Un frère donné (sans vœux). Besoin de nouvelles recrues.
Ne pas entreprendre de nouvelle œuvre sans nouveau personnel.
Vaugirard, 25 avril 1867
Mon bien bon ami et fils en N.S.,
M. Bordec [Paul Bordecq, dit Paulin], que nous attendions tout au plus pour la
retraite, nous est arrivé hier; puisque le voilà, nous allons voir à l'essai
s'il peut rendre quelques services; on l'emploie à différents travaux d'ordre
et de propreté, pour préparer le logement des frères; je l'ai averti que, s'il
reste avec nous, il sera seulement frère donné, c'est-à-dire sans
vœux.
Nous attendrons les jeunes gens dont vous nous annoncez l'arrivée pour le
moment de la retraite. Il nous serait aussi bien nécessaire d'avoir comme
recrues quelques hommes capables et sûrs pour fortifier plusieurs maisons qui
sont trop peu solides, à cause de la jeunesse ou de l'inexpérience de
quelques-uns de leurs sujets.
Je ne puis m'empêcher d'avoir quelque inquiétude au sujet de vos desseins pour
le patronage St-Jacques, car nous n'avons pas de sujet capable et
consistant pour cette œuvre, et comment pourrait-elle se constituer si elle n'a
une tête qui la sache diriger? Vous et M. Marcaire avez déjà plus de charges
que vous n'en pouvez porter.
Nous verrons avec plaisir M. Masson, s'il vient en nos quartiers.
M. Georges [de Lauriston] vous prie de lui envoyer par nos frères venant à la
retraite une vingtaine de mètres d'anacoste noir, grande largeur, comme
vous nous en fournissez d'ordinaire; cette étoffe sera employée pour paletots
d'été et pour soutanes.
Assurez nos ff. de nos cordiales affections et recevez-en vous-même bien
particulièrement l'assurance.
Votre ami et Père en N.S.
Le Prevost
|