3. LES CÉLÉBRATIONS PARTICULIÈRES EN
L’ABSENCE DE PRÊTRE
162 - Le jour qui est
appelé le «dimanche», l’Église se rassemble fidèlement pour célébrer le
mémorial de la résurrection du Seigneur et de l’ensemble du mystère pascal,
spécialement par la célébration de la Messe.263 En effet, «aucune
communauté chrétienne ne s’édifie si elle n’a pas sa racine et son centre dans
la célébration de la très sainte Eucharistie».264 Ainsi, le peuple
chrétien a le droit d’obtenir que l’Eucharistie soit célébrée pour lui, le
dimanche et les fêtes de précepte, ainsi que les jours de fêtes les plus
importantes, et même chaque jour, si cela est possible. Par conséquent, s’il
est difficile d’avoir la célébration de la Messe dominicale dans une paroisse
ou une autre communauté de fidèles, l’Évêque diocésain doit chercher à remédier
à cette situation, en union avec son presbyterium.265 Parmi les
solutions susceptibles d’être retenues, les principales doivent être les
suivantes: faire appel à d’autres prêtres disponibles pour célébrer la Messe,
ou demander aux fidèles de se rendre dans l’église d’un lieu proche pour
participer à la célébration du mystère eucharistique.266
163 - Tous les prêtres,
auxquels ont été confiés le sacerdoce et l’Eucharistie «pour le bien» des
autres,267 doivent se souvenir qu’ils ont l’obligation d’offrir à tous
les fidèles la possibilité de satisfaire au précepte de participer à la Messe
dominicale.268 De leur côté, les fidèles laïcs ont le droit d’obtenir
qu’aucun prêtre, à moins d’une réelle impossibilité, ne refuse jamais de
célébrer la Messe pour le peuple, ou que celle-ci soit célébrée par un autre
prêtre, si ces mêmes fidèles ne peuvent pas satisfaire d’une autre manière au
précepte de participer à la Messe, le dimanche ou les autres jours de précepte.
164 - «Si, faute de
ministre sacré ou pour toute autre cause grave, la participation à la
célébration eucharistique est impossible»,269 le peuple chrétien a le
droit d’obtenir que, le dimanche, l’Évêque diocésain veille, selon les
possibilités, à ce que la communauté elle-même ait une célébration, qui doit
être organisée sous sa propre autorité et selon les normes de l’Église.
Toutefois, les célébrations dominicales particulières de ce genre doivent
toujours être considérées comme ayant un caractère absolument extraordinaire.
Ainsi, tous ceux qui ont été désignés par l’Évêque diocésain pour exercer une
fonction durant de telles célébrations, qu’ils soient diacres ou fidèles laïcs,
«auront soin de maintenir vive dans la communauté une véritable “faim” de
l’Eucharistie, qui conduit à ne laisser passer aucune occasion d’avoir la
célébration de la Messe, en profitant même de la présence occasionnelle d’un
prêtre, pourvu qu’il ne soit pas empêché de la célébrer par le droit de
l’Église».270
165 - Il faut éviter
avec soin toute forme de confusion entre des réunions de prières de ce genre et
la célébration de l’Eucharistie.271 Par conséquent, les Évêques
diocésains sont tenus d’évaluer avec prudence s’il faut distribuer la sainte
Communion au cours de telles réunions. Pour assurer une coordination plus large
dans ce domaine, il est opportun qu’une telle question soit réglée au niveau de
la Conférence des Évêques, afin de parvenir à une résolution, qui doit obtenir
la confirmation du Siège Apostolique, c’est-à-dire de la Congrégation pour le
Culte Divin et la Discipline des Sacrements. De plus, en l’absence du prêtre et
du diacre, il est préférable de répartir les différentes parties de la
célébration entre plusieurs fidèles plutôt que de laisser à un seul fidèle laïc
le soin de guider l’ensemble de la célébration. Il ne convient en aucun cas de
dire à propos d’un fidèle laïc qu’il «préside» la célébration.
166 - De même, l’Évêque
diocésain, à qui il revient seul de prendre une décision dans ce domaine, ne
doit pas concéder facilement que des célébrations de ce genre aient lieu les
jours de semaine, surtout si, de plus, elles comportent la distribution de la
sainte Communion; cela concerne surtout les lieux où, le dimanche précédent ou
suivant, la Messe a pu ou pourra être célébrée. Il est demandé instamment aux
prêtres, selon leurs possibilités, de célébrer la Messe pour le peuple, chaque
jour, dans l’une des églises, qui leur a été confiée.
167 - «De même, on ne
peut envisager de remplacer la sainte Messe dominicale par des célébrations
œcuméniques de la Parole, ou par des rencontres de prières avec des chrétiens
appartenant aux [...] Communautés ecclésiales, ou par la participation à leur
service liturgique».272 De plus, si, pour une nécessité urgente,
l’Évêque diocésain a permis ad actum la participation des catholiques à
une rencontre de prières de ce genre, les pasteurs doivent veiller à ce que la
confusion ne se répande pas parmi les fidèles catholiques au sujet de la
nécessité de participer, y compris dans de telles circonstances, à la Messe de
précepte, à une autre heure de la journée.273
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