Action de grâces pour le bien qui se fait à Metz, vie
communautaire et vie apostolique. Nouvelles des jeunes originaires de l'œuvre.
Projet de Cercle militaire à Rome. Petite chronique de la Communauté.
Vaugirard, 3
décembre 1867
Bien cher ami et fils en N.S.,
Je suppose qu'avec la grâce du divin Maître, tout continue de marcher selon nos
vœux dans notre chère maison; la bonne Providence a tant fait jusqu'ici pour
vous qu'elle ne saurait vous délaisser non plus à l'avenir. Le bien qui s'opère
d'ailleurs par votre œuvre, le bon esprit de vos frères et la sympathie si
sincère dont vous êtes favorisés sont autant de garanties pour le succès de vos
efforts. Rendons grâces à Dieu de cet ensemble de dispositions et reconnaissons
humblement qu'au Seigneur en revient toute la gloire. Nous sentons, nous aussi,
les effets du secours divin; toutes nos œuvres et les serviteurs que Dieu y a
attachés se soutiennent et prospèrent. Vos jeunes Messieurs, en particulier, ne
vont pas mal. M. Barthélemy [Marchand] est à Amiens avec M. de Varax, M.
Guichard à Angers, M. Kneib à Vaugirard; sans être parfait, du côté de
l'humilité notamment, ce dernier donne bonne espérance pour sa vocation.
Quelques bons jeunes gens sont en aspirance, mais les difficultés à briser ne
manquent jamais dans cette condition transitoire; il faut donc prier beaucoup
pour eux, je les recommande à vous et à vos frères.
On travaille particulièrement à Vaugirard à bien asseoir les exercices, on
arrête avec précision les formules, on va aussi préparer l'annuaire des fêtes
et solennités en usage dans nos Communautés; on enverra cet annuaire à toutes
nos maisons, mois par mois, pour 1868.
Nous avons reçu des nouvelles de notre ami Vion, blessé sensiblement à la main,
et de M. Boucault, dont la conduite à l'armée pontificale a été aussi
courageuse que chrétienne. Un certain nombre de nos anciens enfants, des jeunes
ouvriers ou de nos amis restent dans les troupes du Saint Père. On songe à
faire pour ces jeunes gens un cercle à Rome, qui serait leur maison de famille;
cet appui leur serait, dit-on, bien nécessaire.
J'oubliais de vous donner des nouvelles de votre petit Herlique; il ne va pas
mal en ensemble; M. Hello fait en ce moment une petite retraite à lui et à ses
jeunes condisciples.
M. Moës fait, à Chaville, sa philosophie avec M. Girard (ancien Président du
patronage de Ste-Anne-Charonne); je pense que l'un et l'autre
seront, à la fin de l'année, en état d'entrer au séminaire.
Les trois qui sont à St-Sulpice marchent bien; M. Leclerc toutefois ayant eu,
quelques semaines après son entrée, une sorte de fluxion de poitrine, a été
contraint de prendre un temps notable de repos à Vaugirard; il retournera
demain à St-Sulpice.
Je vous tiens au courant de ces détails, bien cher ami, sachant combien vous
vous intéressez à ces bons jeunes gens, espoir des œuvres de la Communauté. Je suis
heureux des bonnes dispositions de M. Lucien [Jacquart] et du contentement
qu'il vous donne, je lui écris deux mots pour l'encourager.
Assurez les autres de ma tendre affection, et croyez vous-même à mon tendre
dévouement en J. et M.
Votre ami et Père
Le Prevost
P. S. M. des Francs doit nous amener jeudi un des bons jeunes gens de son œuvre
d'Orléans, lequel vient pour commencer son noviciat; je ne sais pas son nom, la
curiosité toute naturelle de M. Lebrun ne pourra donc être satisfaite
aujourd'hui.
|