PRÉFACE DE
L'ÉDITION DE 1996 DE LA TRADUCTION DE LA BIBLE REVUE PAR J. F. OSTERVALD
A travers des siècles, depuis 1535 (date de la publication
de la Bible d'Olivétan), la francophonie possédait une Bible fidèle. Cette
Bible traditionnelle est la représentation juste de ce que nos frères ont
utilisé à travers les âges. Elle est issue du Texte Reçu, qui est la
préservation fidèle des textes originaux et conforme à l'immense majorité des
manuscrits qui existent. Il faut rappeler qu'à sa publication en 1535, la Bible
0livétan a été la Bible des Vaudois (chrétiens évangéliques des Alpes), ainsi
que des réformateurs Calvin, Farel et Théodore de Bèze. Elle a eu pour fruit
des conversions en grand nombre, ainsi qu'un esprit de sacrifice et de réveil.
En 1560 elle est appelée Bible de Genève. Jusqu'au début du 20ème siècle, elle
se perpétue par les révisions d'Ostervald. Pendant tout ce temps rien n'a été
enlevé à la Bible. Il convient donc de préférer la Bible traditionnelle car
elle est l'héritière des textes utilisés par Dieu au fil des siècles, ceux qui
sont les véhicules de sa bénédiction dans les plus grands réveils de la foi.
Cet ouvrage est une mise à jour de l'édition de 1886 d'une révision de la Bible
d'Ostervald publiée pour la première fois en 1881, dont nous reproduisons
ci-dessous la préface:
PRÉFACE DE LA PREMIERE ÉDITION LA SOCIÉTÉ BIBLIQUE DE FRANCE
" Aux Pasteurs, Anciens
et Membres des Églises protestantes françaises ".
Paris, juillet 1881
Nous possédons, dans la traduction de la Bible, revue par J. F. Ostervald, une
version dont les origines se confondent avec celles mêmes de la Réformation, et
l'histoire avec celles de nos églises françaises. Sa langue a été jusqu'à ce
jour celle de tous nos sermonnaires, théologiens, controversistes et
catéchistes. Ses citations remplissent depuis trois siècles tous les ouvrages
protestants Plusieurs fois revue et corrigée, d'Olivétan à Ostervald, elle
s'est acquis sous ce dernier nom une faveur sans égale, a pris sa place dans
tous nos temples, à tous nos foyers, dans toutes les mémoires, et n'a cessé dès
lors d'être à la fois la plus offerte et la plus demandée, même à cette heure
et depuis la diffusion des traductions nouvelles à bas prix. C'est en fait,
notre véritable et seule version ecclésiastique et populaire.
Il nous a semblé, après beaucoup d'autres, qu'il y avait là, dans ce passé
considérable, dans ces longs et pieux services, dans ce ferme attachement des
fidèles, non seulement des titres imposants, mais une puissance dont il serait
aussi injuste qu'imprudent de ne pas tenir compte. Il nous a semblé qu'une
version aussi profondément entrée dans nos moeurs et dans notre confiance,
présentait un terrain solide pour des progrès immédiats et facile-ment
acceptables par tous.
Notre but a donc été simplement de renouer le fil trop longtemps rompu des
Révisions successives qui ont mis, siècle après siècle, cette antique version
en état de suffire à sa tâche, et faute desquelles elle nous apparaît maintenant,
ça et là, vieillie, incorrecte et parfois à peine intelligible. Nous nous
sommes proposé, d'après la méthode qui a toujours prévalu chez nos pères et que
l'Angleterre, I'Amérique et l'Allemagne appliquent également à leurs propres
versions, de la maintenir au niveau des progrès de la science et des
modifications du langage. Heureux si nous pouvons par là conserver à nos
églises le précieux avantage d'une version qui, au-dessus ou à côté des
préférences individuelles, toujours respectables, soit et demeure la Bible de
la grande famille évangélique française; en qui l'Église se reconnaisse en
quelque sorte elle-même; qu'elle retrouve dans toutes ses chaires; à laquelle
elle renvoie avec sécurité l'incroyant, le prosélyte, le faible dans la foi; version
mesurée et sûre; expression, non de la science qui se fait, mais, autant que
possible, de la science faite, dans ses résultats avérés; non des probabilités
savantes de demain, mais des certitudes éprouvées d'aujourd'hui; version qui
sauvegarde enfin, dans la patrie religieuse, la communauté d'une même langue
pour une même foi.
C'est dans cette pensée que nous nous sommes mis à l'ouvrage.
La Révision que nous offrons enfin complète au public, est due à une double
initiative.
Le Nouveau Testament 1, déjà favorablement connu depuis une dizaine
d'années, est l'œuvre particulière de M. Ie pasteur Ch. L. Frossard.
L'Ancien Testament, entrepris sous les auspices de notre Société, est l'œuvre
collective de théologiens et de pasteurs, la plupart désignés d'avance, par
leur notoriété spéciale, pour une semblable tâche. Ce sont MM. Ch. Bois,
professeur de théologie; P. Bornand, pasteur; Ch. Bruston, professeur de
théologie; Ch. Byse, pasteur; P. Chapuis, D. Coussirat, professeurs de
théologie; L. Favez, Ch. L. Frossard, feu H. Kruger, Ch. Lauter, E. Le
Savoureux, E. Monnier, W. Monod, pasteurs.
Nous livrons aujourd'hui ces travaux à l'impartiale appréciation de nos frères.
Nous attendons de leur part d'utiles observations, et nous saurons en tirer
profit.— ne souhaitant d'ailleurs qu'une chose : c'est que par la faveur de
Dieu, cette œuvre contribue en quelque mesure à maintenir toujours plus pure et
bienfaisante, sur le chandelier de notre Église, la lumière divine qui doit
éclairer la maison tout entière.
LE COMITÉ.
Notre but dans cette édition n'est pas différent de celui des pasteurs et
professeurs qui nous ont précédés. Leur souci reste le nôtre : qu'une Bible
fidèle soit dans les mains de nos fidèles pour apprendre de Celui qui est
toujours fidèle.
En ce qui concerne les modifications apportées, nous avons éliminé les chiffres
romains et changé la formule du texte à celle du découpage en versets. Les
notes et renvois de la Bible de 1886 sont rassemblés à la fin dans une liste
selon la référence biblique, les renvois étant notés par un astérisque dans le
texte. Quelques transformations orthographiques ou grammaticales ont été
effectuées, et quelques mots désuets ont été améliorés pour une meilleure
compréhension. Ces modifications ne sont pas notées par des renvois. D'autre
part, quelques altérations ont été portées au texte de 1886 pour raison de
fidélité au Texte Reçu. Ces modifications sont notées par des renvois où
figurent les mots exacts de la révision de 1886. Une autre transformation est à
noter : le mot antichrist remplace antechrist de la révision de 1886.
Antichrist est la traduction fidèle du mot grec antichristos, qui signifie
contre le ou l'opposant du Christ.
Nous ne pouvons que répéter ce que nos prédécesseurs ont souhaité il y a maintenant
plus d'un siècle. Nous aussi, nous voulons que par la faveur de Dieu, cette
œuvre contribue en quelque mesure à maintenir toujours plus pure et
bienfaisante, sur le chandelier de nos Églises, "la lumière divine qui
doit éclairer la maison tout entière."
AMEN !
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