, ce qui a pour effet
d’estomper en quelque sorte le signe de l’unité.
103 - Les normes du
Missel Romain admettent le principe selon lequel, dans les cas où la Communion
est administrée sous les deux espèces «il est possible de consommer le Sang du
Christ soit en buvant directement au calice, soit par intinction, soit en
employant un chalumeau, ou une cuiller».191 Quand la Communion est
administrée aux fidèles laïcs, les Évêques peuvent exclure de la donner avec le
chalumeau ou la cuiller, dans les lieux où ils ne sont pas en usage, en
maintenant cependant toujours en vigueur la possibilité d’administrer la
Communion par intinction. Toutefois, dans ce dernier cas, il faut utiliser des
hosties, qui ne doivent être ni trop minces ni trop petites, et celui qui
communie doit recevoir le Sacrement de la part du prêtre uniquement dans la
bouche.192
104 - Il n’est pas
permis à celui qui reçoit la communion de tremper lui-même l’hostie dans le
calice, ni de recevoir dans la main l’hostie, qui a été trempée dans le Sang du
Christ. De même, il faut que l’hostie, destinée à la communion par intinction,
soit confectionnée en employant une matière valide, et qu’elle soit consacrée;
il est donc absolument interdit d’utiliser du pain non consacré ou fabriqué
avec une autre matière.
105 - Si un seul calice
ne suffit pas pour donner la Communion sous les deux espèces aux prêtres
concélébrants ou aux fidèles, rien n’interdit au prêtre célébrant d’utiliser
plusieurs calices.193 En effet, il faut se souvenir que tous les
prêtres, qui célèbrent la sainte Messe, sont tenus de communier sous les deux
espèces. En raison du signe qui est manifesté, il est louable de se servir d’un
calice principal plus grand avec, en même temps, d’autres calices de moindre
dimension.
106 - Toutefois, après
la consécration, il faut absolument éviter de verser le Sang du Christ d’un
calice dans un autre, afin de ne pas commettre d’outrage à l’égard d’un si
grand mystère. Pour recueillir le Sang du Christ, on ne doit jamais utiliser
des cruches, des vases ou d’autres récipients, qui ne sont pas entièrement
conformes aux normes établies.
107 - Conformément aux
normes canoniques, «celui qui jette les espèces consacrées, ou bien les
emporte, ou bien les recèle à une fin sacrilège, encourt une excommunication latae
sententiae réservée au Siège Apostolique; le clerc peut de plus être puni
d’une autre peine, y compris le renvoi de l’état clérical».194 On doit
aussi ajouter à ce cas tout acte de mépris, volontaire et grave, envers les
saintes espèces. Ainsi, celui qui agit à l’encontre des prescriptions énoncées
ci-dessus, par exemple, en jetant les saintes espèces dans la piscine de la
sacristie ou dans un endroit indigne, ou encore par terre, encourt les peines
établies à cet effet.195 De plus, tous doivent se souvenir que, lorsque
la distribution de la sainte Communion, pendant la célébration de la Messe, est
achevée, il faut observer les prescriptions du Missel Romain. En particulier,
il faut que le Sang du Christ, qui pourrait rester, soit consommé aussitôt par
le prêtre lui-même ou, selon les normes, par un autre ministre. De même, les
hosties consacrées, qui pourraient rester, doivent être consommées par le
prêtre à l’autel, ou elles doivent être portées dans un endroit destiné à
conserver la sainte réserve eucharistique.196
|