Le voyage à Amiens est décidé. Joie de revoir la
communauté d'Amiens. Dévotion envers le Sacré-Cœur.
Vaugirard, 7 juin 1856
Très cher ami et fils en N.S.,
J'ai reçu aujourd'hui à la fois vos deux lettres avec
celle que vous me communiquez. Je n'attendais, pour déterminer notre départ,
que votre réponse; je ne différerai donc pas davantage; mardi matin, je
partirai pour Amiens avec mon f. Carment; je ne sais pas encore précisément par
quel convoi. J'écris à M. Halluin que nous lui rendrons probablement visite
mercredi.
J'ai communiqué à M. Carment vos petites recommandations,
il fera en sorte de vous satisfaire.
Croyez bien, très cher ami, que c'est une vraie joie pour
moi de vous revoir après une si longue absence, ainsi que les bien-aimés
enfants qui composent avec vous notre petite communauté d'Amiens.
Je vous remercie de l'obligeante attention que vous avez
eue au sujet de ma santé; bien que mon rétablissement ne soit pas parfait, je
suis néanmoins assez bien pour n'avoir besoin d'aucun soin particulier. Je vous
indique néanmoins, pour répondre à votre désir, le régime que je suis
d'ordinaire, sans qu'il soit pour cela nécessaire que vous en teniez compte. Je
prends, vers 8h. ou 8h.½, un peu de bouillon; à 11h. ou 11h.½, une côtelette de
mouton; le soir, vers 5h.½, un peu de beefsteak. Mais je vous assure que je
puis m'écarter temporairement de ces habitudes sans inconvénient; n'en prenez
donc nul souci.
Adieu, mon bien cher ami; embrassez pour moi nos chers
frères, je me chargerai moi-même de ce soin bien prochainement; je vous
embrasse vous-même tout affectueusement en J. et M.
Votre ami et Père tout dévoué
Le Prevost
P.S. Faites-vous, durant ce mois, quelque acte de piété
en l'honneur du Cœur Sacré de J.C., notre divin Seigneur? Je vous y engage
bien, c'est un grand appui et un moyen précieux de raviver la ferveur.
|