SCÈNE
DEUXIÈME
Arnold, confédérés.
CHOEUR
Guillaume est prisonnier et nous sommes sans armes!
Nous voulons tous le secourir.
Des armes! des armes!
Et nous saurons mourir.
ARNOLD
Dès long-temps, Guillaume et mon père
Ont prévu l'heure des combats:
Sous le rocher, au fond du châlet solitaire,
Courez armer vos bras.
CHOEUR
Courons armer nos bras.
ARNOLD
Non, plus de larmes inutiles,
Plus de plaintes stériles:
Pour toi, qui prives ma tendresse
De mon père et de ma maîtresse,
Est-ce assez que le trépas?
LE CHOEUR
(en rentrant)
Melcthal, que ton espoir renaisse!
Enfin le glaive arme nos bras.
ARNOLD
Amis, amis, secondez ma vengeance:
Si nôtre chef est dans les fers,
Brisons-les avec nôtre lance;
D'Altorf les chemins sont ouverts.
Suivez-moi: d'un monstre perfide,
Trompons l'espérance homicide;
Arrachons Guillaume à ses coups!
D'un tyran cruel et perfide
Trompons l'espérance homicide:
Cette tâche est digne de vous.
CHOEUR
D'un tyran cruel et perfide,
Trompons l'espérance homicide:
Cette tâche est digne de nous.
ARNOLD et LE CHOEUR
Sur mes/tes pas,
Aux combats!
Ou la victoire ou le trépas!
(Ils sortent).
Vue du rocher situé au pied de l'Achsenberg; il est
baigné par le lac des Quatre-Cantons. Des nuages
épais, précurseurs de la tempête, bornent l'horizon.
On découvre pourtant sur une haute éminence la
maison de Tell. Dans cette enceinte, hérissée d'écueils,
les flots se brisent avec furie.
|