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Guillaume Tell

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  • ACTE TROISIÈME
    • SCÈNE PREMIÈRE
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SCÈNE PREMIÈRE
Arnold, Mathilde.

MATHILDE
Arnold, d'où nait ce désespoir?
Est-ce là cet adieu si tendre
Que j'espérais entendre?
Vous partez, mais bientôt nous pourrons nous revoir.

ARNOLD
Non, je reste où m'enchaîne un terrible devoir;
Je reste pour venger mon père.

MATHILDE
Qu'espérez-vous?

ARNOLD
C'est du sang que j'espère.
Je renonce aux faveurs du sort,
Je renonce à tout ce que j'aime,
A la gloire, à vous-même!...

MATHILDE
A moi, Melcthal?

ARNOLD
Mon père est mort;
Il est tombé sous l'homicide glaive.

MATHILDE
Dieu!

ARNOLD
Savez-vous qui dirigea le fer?

MATHILDE
Ah! je frémis, achève!

ARNOLD
Votre effroi l'a nommé... Gesler!

Air

MATHILDE
Pour nôtre amour plus d'espérance;
Quand ma vie à peine commence,
Pour toujours je perds le bonheur.
Oui, Melcthal, d'un barbare
Le crime nous sépare;
Ma raison, qui s'égare,
Implore un Dieu vengeur.
Du sort bravant la servitude,
En vain je t'ai donné ma foi;
Dans ma cour quelle solitude!
Tu ne seras plus près de moi.
Enfin, pour comble de misère,
Un crime te prive d'un père,
Et je ne puis le pleurer avec toi.

Destin, malgré ta rage,
Toujours ce triste coeur
Conservera l'image
De mon libérateur.

ARNOLD
Quel bruit arrive à mon oreille?
Des chants? des cris?

MATHILDE
Gesler s'éveille.

ARNOLD
Le jour le rend à ses forfaits.

MATHILDE
Hélas! d'une fête guerriere
Ces chants annoncent les apprêts.
Du gouverneur fuis le palais,
Toujours sa joie est meurtrière;
Fuis, si jamais je te fus chère.

ARNOLD
Moi, fuir!

MATHILDE
Sur la rive étrangère,
Si je ne puis à ta misère
Offrir mes soins consolateurs,
Mon âme te suit tout entière;
Elle est fidèle à tes malheurs.

ARNOLD
Ces chants étouffent ta prière,
Leur joie insulte à mes douleurs.

MATHILDE
Arnold, prends pitié de mes pleurs,
Fuis, si jamais je te fus chère.

ARNOLD
Moi fuir!

MATHILDE
Sur la rive étrangère,
Si je ne puis à ta misère
Offrir mes soins consolateurs,
Mon âme te suit tout entière;
Elle est Fidèle à tes malheurs.
Et songe!

ARNOLD
Je songe à mon père!

MATHILDE
En renonçant à nos amours,
C'est lui donner plus que nos jours.
Adieu, Melchtal, adieu, c'est pour toujours!

ARNOLD
En renonçant à mes amours,
C'est lui donner plus que mes jours.
Adieu, Mathilde, adieu, c'est pour toujours!

Grande place d 'Altorf où l'on fait des prèparatifs
de féte. On voit çà et là des pommiers et des tilleuls.
Le château fort de Gesler est au fond. Des ouvriers
sont occupés à lever une estrade où doit se placer
la cour; d'autres plantent, vers le fond du théâtre,
un trophée composé des armes du gouverneur
et surmonté de son chaperon.





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