Chap.

  1    I|                                  I~ ~ SAINTE~ ~ ~ ~Le bourg de Saint-Yon
  2    I|            tous.~ ~ ~ ~Elle avait nom Sainte, et entrait dans sa quatorzième
  3    I|             pressentiments, ce nom de Sainte et la précoce mélancolie
  4    I|              et de bénédiction.~ ~ ~ ~Sainte avait une amie : c’était
  5    I|         suivirent l’arrivée de Marie, Sainte et elle s’étaient liées
  6    I|             insurgés. Depuis ce jour, Sainte reçut l’ordre de ne plus
  7   II|             LE RÔLE D’UNE FEMME~ ~ ~ ~Sainte n’était pas l’unique enfant
  8   II|     religieuse de René Saulnier et de Sainte, sa sœur, qu’il aimait comme
  9   II|               adieu à son père.~ ~ ~ ~Sainte avait douze ans ; elle pleura
 10   II|           homme fut inflexible.~ ~ ~– Sainte, dit-il en l’embrassant,
 11   II|          noble cause, ma sœur ?~ ~ ~ ~Sainte ne répondit point. Au fond
 12   II|            Que veux-tu dire ? s’écria Sainte.~ ~ ~– Un jour, ce fut la
 13   II|           souvenir, et je pars.~ ~ ~ ~Sainte baissa douloureusement la
 14   II|          forcé de le combattre.~ ~ ~ ~Sainte frissonna de la tête aux
 15   II|                  Il se faisait tard ; Sainte reprit le chemin de la demeure
 16   II|           voix grave et triste.~ ~ ~ ~Sainte se releva vivement. Un homme
 17   II|         indécis, presque fantastique. Sainte se sentit calmée par cette
 18   II|            comptais voir votre frère, Sainte ; c’était là le motif de
 19   II|                    Il prit la main de Sainte et la serra entre les siennes.~ ~ ~–
 20   II|             de la nature. Priez Dieu, Sainte, priez !… mais travaillez
 21   II|           touffus du cimetière.~ ~ ~ ~Sainte était triste, mais elle
 22   II|             suppôt des tyrans !~ ~ ~ ~Sainte n’essaya point en ce moment
 23   II|          souper que lui avait préparé Sainte. Il se retira dans sa chambre
 24   II|            drapeau de son père.~ ~ ~ ~Sainte ignorait cette circonstance.
 25   II|               René s’écoulèrent, pour Sainte, tristes et remplies par
 26   II|             irrités contre lui ; mais Sainte était si bonne ! Souvent
 27   II|         spectacle de la perfection de Sainte.~ ~ ~ ~
 28  III|              éducation irréprochable. Sainte s’appuyait sur son bras.
 29  III|               avait rendus autrefois. Sainte l’écoutait et se réjouissait :
 30  III|           trois cents pas du Château. Sainte, voulant détourner l’entretien,
 31  III|           yeux il s’arrêta stupéfait. Sainte elle-même tressaillit ;
 32  III|            père, dit la douce voix de Sainte ; ne peut-on les plaindre,
 33  III|              tout ce qu’a de sacré la sainte cause que j’ai embrassée,
 34  III|              il n’acheva point.~ ~ ~– Sainte, poursuivit-il d’un ton
 35  III|              ce malheureux pays ? dit Sainte.~ ~ ~– Il le faut. Je vais
 36  III|               avec Vauduy… Va !~ ~ ~ ~Sainte obéit sans répliquer, et
 37  III|               manoir.~ ~ ~ ~La pauvre Sainte, au contraire, marchait
 38  III|       approchait rapidement. Bientôt, Sainte aperçut un cheval lancé
 39  III|           avec une sorte de frénésie. Sainte reconnut Marie Brand.~ ~ ~ ~
 40  III|           séparait de la route.~ ~ ~ ~Sainte répondit au froid salut
 41  III|           simple, généreuse et bonne, Sainte n’en était pas moins une
 42  III|          va-t-elle ainsi ? se demanda Sainte.~ ~ ~ ~Puis, se souvenant
 43   IV|     républicaines.~ ~ ~ ~À l’heure où Sainte reprenait, seule, le chemin
 44   IV|        Bretagne, et par la Vierge, ma sainte patronne, je dis : Foin
 45   IV|             que je pense de vous, car Sainte, votre fille, fut mon amie,
 46    V|           était parti pour Redon avec Sainte. Jean Brand aussi s’était
 47    V|            débris de sa maison.~ ~ ~ ~Sainte pleura sur la demeure où
 48    V|             malheureux ne faisaient à Sainte aucun reproche, mais, quand
 49    V|             dans ces contrées ?~ ~ ~ ~Sainte ne discontinuait point pour
 50    V|               insurgés.~ ~ ~ ~Souvent Sainte restait seule au logis durant
 51    V|               soldats.~ ~ ~ ~Et comme Sainte, dans sa naïve curiosité,
 52    V|         Châteauneuf-de-la-Mer ! »~ ~ ~Sainte s’émerveillait de ces récits,
 53    V|               avait paru à la cabane, Sainte revenait de la forêt où
 54    V|                 répétèrent-ils.~ ~ ~ ~Sainte voulut fuir. Ses jambes
 55    V|              était tombé aux pieds de Sainte.~ ~ ~– Jésus-Dieu ! dit-il,
 56    V|              murmura-t-il, voyant que Sainte le soutenait, saviez-vous
 57    V|                Je le savais, répondit Sainte. Appuyez-vous sur mon bras.~ ~ ~–
 58    V|                    Venez, interrompit Sainte ; votre sang coule, je vous
 59    V|              revenir.~ ~ ~– Mam’zelle Sainte, je pensais qu’au ciel seulement
 60    V|                Venez, venez ! s’écria Sainte en l’entraînant.~ ~ ~ ~Jean
 61    V| reconnaissance et d’admiration.~ ~ ~ ~Sainte allait avec précaution,
 62    V|              devenu celui du docteur. Sainte avait souvent aidé son père
 63    V|             que les Bleus arrivèrent. Sainte fit tomber autour du lit
 64    V|               et laissèrent la pauvre Sainte accablée de tristesse :
 65    V|              de gratitude. Tandis que Sainte le pansait, elle sentit
 66    V|             pleurait.~ ~ ~– Mam’zelle Sainte, dit-il, si Dieu m’exauce,
 67    V|              jure.~ ~ ~– Merci.~ ~ ~ ~Sainte avait fini le pansement.
 68    V|           sans bornes. La conduite de Sainte l’avait touché plus que
 69    V|               mon propre frère.~ ~ ~ ~Sainte leva sur lui un regard voilé
 70    V|                      Hélas ! répondit Sainte, je vous crois sincère,
 71    V|             son lit.~ ~ ~– Merci, dit Sainte en souriant doucement ;
 72   VI|           vint calmer l’inquiétude de Sainte. Grâce à ses soins, Jean
 73   VI|              rétabli.~ ~ ~– Mam’zelle Sainte, dit-il un matin, je vais
 74   VI|       nouvelles de mon père ? demanda Sainte.~ ~ ~– Nous chercherons ;
 75   VI|                    Partons donc ! dit Sainte ; mais la route est longue
 76   VI|             qui s’y était engagé avec Sainte, avait une connaissance
 77   VI|          voici arrivés, dit-il.~ ~ ~ ~Sainte regarda autour d’elle avec
 78   VI|               le Trou-aux-biches, dit Sainte, en donnant à ce lieu le
 79   VI|          chouans que de biches.~ ~ ~ ~Sainte jeta un nouveau regard aux
 80   VI|                 Passez, dit-il.~ ~ ~ ~Sainte obéit. Aidée par le Chouan,
 81   VI|            Jean Brand prit la main de Sainte, et lui fit descendre la
 82   VI|             de passe.~ ~ ~ ~La pauvre Sainte s’était reculée avec effroi,
 83   VI|                     Le bedeau !~ ~ ~ ~Sainte descendait en ce moment
 84   VI|          artillerie de défense.~ ~ ~ ~Sainte ne vit tout cela, comme
 85   VI|               en costume, dans lequel Sainte reconnut M. de Vauduy, nous
 86   VI|              s’approcher trop près de Sainte.~ ~ ~ ~Arrivé au bout de
 87   VI|               dit-il, voici mam’zelle Sainte, qui m’a sauvé la vie, et
 88   VI|      nouvelles du Médecin bleu.~ ~ ~– Sainte ! s’écria la hautaine enfant
 89   VI|               de cela plusieurs mois. Sainte fut surprise et affligée
 90   VI|               entre le doux visage de Sainte et ses traits à elle, ses
 91   VI|              jamais oubliée, répondit Sainte avec douceur.~ ~ ~– C’est
 92   VI|              avez-vous point tremblé, Sainte, à l’idée de confier votre
 93   VI|        sérieux sa position d’héroïne. Sainte songea peut-être à cette
 94   VI|             rentrer sous terre.~ ~ ~ ~Sainte baissa les yeux. Elle se
 95   VI|               Elle regarda un instant Sainte d’un air indécis puis, se
 96   VI|              se prit à pleurer.~ ~ ~– Sainte, ma bonne Sainte, dit-elle,
 97   VI|                      Sainte, ma bonne Sainte, dit-elle, que je voudrais
 98   VI|              à côte.~ ~ ~– Ainsi, dit Sainte, tu n’est pas heureuse ?~ ~ ~–
 99   VI|              lança à la dérobée, vers Sainte, un regard plein d’anxiété.~ ~ ~ ~
100   VI|           reconnaître ses torts ? dit Sainte.~ ~ ~– Pour toi, pour tout
101   VI|            gloire de ma race. Adieu ! Sainte, tes paroles amollissent
102   VI|             un baiser sur le front de Sainte, et la congédia d’un geste.
103   VI|              pourtant, c’est celui de Sainte.~ ~ ~ ~Cette dernière rentra
104   VI|               plus d’espoir ? murmura Sainte accablée.~ ~ ~– Notre bande
105   VI|              monsieur Brand ! s’écria Sainte. Dieu vous récompensera.~ ~ ~–
106  VII|             DETTE DE JEAN BRAND~ ~ ~ ~Sainte revint tristement à la cabane,
107  VII|             épuisé sur un banc.~ ~ ~ ~Sainte se hâta de lui servir à
108  VII|              pas trop demander.~ ~ ~ ~Sainte mit du pain et du lard sur
109  VII|             Est-il possible ! s’écria Sainte.~ ~ ~– Voyez, reprit Jean,
110  VII|          est-il donc arrivé ? demanda Sainte.~ ~ ~– De tristes nouvelles
111  VII|         contre quatre. Ah ! Mam’zelle Sainte, il y a bien des corps morts
112  VII|             Excellent homme ! s’écria Sainte en prenant la main de Jean.~ ~ ~–
113  VII|      allez-vous m’apprendre ? murmura Sainte.~ ~ ~– Attendez donc ! Il
114  VII|                 sauvés par vous ! dit Sainte, qui fondit en larmes. Que
115  VII|              Embrassez-moi, mam’zelle Sainte, mais là, bien comme il
116  VII|        embrasse son vieux père.~ ~ ~ ~Sainte se jeta à son cou.~ ~ ~ ~
117  VII|              pas au revoir, mam’zelle Sainte, car je ne vous verrai plus ;
118  VII|              discipline. Adieu.~ ~ ~ ~Sainte ne comprit pas tout d’abord ;
119 VIII|             compagnons d’armes.~ ~ ~ ~Sainte était rentrée dans la cabane.
120 VIII|                 À cette cruelle idée, Sainte, tremblant de tous ses membres,
121 VIII|                  La nuit était venue. Sainte, assise près de sa lampe,
122 VIII|               les rayons de la lampe. Sainte, exténuée de fatigue, engourdie
123 VIII|         répandait à flots sa lumière. Sainte dormait encore.~ ~ ~ ~Mais
124 VIII|           point de ceux qui reposent. Sainte voyait passer devant ses
125 VIII|          alors ce fut horrible.~ ~ ~ ~Sainte se voyait sur la lande,
126 VIII|             mon frère ! voulait crier Sainte.~ ~ ~ ~Mais le cauchemar
127 VIII|           poursuivait toujours.~ ~ ~ ~Sainte fit des efforts inouïs pour
128   IX|              BRAND~ ~ ~ ~Au moment où Sainte rêvait ainsi, c’est-à-dire,
129   IX|           Aussi, le rêve de la pauvre Sainte se réalisa : les deux Saulnier,
130   IX|              fera plaisir à mam’zelle Sainte… et je mourrai content.~ ~ ~ ~
131   IX|          peine l’entendre : mam’zelle Sainte sera bien contente… et j’
132   IX|          porte de la cabane s’ouvrit. Sainte ferma les yeux instinctivement,
133   IX|              ceux qu’elle aime. Vous, Sainte, ajouta-t-il en mettant
134   IX|             fit un pas vers la porte. Sainte courut à lui.~ ~ ~– Et Marie ?
135   IX|             eux.~ ~ ~– Morte ! répéta Sainte en pleurant.~ ~ ~– Morte