SCÈNE PREMIÈRE
Des piqueurs, portant des flambeaux, ouvrent la
marche; d'autres dirigent la meute; d’autres arrivent
avec des cerfs, des renards et des loups tués; des
dames et des seigneurs à cheval, ayant le faucon au
poing, et suivis de pages, traversent le théâtre; enfin
des chasseurs à pied font une halte, et vident les
gourdes dont ils sont munis.
CHOEUR DE CHASSEURS
Quelle sauvage harmonie
Au son des cors se marie!
Le cri du chamois mourant
Se mêle au bruit du torrent.
L'entendre exhaler sa vie,
Est-il un plaisir plus grand?
Des tempêtes la furie
N'a rien de plus enivrant.
CHOEUR DE PÂTRES
(au loin dans les montagnes)
Au sein du lac qui rayonne
Le soleil fuit;
Des monts que la neige couronne
L'éclat s'évanouit.
Du village la cloche sonne,
C'est nôtre retour qu'elle ordonne.
Voici la nuit!
(On voit les pâtres descendre du coteau dans
le vallon, et y diriger leurs troupeaux).
CHOEUR DES CHASSEURS
Quel est ce bruit?
Des pâtres la voix monotone
De nouveau nous poursuit;
Du gouverneur le cor résonne,
C'est nôtre retour qu'il ordonne.
Voici la nuit!
(Ils sortent).
|