5. LES VÊTEMENTS LITURGIQUES
121 - «L’emploi de
couleurs diverses pour les vêtements liturgiques vise à exprimer efficacement
et visiblement ce qui caractérise les mystères de foi que l’on célèbre et, par
suite, le sens de la vie chrétienne qui progresse à travers le déroulement de
l’année liturgique».210 En vérité, la diversité «des fonctions dans la célébration
de la sainte Eucharistie se manifeste extérieurement par la diversité des
vêtements liturgiques». En effet, «il faut que ces vêtements contribuent aussi
à la beauté de l’action liturgique».211
122 - «L’aube est serrée
autour des reins par le cordon, à moins qu’elle ne soit confectionnée de telle
manière qu’elle puisse s’ajuster même sans cordon. On doit mettre un amict
avant de revêtir l’aube si celle-ci ne recouvre pas parfaitement l’habit commun
autour du cou».212
123 - «Le vêtement
propre au prêtre célébrant, pour la Messe et pour les autres actions sacrées en
liaison immédiate avec la Messe, est la chasuble, à moins que ne soit prévu un
autre vêtement à revêtir par-dessus l’aube et l’étole».213 De même,
lorsque, conformément aux rubriques, le prêtre revêt la chasuble, il ne doit
pas omettre de porter l’étole. Tous les Ordinaires doivent veiller à ce que
tout usage contraire soit supprimé.
124 - À l’exception du
célébrant principal, qui doit toujours porter la chasuble selon la couleur
prescrite, le Missel Romain donne la faculté aux prêtres qui concélèbrent la
Messe, «de ne pas revêtir de chasuble, en prenant l’étole sur
l’aube»,214 en présence d’une juste cause, comme par exemple, le nombre
plutôt élevé des concélébrants et le manque d’ornements. Cependant, si on peut
prévoir une situation de ce genre, on doit, autant que possible, pourvoir à ce
manque d’ornements. À l’exception du célébrant principal, les concélébrants
peuvent même revêtir, en cas de nécessité, une chasuble de couleur blanche.
Pour le reste, ils doivent observer les autres normes des livres liturgiques.
125 - Le vêtement
liturgique propre du diacre est la dalmatique qu’il doit revêtir sur l’aube et
l’étole. Afin de respecter une noble tradition de l’Église, il est louable de
ne pas faire usage de la faculté d’omettre la dalmatique.215
126 - Il faut réprouver
expressément l’abus suivant, qui est contraire aux prescriptions des livres
liturgiques: même avec la participation d’un seul assistant, il n’est pas
permis aux ministres sacrés de célébrer la sainte Messe sans revêtir les
vêtements liturgiques, ou de porter seulement l’étole sur la coule monastique ou
sur l’habit commun religieux, ou encore sur un vêtement civil.216 Les
Ordinaires sont tenus de corriger dans les plus brefs délais des abus de ce
genre, et ils doivent veiller à pourvoir toutes les églises et tous les
oratoires dépendant de leur juridiction, d’un nombre suffisant de vêtements
liturgiques, confectionnés selon les normes.
127 - Dans les livres
liturgiques, une faculté spéciale est accordée pour utiliser, aux jours les
plus solennels, des vêtements liturgiques plus festifs ou particulièrement
beaux, même s’ils ne sont pas de la couleur du jour.217 Toutefois,
cette faculté, qui concerne d’une manière spécifique les vêtements liturgiques
très anciens, dans le but de conserver le patrimoine de l’Église, est étendue
abusivement à des innovations; de ce fait, en laissant de côté les usages
traditionnels, on adopte des formes et des couleurs, en se basant sur des
critères subjectifs, et on affaiblit ainsi le sens d’une telle norme, au
détriment de la tradition. Les jours de fête, les ornements sacrés de couleur
or ou argent peuvent se substituer, selon l’opportunité, aux différentes autres
couleurs liturgiques, à l’exception du violet et du noir.
128 - La sainte Messe et
les autres célébrations liturgiques, qui sont des actions du Christ et du
peuple de Dieu organisé hiérarchiquement, sont réglées de telle sorte que les
ministres sacrés et les fidèles laïcs peuvent y participer clairement, selon
leur propre condition. Ainsi, il est préférable que «les prêtres présents à la
célébration de l’Eucharistie, exercent d’ordinaire le ministère de leur Ordre
propre, sauf si une juste cause les en excuse, et par conséquent qu’ils y
participent comme concélébrants, revêtus des vêtements liturgiques. Autrement, ils
portent sur la soutane leur propre habit de chœur ou le surplis».218
Sauf dans des cas exceptionnels justifiés par l’existence d’une juste cause, il
ne leur est pas permis de participer à la Messe, quant à l’aspect extérieur,
comme s’il étaient des fidèles laïcs.
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