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Catulle Mendès
La femme de Tabarin

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  • II
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SCÈNE II

 

(Sur la place.)


TELAMIRE, se retournant et repoussant du talon sa jupe.

Mais voyez donc quelle équipée ! Et n’est-ce point un grand fou que ce Polyandre qui nous conduit parmi les petites gens, pour entendre les Questions d’il signor Tabarini ?

LA PRINCESSE PHILOXÈNE.

Il est tout à fait certain, que si je n’avais point sur le visage ce touret qui me dérobe aux curiosités du populaire, je ne manquerais pas de rougir étrangement…

THÉODAMAS.

De sorte que le jardin de votre visage se fleurirait, Philoxène, de quelques roses de plus.

POLYANDRE.

Vous moquez-vous, mesdames ?  Les plus honnêtes gens ne dédaignent point de s’encanailler quelquefois, et les déesses peuvent avoir le caprice de descendre sur la terre.

AMALTHÉE.

Eh ! vous ne voyez pas ce petit homme qui porte un singe sur son dos ? Ne vous paraît-il pas que le singe ressemble à monseigneur le cardinal ?

THÉODAMAS.

De tout point. Mais si nous ne nous hâtons de prendre place, les badauds auront bientôt envahi les bancs et chaises que voilà.

TÉLAMIRE.

Est-il vrai que quelquefois le seigneur Tabarin offense l’honnêteté dans ses propos burlesques, et que nous puissions avoir lieu de nous plaindre de la témérité de ses folâteries ?

LA PRINCESSE PHILOXÈNE.

Il ne serait que prudent peut-être de le faire prévenir qu’il aura affaire à des personnes de qualité, afin qu’il ne dépasse point, devant nous, les bornes de la bienséance. Pour moi, il est des syllabes dont je ne saurais endurer l’incongruité.

ARTABAN.

Par mon épée ! Il ferait beau voir que ce vilain s’émancipât outre mesure, et se hasardât, moi présent, à user de discours grossiers et propres à étonner, mesdames, la pudicité de vos oreilles. Mais voici que le rideau s’entr’ouvre, et il signor Tabarini lui-même se montre à vos yeux, coiffé de son illustre chapeau.

(Les précieux et les précieuses sont assis. Une grande foule de populaire, bourgeois, filles, tire-laine, parmi lesquels des gardes et des mousquetaires, occupe tous les coins de la place. Des cris se font entendre : « Tabarin ! Tabarin ! » Le baladin salue, la parade va commencer.)




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