1791-lanca | lance-xvi
     Chap.

   1    I|              Morbihan, qui eut lieu en 1791, Jean Brand fut soupçonné
   2    I|               marais.~ ~ ~ ~En l’année 1794, M. de Vauduy était propriétaire
   3   IV|             quand la fille de mon père a-t-elle besoin qu’on sollicite pour
   4   II|            pria bien son frère qu’il n’abandonnât pas la maison paternelle ;
   5    V|                Le bourg lui-même était abandonné, et c’est à peine si quelques
   6    V|               choisi l’une des cabanes abandonnées pour y établir sa demeure.
   7   II|              comme mon ami, bien qu’un abîme nous sépare désormais, n’
   8  III|             tout ce qu’a d’odieux et d’abominable le principe qu’ils défendent.
   9   IV|      souffrirai jamais que le toit qui abrite ma fille soit souillé par…~ ~ ~–
  10   II|           placer un mot en faveur de l’absent ; mais rien ne faisait.
  11   IV|             que voilà, est obligé de s’absenter ; moi-même, je suis sur
  12   IV|           courtes jambes, de forme peu académique, était un modèle parfait
  13   IV|                terrible et puissamment accentuée.~ ~ ~ ~Rien de semblable
  14   IV|             roi ; mais si vous eussiez accepté l’offre que ces messieurs
  15   IV|                d’azur aux neufs macles accolées d’or, avait été gratté et
  16 VIII|                  un de mes hommes vous accompagnera jusqu’à Vannes, où j’ai
  17    V|              château, le docteur avait accompli sa menace ; il était parti
  18    V|                bien ; ce n’était là qu’accomplir strictement la lettre de
  19    I|                les Chouans ; mais on s’accordait à reconnaître qu’il était
  20    I|         seconde opinion était la mieux accréditée, et assurait à M. de Vauduy
  21   IV|              que son caprice fût ainsi accueilli par le respect et l’humilité.~ ~ ~ ~
  22   II|       partisans des princes exilés. Il accusait les Chouans d’avoir séduit
  23    V|                 marquise d’Ouëssant, d’Acérac, de Sourdéac et de Châteauneuf-de-la-Mer ! »~ ~ ~
  24    V|             ferait trêve à cette lutte acharnée ; mais il n’en était rien.
  25   IV|            MARIE BRAND~ ~ ~ ~Grâce à l’achat national qu’en avait fait
  26  III|                blasphématoire, et il n’acheva point.~ ~ ~– Sainte, poursuivit-il
  27   VI|            Bleu ! répondit Jean Brand, achevant ainsi le juron caractéristique
  28 VIII|                    Quand Vauduy se fut acquitté de ses devoirs de soldat,
  29   II|       gouvernement nouveau que par ses actes, il se prit à le haïr. Du
  30   II|              fut qu’une longue suite d’actions méritoires ; elle a chassé
  31    V|                aux recherches les plus actives ; puis, au bout d’une semaine,
  32   VI|               un maître qu’ils aiment. Admirent-ils ma précoce énergie ? Raillent-ils
  33   II|         Saulnier, le jeune René, était admis chez elle. M. de Vauduy,
  34   II|         obstacle à sa bienfaisance. Il adorait sa fille, et se reposait
  35   IV|                s’écria le docteur en s’adressant à M. de Vauduy.~ ~ ~ ~Mais
  36    V|            pansements. Intelligente et adroite elle avait retenu ce qu’
  37    V|                voulut se lever ; mais, affaibli par la grande quantité de
  38   IX|                La voix de Jean Brand s’affaiblissait graduellement ; il reprit
  39  VII|               Attendez donc ! Ce fut l’affaire de dix minutes. Les Bleus
  40    V|              il ne put y réussir, et s’affaissa sur son lit.~ ~ ~– Merci,
  41   VI|               la lande. Le terrain s’y affaissait circulairement, de manière
  42 VIII|                enchaînement logique et affecta les allures de la réalité,
  43   VI|                tendit la main avec une affectation théâtrale, et le bedeau
  44    I|         pinceau d’un peintre habile, s’affermissait et tendait la courbe hardie
  45   VI|                 Sainte fut surprise et affligée du changement que ce court
  46   IX|           apparence de froideur, était affolé par la fièvre du combat
  47 VIII|            deux, comme par miracle aux affreux dangers de cette guerre
  48   VI|             bout de ce magasin, sur un affût, une petite pièce de deux
  49   II|              fermée et déserte, elle s’agenouilla sur le seuil.~ ~ ~– Mon
  50   II|         enveloppé d’un manteau s’était agenouillé à ses côtés. Elle reconnut
  51    V|              Son père n’était-il pas l’agent fatal qui avait amené les
  52 VIII|               de Saint-Yon étaient à l’agonie ; un dernier coup devait
  53    V|          docteur. Sainte avait souvent aidé son père dans ses pansements.
  54   VI|            dit-il.~ ~ ~ ~Sainte obéit. Aidée par le Chouan, qui, avec
  55   IX|               Il ne sera pas dit que j’aie refusé la dernière demande
  56  III|              Plaint-on le sanglier qui aiguise ses dents au tronc des chênes,
  57   IV|               des quatre angles de ses ailes. Au-dessus de la grandporte,
  58 VIII|                Cette joie elle-même, d’ailleurs, n’était point sans mélange.
  59  III|         bénédiction pour le pays. Je l’aimais comme un frère. Mais doit-on
  60  III|         plaisir de revoir une compagne aimée ; peut-être aussi était-ce
  61   VI|                gâté d’un maître qu’ils aiment. Admirent-ils ma précoce
  62   VI|             épineuses d’un gigantesque ajonc.~ ~ ~– Passez, dit-il.~ ~ ~ ~
  63   IX|               elle aime. Vous, Sainte, ajouta-t-il en mettant un baiser au
  64    I|            légèreté de sa démarche, et ajoutaient, en se signant dévotement :~ ~ ~–
  65   IX|                ombre des grands arbres ajoutant à l’obscurité croissante,
  66  III|              Saulnier.~ ~ ~ ~Il allait ajouter : ne jamais le revoir ;
  67   IV|            portraits de familles qui s’alignaient en cordon le long des hauts
  68  VII|             pris ma canardière et m’en allai sur la lande. René était
  69  VII|             égoïste tendresse.~ ~ ~– J’allais y venir, Mamzelle, et je
  70   VI|              minutieuse du pays. Aussi allait-il d’un pas ferme, changeant
  71    I|            apparaissait, en murmures d’allégresse et de bénédiction.~ ~ ~ ~
  72   II|            quinze gentillâtres étaient allés se faire tuer dans l’armée
  73  VII|             zelle.~ ~ ~– Mon Dieu ! qu’allez-vous m’apprendre ? murmura Sainte.~ ~ ~–
  74  III|               amer sourire ; sacrilège alliance du bien et du mal, du sublime
  75   IV|                j’ai deviné ce que vous alliez dire, vous feriez bien de
  76 VIII|    enchaînement logique et affecta les allures de la réalité, alors ce
  77    V|             paroles du bon prêtre et n’ambitionnait point d’autre rôle que celui
  78    V|                l’agent fatal qui avait amené les républicains dans ces
  79    I|                qui était veuf, l’avait amenée un jour de bien loin, disait-il,
  80   II|              plus d’une fois, ses avis amenèrent des colonnes de Bleus par-delà
  81   VI|              où viens-tu ? et qui nous amènes-tu là ?~ ~ ~– C’est trop de
  82  III|                le Médecin bleu avec un amer sourire ; sacrilège alliance
  83   IX|             écria le Médecin bleu avec amertume.~ ~ ~– Taisez-vous un petit
  84  III|      reconnaissance, plutôt hautain qu’amical, et un fier sourire vint
  85   VI|            Adieu ! Sainte, tes paroles amollissent mon cœur, et j’ai besoin
  86   II|          diplomates pour minuter leurs amphibologiques protocoles ; elle était
  87   II|              Syrie, par leurs fabuleux ancêtres.~ ~ ~ ~Mme de Rieux, veuve
  88    V|               seulement il y avait des anges !~ ~ ~ ~On entendit au loin
  89   IV|                deux, chacun des quatre angles de ses ailes. Au-dessus
  90    I|               Rieux, alors réfugiée en Angleterre. Les autres prétendaient,
  91 VIII|               fatigue, engourdie par l’angoisse, ferma les yeux, et le sommeil
  92    I|              voir son grand œil bleu s’animer sous les cils à demi-baissés
  93   VI|             ainsi dire, que le premier anneau de la chaîne de précautions
  94   VI|                 bizarrement historiée, annonçait une origine musulmane ;
  95   IV|              aucun des domestiques eût annoncé la venue d’un étranger,
  96   II|             vous ne sauriez apercevoir annoncent une tempête à mes yeux plus
  97    I|       propriétaire du manoir de Rieux, antique résidence des seigneurs
  98   VI|              Sainte, un regard plein d’anxiété.~ ~ ~ ~Celle-ci fut quelque
  99   IV|                attitude de nonchalante apathie ; mais quand une passion
 100 VIII|                les ajoncs, mais elle n’apercevait rien.~ ~ ~ ~Tout à coup,
 101   II|             signes que vous ne sauriez apercevoir annoncent une tempête à
 102  III|            rapidement. Bientôt, Sainte aperçut un cheval lancé à toute
 103   IX|              des hauts chênes, tomba d’aplomb sur nos trois personnages.~ ~ ~ ~
 104    I|                changeaient, quand elle apparaissait, en murmures d’allégresse
 105   IX|               comme toujours, sous une apparence de froideur, était affolé
 106   II|                sentit calmée par cette apparition inattendue ; elle s’inclina
 107    V|               y faisait que de courtes apparitions ; il poursuivait son œuvre
 108    V|               ses souliers ; ceux-là l’appelaient Marie Brand ; mais son vrai
 109   IX|            vous avez pris, ma fille, a appelé sur ce qui vous entoure
 110   VI|            poitrine, que ceux que vous appelez des brigands n’ont pas là
 111   II|              Vauduy, ancien militaire, apprenait à René le maniement des
 112  VII|             Mon Dieu ! qu’allez-vous m’apprendre ? murmura Sainte.~ ~ ~–
 113   IV|             ancien curé de Saint-Yon s’approcha de nouveau du docteur.~ ~ ~–
 114  III|            forêt. Le bruit, cependant, approchait rapidement. Bientôt, Sainte
 115   II|               dans son lit, et l’heure approche où les bois de Saint-Yon
 116   IX|                   En propre original ! approchez-vous, docteur, car je sens que
 117  III|                irréprochable. Sainte s’appuyait sur son bras. Ils allaient
 118    V|               savais, répondit Sainte. Appuyez-vous sur mon bras.~ ~ ~– Et pourtant,
 119    I|                la courbe hardie de son arc ; tout son visage, en un
 120   II|            orné, dont les garnitures d’argent renvoyaient en gerbes les
 121   VI|              sorte que le fameux fil d’Ariane eût été une ressource parfaitement
 122   VI|                C’était alors une lande aride, s’étendant à perte de vue,
 123   II|              si fine, il y a du sang d’aristocrate !~ ~ ~ ~Puis il hochait
 124  VII|            donc ! Il eut le temps de s’armer, et vint à notre rencontre
 125   IV|         Étranger à la conversation, il arpentait lentement la salle et s’
 126   IV|                lentement la salle et s’arrêtait de temps à autre devant
 127  III|               son ancienne amie sans s’arrêter. Elle fit de la main un
 128    V|        pourtant, étrangers au bourg, s’arrêtèrent, ayant à leur tête celui
 129 VIII|            lande, elle vit deux hommes arrêtés face à face.~ ~ ~ ~L’un
 130  VII|                  mais les républicains arrivaient : saint Jésus ! nous l’avons
 131    I|          premiers mois qui suivirent l’arrivée de Marie, Sainte et elle
 132   VI|                de râtelier contenait l’arsenal de rechange de la bande.
 133   VI|              du souterrain ; c’était l’artillerie de défense.~ ~ ~ ~Sainte
 134     | as
 135   VI|               en soupirant ; peut-être as-tu raison. En tout cas, pour
 136   IX|              fois la poitrine des deux assaillants, un homme se précipita entre
 137   VI|              deux, les bras enlacés, s’assirent côte à côte.~ ~ ~– Ainsi,
 138 VIII|              nuit était venue. Sainte, assise près de sa lampe, la joue
 139    V|              fini le pansement. Elle s’assit auprès du lit et mit sa
 140   II|        entraîné dans leurs ténébreuses associations.~ ~ ~ ~Ce soupçon n’était
 141    I|              la précoce mélancolie qui assombrissait aussi parfois, sans motif,
 142    I|                la mieux accréditée, et assurait à M. de Vauduy une sorte
 143   II|        tranquillité personnelle serait assurée, je ne pourrais rester encore.
 144  III|             jamais vue ainsi parée des atours qui conviennent à une demoiselle
 145    V|             Les républicains s’étaient attablés sans cérémonie et faisaient
 146   II|               voix d’enfant vibrait et atteignait un diapason presque viril.~ ~ ~ ~
 147    V|                 elle eût été bien vite atteinte, si une seconde décharge
 148  III|                des chênes, le loup qui attend dans l’ombre sa proie pour
 149  III|            nouvelle va éclater, je m’y attendais ; les brigands de la Vendée,
 150 VIII|          cabane. La pensée du sort qui attendait Jean Brand gâtait sa joie.
 151    I|            plus dans le ciel.~ ~ ~ ~En attendant, c’était un ange sur la
 152 VIII|           chevaux sont sellés, et vous attendent au pied du menhir ; un de
 153   II|         prudence et de l’adresse. Elle attendit.~ ~ ~ ~Ce soir-là, le citoyen
 154  VII|               toutes les tortures de l’attente.~ ~ ~ ~Un jour, Jean Brand
 155   IV|                sur son épaule dans une attitude de nonchalante apathie ;
 156   IV|               taille était de beaucoup au-dessous de la moyenne, mais elle
 157   II|            rancune du docteur semblait augmenter, loin de diminuer. Il était,
 158     | aura
 159   IX|                et dans deux minutes, j’aurai rejoint mes frères. Embrassez
 160   VI|     voulez-vous venir avec moi !~ ~ ~– Aurai-je des nouvelles de mon père ?
 161    I|            angélique de son front, lui auraient donné deux ans de moins.
 162    V|                connaît le secret, vous aurez des nouvelles du Médecin
 163   IV|             dire : Va-t’en.~ ~ ~– Vous auriez tort, mon bon monsieur ;
 164    V|                mon père.~ ~ ~– Nous en aurons ! s’écria l’ancien bedeau ;
 165    V|         possédant un coup d’œil rapide autant que sûr, et cet imperturbable
 166   IV|              soutiens du trône et de l’autel. Est-ce un complot que vous
 167   II|           Saint-Yon.~ ~ ~– Jean Brand, avait-on coutume de dire, fait comme
 168  VII|           servir à boire, et le bedeau avala la chopine d’un seul trait.~ ~ ~–
 169  VII|                  Ah ! dit-il encore en avalant la dernière bouchée.~ ~ ~ ~
 170 VIII|            péril peut-il donc tuer à l’avance, comme un feu trop violent
 171   VI|             pour reculer, je suis trop avancée.~ ~ ~– Est-il jamais trop
 172    I|          secrets, révélé leurs plans d’avenir, dévoilé ces fantastiques
 173    V|       restaient à Saint-Yon semblaient avertis de tout ce qui se passait
 174   IV|                bonne conscience, votre aveu suffit pour motiver la conduite
 175   II|             haine implacable, qui rend aveugle et sourd, qui durcit le
 176   VI|            part bien de la bonté. Et n’avez-vous point tremblé, Sainte, à
 177   VI|            reconnut M. de Vauduy, nous avions presque fait le sacrifice
 178   II|           avait sous son toit un autre avocat dont l’éloquence avait un
 179   IV|                de dénoncer…~ ~ ~– Je l’avoue, interrompit Saulnier ;
 180     | ayant
 181   IV|                bien, reprit le prêtre, ayez égard à ma prière ; consentez
 182   IV|                 l’écusson de Rieux : d’azur aux neufs macles accolées
 183   IV|             remplacé par une couche de badigeon : c’était la seule marque
 184    I|               marais, sorte de lac qui baigne à perte de vue la campagne
 185 VIII|                      Puis il ajouta en bâillant :~ ~ ~– Reste si cela te
 186   II|              en me disant adieu, il me baisa au front, et je sentis une
 187  III|          marchait lentement et la tête baissée. Son cœur se serrait à l’
 188   IV|           habitude, il tenait les yeux baissés, et sa tête se penchait
 189   IV|             son tour.~ ~ ~– Citoyenne, balbutia-t-il avec embarras, j’ai refusé
 190  VII|               en tombant épuisé sur un banc.~ ~ ~ ~Sainte se hâta de
 191   II|              ceux qui étaient dans les bandes avaient  à sa générosité
 192   VI|              charrière intérieure, fit bascule et laissa découvert l’orifice
 193   IX|              répondit le prêtre, on se bat encore dans d’autres parties
 194   IX|               en Bretagne.~ ~ ~ ~On se battait dans la forêt de Rieux,
 195  VII|              trois jours que nous nous battons, ou plutôt que nous sommes
 196  VII|              ou plutôt que nous sommes battus. Le général S*** est en
 197   VI|            effroi, en voyant la gueule béante de la caverne ; le Chouan
 198     | beaucoup
 199   II|               voir sans se rappeler un bienfait ou une consolation, tu restes
 200   II|              qu’il regardait comme ses bienfaiteurs ; il était de plus robuste,
 201   VI|              père nourricier ! Sois le bienvenu, Jean Brand, je craignais
 202   VI|                  qu’elle soit aussi la bienvenue ! Mais est-ce bien chez
 203   VI|                Damas, dont la poignée, bizarrement historiée, annonçait une
 204   II|       transparente couronne de cheveux blancs, un reflet indécis, presque
 205  III|            démentit à l’instant ce vœu blasphématoire, et il n’acheva point.~ ~ ~–
 206   II|           soigné de malheureux Chouans blessés ; plus souvent, les femmes
 207   VI|              était entouré d’un cercle bleuâtre, et il y avait une tristesse
 208   II|                 Il y a dans les veines bleuâtres qui diaprent si délicatement
 209   VI|             voyant deux sentinelles en blouse et en sabots croiser les
 210  VII|                se hâta de lui servir à boire, et le bedeau avala la chopine
 211  III|                de son beau cheval, qui bondit en avant, et franchit en
 212   II|           champêtre plein de vie et de bonheur. Il y avait au manoir une
 213  III|               objet qui se trouvait au bord du sentier.~ ~ ~– Qu’est-ce
 214    V|        rapidement dans les taillis qui bordaient un côté de la route.~ ~ ~ ~
 215    V|                une reconnaissance sans bornes. La conduite de Sainte l’
 216  VII|          encore en avalant la dernière bouchée.~ ~ ~ ~Puis il ajouta dolemment :~ ~ ~–
 217   VI|          Mademoiselle ?~ ~ ~– Dans son boudoir, répliqua M. de Vauduy en
 218    I|                son talent lui était un boulevard contre la malveillance publique.~ ~ ~ ~
 219   IV|            murmura Jean Brand d’un ton bourru.~ ~ ~ ~Et il se mit à l’
 220   VI|       semi-circulaire et dont les deux bouts se repliaient légèrement,
 221   VI|              alors avec précaution les branches épineuses d’un gigantesque
 222   VI|                vos fusils de côté, mes braves, dit Jean Brand en voyant
 223   IV|            tombe en quenouille !~ ~ ~– Bravo ! murmura Jean Brand, dont
 224  III|             cri de guerre des insurgés bretons et vendéens : Dieu et le
 225 VIII|           retenir votre passage sur un brick qui part pour Falmouth.
 226   VI|              les fraîches couleurs qui brillaient autrefois sur sa joue. Son
 227   IV|             colorait sa joue ; son œil brillait d’un éclat extraordinaire,
 228   VI|            coup dans une immense salle brillamment éclairée, et remplie d’hommes
 229    V|           avait garde d’envier le sort brillant de son ancienne compagne.
 230  III|            livrait ses longs plis à la brise, et la main du Christ tenait
 231   IX|                s’écria-t-il d’une voix brisée.~ ~ ~ ~Et, en disant ces
 232   IV|           grimace significative ; mais brisons-là. Voulez-vous être libre ?~ ~ ~–
 233  VII|             sentit rougir sous le cuir bronzé de sa joue.~ ~ ~– Parlez,
 234    I|                     Au reste, tous les bruits qui couraient sur M. de
 235 VIII|              comme un feu trop violent brûle de loin ? murmura Jean Brand ;
 236   IV|                pas dire deux mots sans brûler une cartouche. Mon cher
 237   VI|              la bride à leurs passions brutales, faut-il le dire ! j’ai
 238  III|                gisait à terre, sous la bruyère touffue ; on l’avait remplacée
 239    V|         docteur. Quand ils eurent bien bu, ils se retirèrent et laissèrent
 240   VI|               formaient une manière de buisson impénétrable à l’œil. On
 241    I|       gigantesque endormi au soleil en buvant l’eau tranquille des marais.~ ~ ~ ~
 242 VIII|        Trou-aux-Biches. Elle entendait çà et là des coups de feu derrière
 243    V|        Celui-ci avait choisi l’une des cabanes abandonnées pour y établir
 244    I|              lèvres se rejoignaient et cachaient l’éblouissant émail de ses
 245   VI|            écria la hautaine enfant en cachant une émotion réelle sous
 246   VI|                existence d’une caverne cachée ; et l’absence complète
 247  III|            poursuivit-il d’un ton plus calme, en lâchant le bras de la
 248   II|          fantastique. Sainte se sentit calmée par cette apparition inattendue ;
 249   VI|            nouvelle du docteur ne vint calmer l’inquiétude de Sainte.
 250  VII|               M. de Vauduy, son ancien camaradeVoyez-vous, Mamzelle,
 251   II|              peuplées de ces hobereaux campagnards, si pullulants en Bretagne,
 252   VI|              éloignait toute idée d’un campement en plein air.~ ~ ~– C’est
 253   IV|             serait point au milieu des camps. N’est-ce point assez des
 254    I|             son enfantin sourire et la candeur angélique de son front,
 255   IV|                naissance, pour que son caprice fût ainsi accueilli par
 256   II|               qui était le fond de son caractère. Quand elle parlait de la
 257   VI|                achevant ainsi le juron caractéristique qui servait de mot de passe.~ ~ ~ ~
 258    I|          docteur, depuis Redon jusqu’à Carentoir, que sous le nom de Médecin
 259   VI|               ma main trouve plaisir à caresser la garde d’une épée. C’est
 260    V|             distraite indifférence les caresses de sa fille, puis il repartait
 261   VI|                 une pierre rugueuse et carrée qui semblait scellée dans
 262   IV|                perdait en longueur. Sa carrure eût fait honneur à un homme
 263   IV|              deux mots sans brûler une cartouche. Mon cher Saulnier, je vous
 264   VI|        peut-être as-tu raison. En tout cas, pour reculer, je suis trop
 265   IV|            deux pieds sur les chenets, causait avec M. de Vauduy à voix
 266    V|             Chouans étaient obligés de céder le champ de bataille aux
 267   IX|            vous entoure la miséricorde célesteAdieu… quoi qu’il arrive,
 268   II|               que ces couleurs étaient celles du drapeau de son père.~ ~ ~ ~
 269   IV|                son sexe et qui n’a que celles-là.~ ~ ~ ~Quant à Jean Brand,
 270   IV|               autre chose qu’un tas de cendre à la place de sa maison !~ ~ ~ ~
 271   VI|             Son œil était entouré d’un cercle bleuâtre, et il y avait
 272    V|                s’étaient attablés sans cérémonie et faisaient fête au vin
 273   VI|                de gloire traversent ma cervelle ; je me sens le cœur d’un
 274   II|              ordre du docteur et avait cessé depuis longtemps de voir
 275   II|             fond de son cœur peut-être chacune de ces paroles trouvait
 276    I|            commun leurs joies et leurs chagrins d’enfant ; elles s’étaient
 277  III|                souvenirs, parlait avec chaleur des services nombreux et
 278   II|           Sainte. Il se retira dans sa chambre en silence, et passa la
 279   II|        Saint-Yon présentait un tableau champêtre plein de vie et de bonheur.
 280    V|                Jean Brand se releva en chancelant. Ses traits exprimaient
 281   II|              ne peut dire à un homme : Change de croyance ; mais on peut
 282    I|              et les cris de douleur se changeaient, quand elle apparaissait,
 283   VI|              allait-il d’un pas ferme, changeant de sentier tous les dix
 284   VI|                surprise et affligée du changement que ce court espace de temps
 285     | chaque
 286    V|                l’ancien bedeau ; je me charge d’en avoir ; fallût-il vous
 287  VII|             lui donnai ma gourde et le chargeai sur mes épaules ; mais les
 288   II|           femme chrétienne est tout de charité, de paix et de clémence.
 289    I|        demi-baissés de sa paupière. Sa charmante tête, alors, devenait sérieuse,
 290  III|                lentement, savourant le charme d’un intime entretien.~ ~ ~ ~
 291   VI|               pierre, tournant sur une charrière intérieure, fit bascule
 292 VIII|         Impossible de la fuir ou de la chasser.~ ~ ~ ~La nuit était venue.
 293    V|              Acérac, de Sourdéac et de Châteauneuf-de-la-Mer ! »~ ~ ~Sainte s’émerveillait
 294   II|               Il y avait au manoir une châtelaine aussi compatissante que
 295    I|         maisons grises et couvertes en chaume s’étagent en amphithéâtre.
 296   II|                 envoyaient à son front chauve, entouré d’une transparente
 297    V|             est la première vertu d’un chef de partisans, il avait gagné
 298   IV|        fauteuil, sous le tablier de la cheminée, Jean Brand, en costume
 299   IV|                 les deux pieds sur les chenets, causait avec M. de Vauduy
 300   VI|              rentra dans la caverne et chercha des yeux Jean Brand, qui
 301   IX|              les sabres se croisaient, cherchant un passage, et menaçant
 302   VI|             demanda Sainte.~ ~ ~– Nous chercherons ; nous interrogerons les
 303   IX|                la fille des Rieux, ces chevaliers à l’âme de fer ; elle avait
 304 VIII|             Mademoiselle, dit-il, deux chevaux sont sellés, et vous attendent
 305   II|               transparente couronne de cheveux blancs, un reflet indécis,
 306    V|             nobles qui commandaient la chouannerie. C’était lui qui, avec M.
 307   II|                simple de cœur, fervent chrétien, dévoué à ceux qu’il regardait
 308    V|               que pratiquent si peu de chrétiens, le pardon des injures,
 309  III|                la brise, et la main du Christ tenait un écriteau sur lequel
 310  VII|        essoufflé.~ ~ ~– Une chopine de cidre, Mamzelle, si c’est un
 311    I|             œil bleu s’animer sous les cils à demi-baissés de sa paupière.
 312   II|            derrière les ifs touffus du cimetière.~ ~ ~ ~Sainte était triste,
 313   VI|              Le terrain s’y affaissait circulairement, de manière à former un
 314   II|           temps vont venir ; la guerre civile et ses fureurs rompent parfois
 315  III|               qu’elle supporte sont de clairs et tristes présages. Une
 316   II|                tempête à mes yeux plus clairvoyants. Non ! je ne puis rester ;
 317   II|              de charité, de paix et de clémence. Commencez donc, enfant,
 318   IV|               dédain.~ ~ ~ ~Jean Brand cligna de l’œil et roula son bonnet
 319    I|                 restait habituellement close ; il ne voyait personne,
 320   VI|               a intitulée la Mouche du coche, mais elle n’en fit rien
 321   IV|             eût laissée le passage des cohortes républicaines.~ ~ ~ ~À l’
 322   IV|          quoique Brand fasse, dans son coin, une grimace significative ;
 323   VI|         revient !~ ~ ~ ~Et de tous les coins de la caverne, un hourra
 324 VIII|                      Mais le cauchemar collait sa langue à son palais ;
 325   IV|                salon. Une vive rougeur colorait sa joue ; son œil brillait
 326   IV|                neutre dans ces tristes combats et à donner asile à Marie
 327 VIII|         ignorait-il point que son père combattait, en qualité de volontaire,
 328   IV|              répéta le Médecin bleu au comble de la surprise.~ ~ ~– Not’
 329   IV|               race avait de tout temps comblé le pays, il se découvrit
 330    V|               confiance des nobles qui commandaient la chouannerie. C’était
 331    V|                cette chose sublime que commande la religion chrétienne et
 332   VI|             bleu ?~ ~ ~– Sauf respect, commença Brand, en interrogeant nos
 333   IV|                je réclamais de vous au commencement de cette entrevue.~ ~ ~–
 334   VI|                doucement, et tous deux commencèrent à descendre.~ ~ ~– Mettez
 335   II|                de paix et de clémence. Commencez donc, enfant, votre rôle
 336   II|                était l’intendant et le commensal du château. Lui, le docteur
 337     | Comment
 338    I|           amitié. Elles avaient mis en commun leurs joies et leurs chagrins
 339   VI|              litière de paille, couche commune où s’étendaient les Chouans,
 340    I|               été mieux élevée que ses compagnes. Il y avait quatre ans seulement
 341   VI|               Marie semblait faire une comparaison pénible entre le doux visage
 342   II|            manoir une châtelaine aussi compatissante que riche, et qui ne voulait
 343    V|            dévouement ne pût désormais compenser la haine qu’on portait au
 344   VI|          caverne cachée ; et l’absence complète d’arbres éloignait toute
 345   IV|               et de l’autel. Est-ce un complot que vous tramiez contre
 346    I|          Ille-et-Vilaine. Le bourg est composé d’une seule rue, dont les
 347    V|             des environs de Saint-Yon, composée en majeure partie des anciens
 348   IV|               de vous refuser, et vous comprendrez mes motifs. Moi-même, je
 349  VII|                 Adieu.~ ~ ~ ~Sainte ne comprit pas tout d’abord ; mais
 350   II|             bleu. Jusqu’alors il avait compté le ramener à ses propres
 351   IV|                pas moins vrai que vous comptiez partir ce soir pour Redon,
 352   II|               Il fallait, pour ce rôle conciliateur qu’elle s’était imposé,
 353    V|                comme toute lutte entre concitoyens.~ ~ ~ ~Le jour de sa visite
 354   II|             faire tuer dans l’armée de Condé. Seul, M. de Vauduy était
 355   VI|              répondent avec cet air de condescendance que prennent les bons serviteurs
 356   IV|                       Quelles sont vos conditions ?~ ~ ~– Peu de chose. Vous
 357   VI|           pressa timidement contre son conducteur.~ ~ ~ ~La caverne, de forme
 358    V|              en avoir ; fallût-il vous conduire jusque dans notre retraite,
 359    V|           partisans, il avait gagné la confiance des nobles qui commandaient
 360   VI|               notre sûreté, mais je me confie en vous comme si vous étiez
 361    I|               enfant ; elles s’étaient confié leurs petits secrets, révélé
 362   IX|              point voir ou entendre la confirmation de ses terreurs.~ ~ ~ ~Mais
 363   IV|                       Que le diable le confonde ! s’écria Jean Brand qui
 364   VI|              le front de Sainte, et la congédia d’un geste. Quand elle fut
 365    I|               M. de Vauduy étaient des conjectures plus ou moins probables,
 366   II|              politiques pouvaient être conjurés par l’influence d’une âme
 367    I|            année ; mais ceux qui ne la connaissaient point, en voyant son enfantin
 368   VI|          engagé avec Sainte, avait une connaissance exacte et minutieuse du
 369 VIII|                plus grands fous que je connaisse.~ ~ ~ ~Puis il ajouta en
 370 VIII|          amphithéâtre que nos lecteurs connaissent déjà sous le nom de Trou-aux-Biches.
 371    V|            notre retraite, dont nul ne connaît le secret, vous aurez des
 372   IV|              Paix ! je vous avais fait connaître mes volontés ; vous saviez
 373    V|        Bretagne :~ ~ ~« Des gens l’ont connue et fréquentée, qui n’étaient
 374   IX|         terreurs.~ ~ ~ ~Mais deux voix connues prononcèrent en même temps
 375   II|            sœur, dans quelques mois la conscription viendra ; on me fera soldat
 376   IV|                envie de vous donner un conseil.~ ~ ~– Je vous en tiens
 377   IV|               ayez égard à ma prière ; consentez à rester neutre dans ces
 378    I|                qu’un « dépôt » dont il conservait précieusement la propriété
 379   IV|                Saulnier avait toujours conservé envers M. de Vauduy les
 380   VI|                sur les landes où nulle considération ne force le piéton à s’écarter
 381   IX|               je vais aller prêcher et consoler. Quand il n’y aura plus
 382   VI|         litière, une sorte de râtelier contenait l’arsenal de rechange de
 383   IX|             mamzelle Sainte sera bien contente… et j’ai fièrement payé
 384   II|                       Vous êtes bonne, continua-t-il, je puis le dire, moi qui
 385   IV|                 Allez, Monsieur, allez continuer votre rôle ; il n’y a pas
 386   VI|            aimer et se souvenir ? J’ai contracté envers vous une dette, Mam’
 387    V|              les républicains dans ces contrées ?~ ~ ~ ~Sainte ne discontinuait
 388   II|              pris des habitudes qui ne convenaient guère à la fille d’un paysan.
 389   IV|               posture qui semblait lui convenir.~ ~ ~ ~L’homme au manteau
 390   II|         désormais, n’a pu étouffer les convictions de René ; leurs opinions
 391  III|             ainsi parée des atours qui conviennent à une demoiselle des villes.
 392   VI|          évasée comme le pavillon d’un cor de chasse, se dressait la
 393    V|              pas dignes de dénouer les cordons de ses souliers ; ceux-là
 394    V|                cabane et Jean Brand se coucha dans son lit, qui était
 395   VI|               écartant à l’aide de ses coudes vigoureux ceux que la curiosité
 396    V|        interrompit Sainte ; votre sang coule, je vous panserai.~ ~ ~–
 397   VI|            sentiers divergents, qui se coupaient et s’enchevêtraient de telle
 398   IV|          retentirent sur le pavé de la cour.~ ~ ~ ~L’hésitation du docteur
 399   II|               elle se sentait forte et courageuse. Ce rôle que le prêtre venait
 400    I|             reste, tous les bruits qui couraient sur M. de Vauduy étaient
 401  VII|           fusiller ! s’écria-t-elle en courant sur les pas du bedeau. Brand !
 402   VI|               pouvait marcher qu’en se courbant, parce que les ajoncs se
 403    I|             affermissait et tendait la courbe hardie de son arc ; tout
 404   IV|                 en entrant, d’une voix courroucée ; depuis quand la fille
 405   II|       dépensait à miner, peu à peu, le courroux haineux de son père, plus
 406    V|         ignorant le danger qu’il avait couru pendant son sommeil. Sa
 407   IX|              pas vers la porte. Sainte courut à lui.~ ~ ~– Et Marie ?
 408   IV|             malheur. Mais monsieur mon cousin de Rieux, marquis de Sourdéac,
 409   VI|                Toute cette lande était couverte d’ajoncs vigoureux et touffus,
 410    I|             dont les maisons grises et couvertes en chaume s’étagent en amphithéâtre.
 411   IV|   disparaissait sous le manteau qui le couvrait complètement. Étranger à
 412  VII|                fila, et je restai pour couvrir sa fuite.~ ~ ~– Excellent
 413   VI|                est là tout ce que vous craignez ? dit-elle.~ ~ ~– N’est-ce
 414   VI|               n’est pas la mort que je crains. Mon bras est faible, mais
 415  III|                oreilles. Elle s’arrêta craintive ; son père avait déjà disparu
 416  III|                Puis, elle toucha de sa cravache la croupe fumante de son
 417   VI|            rôle d’un ange et non d’une créature mortelle… et pourtant, c’
 418   II|                les dernières lueurs du crépuscule, envoyaient à son front
 419   VI|               large trou.~ ~ ~– Mort ! cria une voix souterraine.~ ~ ~–
 420 VIII|            poitrine. Des voix lugubres criaient des plaintes à son oreille,
 421   IX|               pleurant.~ ~ ~– Morte en criant : Dieu et le Roi !~ ~ ~ ~
 422 VIII|             père ! mon frère ! voulait crier Sainte.~ ~ ~ ~Mais le cauchemar
 423   II|                de lui des occasions de crimes. Je comptais voir votre
 424    I|           frais et doux visage, et les cris de douleur se changeaient,
 425  III|          grotesque ! Il faut qu’ils se croient bien forts pour oser pousser
 426   IX|               instant où les sabres se croisaient, cherchant un passage, et
 427  III|              une étoile, formée par le croisement de plusieurs routes, s’élevait
 428   VI|     sentinelles en blouse et en sabots croiser les armes au bas de l’escalier.~ ~ ~–
 429   VI|                de manière à figurer un croissant, était entourée d’une litière
 430   IV|              et je veux que le loup me croque, s’il retrouve autre chose
 431  III|         réjouissait : la pauvre enfant croyait que cet hommage payé à un
 432   II|            dire à un homme : Change de croyance ; mais on peut lui ordonner,
 433   II|               le ramener à ses propres croyances, mais tout espoir était
 434   IV|             que de permettre…~ ~ ~– Me croyez-vous assez lâche pour le dénoncer ?~ ~ ~–
 435    V|                Jean Brand pouvait être cruel par circonstance ou par
 436 VIII|               la mêlée ?~ ~ ~ ~À cette cruelle idée, Sainte, tremblant
 437   VI|             Mais je trouve injustes et cruelles ces prescriptions qui font
 438  VII|               se sentit rougir sous le cuir bronzé de sa joue.~ ~ ~–
 439   VI|                auprès d’un tromblon de cuivre, à la gueule évasée comme
 440   VI|             sabre recourbé à pointe de Damas, dont la poignée, bizarrement
 441    I|        douairière d’Ouëssant, dernière dame de Rieux, alors réfugiée
 442 VIII|                par miracle aux affreux dangers de cette guerre d’extermination ;
 443  III|               vous enfonce au cœur son dard venimeux ? Plaint-on le
 444   II|               cinq ou six ans avant la date de notre récit, le bourg
 445  VII|        haillons ; son écharpe blanche, déchirée et noircie par la poudre,
 446  III|         naturellement le docteur à ses déclamations favorites.~ ~ ~– Il était
 447    I|                passait, les paysans se découvraient, et les femmes tiraient
 448   IV|           Brand et le curé lui-même se découvrirent respectueusement. Elle ne
 449   IV|            temps comblé le pays, il se découvrit à son tour.~ ~ ~– Citoyenne,
 450   IV|          répondit le Médecin bleu avec dédain.~ ~ ~ ~Jean Brand cligna
 451 VIII|               où l’avaient plongée les défaites successives de ses compagnons.~ ~ ~–
 452   VI|       inextricable labyrinthe. Mais, à défaut de fil, Jean Brand, qui
 453  III|          abominable le principe qu’ils défendent. Les lâches ! ils m’ont
 454   IV|               entre ses quatre douves, défendu par sa ceinture de remparts
 455   IV|                serviteur de Dieu et un défenseur du trône : à cause de cela,
 456   VI|             une portion est maintenant défrichée. C’était alors une lande
 457 VIII|                     Deux sabres furent dégainés, et un combat furieux s’
 458   IV|              Rieux n’avait subi aucune dégradation. Il s’élevait entre ses
 459    V|              tout ce qui se passait au dehors, et faisaient les plus étranges
 460  III|               de la Vendée, vaincus au delà de la Loire, devaient venir
 461   II|              bleuâtres qui diaprent si délicatement la peau blanche et douce
 462   IX|                à lui.~ ~ ~– Et Marie ? demanda-t-elle.~ ~ ~ ~Une larme mouilla
 463    V|                Pourquoi pleurez-vous ? demanda-t-il.~ ~ ~– Hélas ! répondit
 464  VII|             pas du Trou aux Biches. Je demandai son nom : – René Saulnier,
 465    I|           admiration la légèreté de sa démarche, et ajoutaient, en se signant
 466  III|              le revoir ; mais son cœur démentit à l’instant ce vœu blasphématoire,
 467   II|                       Ne pourriez-vous demeurer quelque temps parmi nous ?
 468   IV|         docteur. Seulement sa paupière demi-baissée laissait échapper un regard
 469    I|               s’animer sous les cils à demi-baissés de sa paupière. Sa charmante
 470   VI|        hésitation.~ ~ ~ ~Au bout d’une demi-heure de marche, il s’arrêta.~ ~ ~–
 471    I|              de ce nom, et situé à une demi-lieue au plus de Saint-Yon. M.
 472  III|                 Puis, se souvenant des demi-mots de son père, lorsqu’il venait
 473    V|            injures, semblait au Chouan demi-sauvage un acte de vertu surhumaine.
 474   II|     souvenez-nous que, dans ces luttes dénaturées, le rôle d’une femme chrétienne
 475    V|                n’étaient pas dignes de dénouer les cordons de ses souliers ;
 476    I|                les extrêmes limites du département d’Ille-et-Vilaine. Le bourg
 477   II|               d’inutiles efforts. Elle dépensait à miner, peu à peu, le courroux
 478   IV|            répandre le sang dans cette déplorable querelle ?~ ~ ~ ~Marie écoutait,
 479    I|               entre ses mains, qu’un « dépôt » dont il conservait précieusement
 480    I|            tout son visage, en un mot, dépouillant l’indécise gentillesse des
 481   IV|               citoyen, dit-il, je vous dérange ?~ ~ ~ ~Puis il ajouta mentalement
 482   IV|                écart.~ ~ ~– Loin de me déranger, mon cher docteur, dit M.
 483 VIII|            Mais ce n’est pas une chose dérisoire que de fusiller un brave
 484    V|               il vit de loin fumer les derniers débris de sa maison.~ ~ ~ ~
 485    V|             savait quelle retraite les dérobait alors aux recherches les
 486   VI|           dernier mot, elle lança à la dérobée, vers Sainte, un regard
 487     | dès
 488   IX|                et vous, ce qui eût été désagréable, même pour un bleu… excusez-moi.
 489   VI|               Le bedeau !~ ~ ~ ~Sainte descendait en ce moment la dernière
 490   IV|                Brand, et il mérite une description particulière. Sa taille
 491 VIII|            secoua l’engourdissement du désespoir où l’avaient plongée les
 492   II|             par lesquels la Convention déshonorait sa cause, son œil flamboyait
 493   IV|                 dit-il à voix basse en désignant Marie.~ ~ ~– Monsieur Saulnier,
 494   VI|               nom sous lequel il était désigné dans le pays.~ ~ ~– C’est
 495  III|               des services nombreux et désintéressés que le bon prêtre lui avait
 496  III|           était-ce un vague et fugitif désir de parures : pour être simple,
 497    V|                Saint-Yon offrirent une désolation profonde. Le bourg lui-même
 498    V|               loin d’avoir toujours le dessous. Déjà plusieurs fois des
 499    V|                lendemain, escorté d’un détachement de Bleus, il vit de loin
 500    V|          revenir plus nombreux et plus déterminés que jamais.~ ~ ~ ~Les femmes
 501   IX|                car je vous ai toujours détesté du mieux que j’ai pu ; c’
 502 VIII|            rien.~ ~ ~ ~Tout à coup, au détour de l’un des mille sentiers
 503  III|               Château. Sainte, voulant détourner l’entretien, montra du doigt,
 504 VIII|                dernier coup devait les détruire ou les disperser. M. de
 505   IX|                       Voilà donc où tu devais en venir ! s’écria le Médecin
 506 VIII|               agonie ; un dernier coup devait les détruire ou les disperser.
 507   IV|               de race royale, du moins devait-elle être d’une bien illustre
 508  III|               les opinions de son père devenaient moins extrêmes, moins passionnées.
 509   II|         écria-t-il, pour voir mon fils devenir le suppôt des tyrans !~ ~ ~ ~
 510    V|                dans son lit, qui était devenu celui du docteur. Sainte
 511 VIII|           jambes, et ses pieds étaient devenus de plomb…~ ~ ~ ~
 512    V|         quelque jour.~ ~ ~– Vous ne me devez rien ; répondit-elle, et
 513   II|            craignais est arrivé, je le devine. Votre père, que je regarde
 514    I|           révélé leurs plans d’avenir, dévoilé ces fantastiques et mystérieux
 515 VIII|          Vauduy se fut acquitté de ses devoirs de soldat, il entra dans
 516   II|              presque viril.~ ~ ~ ~René dévorait la parole de la jeune enthousiaste.
 517  III|               l’ombre sa proie pour la dévorer ?~ ~ ~ ~Il s’interrompit,
 518    I|              ajoutaient, en se signant dévotement :~ ~ ~– Dieu la bénisse !
 519   II|                cœur, fervent chrétien, dévoué à ceux qu’il regardait comme
 520    V|         semblait que tout son généreux dévouement ne pût désormais compenser
 521   VI|              milieu de tous ces hommes dévoués, mais grossiers et toujours
 522  VII|              nous arriva ; les pauvres diables étaient dans un piteux état,
 523   II|               vibrait et atteignait un diapason presque viril.~ ~ ~ ~René
 524   II|               les veines bleuâtres qui diaprent si délicatement la peau
 525   IV|               René, votre fils, est un digne soldat du roi ; mais si
 526    V|          fréquentée, qui n’étaient pas dignes de dénouer les cordons de
 527    I|                 Une autre cause encore diminuait le mauvais vouloir des paysans,
 528   II|            semblait augmenter, loin de diminuer. Il était, au milieu de
 529   II|          adresse qu’il n’en faut à nos diplomates pour minuter leurs amphibologiques
 530    I|          tortueusement la montagne, on dirait, de loin, un serpent gigantesque
 531   VI|                à s’écarter de la ligne directe, ce taillis épineux était
 532    V|                qui, avec M. de Vauduy, dirigeait la bande des environs de
 533    V|        revenait de la forêt où s’était dirigée sa promenade solitaire,
 534   VI|      parfaitement insuffisante pour se diriger au milieu de cet inextricable
 535    I|           sévère et taciturne. Les uns disaient qu’il était républicain
 536    I|              Bonjour, notdemoiselle ! disaient-ils.~ ~ ~ ~Puis se retournant,
 537    I|           amenée un jour de bien loin, disait-il, sans s’expliquer davantage.
 538  VII|            nous avons, nous aussi, une discipline. Adieu.~ ~ ~ ~Sainte ne
 539    V|             contrées ?~ ~ ~ ~Sainte ne discontinuait point pour cela sa vie de
 540   II|                soyez, au milieu de nos discordes intestines, l’ange de la
 541    V|                troupes régulières, ils disparaissaient tout à coup pendant quelques
 542   IV|              yeux, et tout son costume disparaissait sous le manteau qui le couvrait
 543  VII|             rapidité merveilleuse, fit disparaître le tout en un instant.~ ~ ~–
 544 VIII|             devait les détruire ou les disperser. M. de Vauduy, seul officier
 545 VIII|                 seul officier restant, disposa ses hommes pour une suprême
 546   IV|               était au-dessus de toute distinction sociale.~ ~ ~– Ma fille,
 547    V|         Médecin bleu recevait avec une distraite indifférence les caresses
 548   VI|                percé de mille sentiers divergents, qui se coupaient et s’enchevêtraient
 549  III|     conversation, après avoir effleuré divers sujets, était tombée sur
 550    I|            parce qu’il s’était joint à diverses reprises, en qualité de
 551   II|              mon fils, souviens-toi du divin précepte, et ne te fais
 552   II|             père, sincèrement imbu des doctrines républicaines, essayait
 553  III|       détourner l’entretien, montra du doigt, au hasard, un objet qui
 554   IV|             roula son bonnet entre ses doigts.~ ~ ~– M’est avis, reprit-il,
 555  III|            aimais comme un frère. Mais doit-on regretter un juste quand
 556  VII|          bouchée.~ ~ ~ ~Puis il ajouta dolemment :~ ~ ~– Il y a trois grands
 557   II|              eût de malheureux sur ses domaines. Aux environs, une douzaine
 558   IV|                coup, sans qu’aucun des domestiques eût annoncé la venue d’un
 559   II|           veuve du marquis d’Ouëssant, dominait toute cette plèbe noble
 560  III|                   Il s’interrompit, et dominant sa colère, il reprit :~ ~ ~–
 561  VII|           langue à faire pitié. Je lui donnai ma gourde et le chargeai
 562   VI|        Trou-aux-biches, dit Sainte, en donnant à ce lieu le nom sous lequel
 563 VIII|             profitant de la permission donnée, il saisit la canardière,
 564   IV|              pourquoi cette violence ? Donnez-moi vos armes, Saulnier ; je
 565 VIII|               flots sa lumière. Sainte dormait encore.~ ~ ~ ~Mais ce sommeil
 566 VIII|                 et ne songeait point à dormir. Les heures de la nuit passèrent
 567 VIII|              la surprendre.~ ~ ~ ~Elle dormit bien longtemps. Depuis plus
 568    I|               préjudice de la marquise douairière d’Ouëssant, dernière dame
 569   II|                 La fuite de René avait doublé tout d’un coup sa haine
 570   VI|          oubliée, répondit Sainte avec douceur.~ ~ ~– C’est de sa part
 571    I|            doux visage, et les cris de douleur se changeaient, quand elle
 572   II|              pars.~ ~ ~ ~Sainte baissa douloureusement la tête.~ ~ ~– Toi ma sœur,
 573   IV|            celui-ci ; j’aurais  m’en douter ! Je suis dans un repaire
 574   IV|               élevait entre ses quatre douves, défendu par sa ceinture
 575   II|            domaines. Aux environs, une douzaine de gentilhommières étaient
 576   VI|        pavillon d’un cor de chasse, se dressait la longue et fluette canardière
 577   VI|           marqué par un menhir (pierre druidique). Le sol, uni et sans mouvement
 578   IX|              mourir vengé : c’était un duel à mort qui allait avoir
 579   IV|               hésitation du docteur ne dura pas longtemps.~ ~ ~– Ni
 580    V|          Sainte restait seule au logis durant de longues semaines, sans
 581   II|             rend aveugle et sourd, qui durcit le cœur et le ferme à tous
 582  VII|                crosse, et j’ai la tête dure et d’un ! Le lendemain ce
 583    V|         pendant l’heure qui suivit, il dut se croire l’objet d’une
 584    I|            rejoignaient et cachaient l’éblouissant émail de ses dents ; la
 585   IV|                       Et il se mit à l’écart.~ ~ ~– Loin de me déranger,
 586   VI|               encore.~ ~ ~ ~Jean Brand écarta alors avec précaution les
 587   VI|               Brand traversa la foule, écartant à l’aide de ses coudes vigoureux
 588   VI|   considération ne force le piéton à s’écarter de la ligne directe, ce
 589   IV|         paupière demi-baissée laissait échapper un regard hostile et moqueur.~ ~ ~–
 590  VII|               l’état de haillons ; son écharpe blanche, déchirée et noircie
 591   II|                ces paroles trouvait un écho ; mais elle n’eût point
 592   IV|               yeux fauves lançaient un éclair sombre et perçant à la fois.
 593   VI|              immense salle brillamment éclairée, et remplie d’hommes armés.
 594  III|               insurrection nouvelle va éclater, je m’y attendais ; les
 595    V|                MAL~ ~ ~ ~Un mois s’est écoulé depuis la scène que nous
 596   II|          suivirent le départ de René s’écoulèrent, pour Sainte, tristes et
 597   II|          donner tort à son père.~ ~ ~– Écoute, reprit René, d’autres motifs
 598  VII|               mourir… ça vous étonne ? Écoutez : il y a trois jours, un
 599   IX|             feraient rien ; ainsi donc écoutez-moi. Je vous ai sauvé la vie
 600   IV|         Au-dessus de la grandporte, l’écusson de Rieux : d’azur aux neufs
 601  III|              conversation, après avoir effleuré divers sujets, était tombée
 602   IX|                il reprit pourtant avec effort :~ ~ ~– Monsieur Saulnier,
 603   VI|           hommes à figures farouches l’effrayait ; elle osait à peine lever
 604 VIII|             sans cesse devant elle une effrayante vision, et ne songeait point
 605  III|               reprit :~ ~ ~– Mais je t’effraye, pauvre enfant. Tu es trop
 606   VI|            Sainte s’était reculée avec effroi, en voyant la gueule béante
 607 VIII|              répondit Vauduy, avec une égale froideur, ce que tu fais
 608   IV|                 reprit le prêtre, ayez égard à ma prière ; consentez
 609   II|          restes avec lui, tu seras son égide. Pour moi, mieux vaut l’
 610  VII|                la jeune fille dans son égoïste tendresse.~ ~ ~– J’allais
 611     | Eh
 612   IV|               fracas, et Marie Brand s’élança dans le salon. Une vive
 613   VI|            vigoureux et touffus, qui s’élevaient un peu au-dessus de la stature
 614    I|          villes, n’eût point été mieux élevée que ses compagnes. Il y
 615 VIII|             saisit la canardière, et s’éloigna lentement, résolu à partager,
 616   VI|              absence complète d’arbres éloignait toute idée d’un campement
 617   II|           pauvre gentilhomme et parent éloigné de la maison de Rieux, était
 618   II|            toit un autre avocat dont l’éloquence avait un grand pouvoir sur
 619    I|                cachaient l’éblouissant émail de ses dents ; la ligne
 620   IV|          Citoyenne, balbutia-t-il avec embarras, j’ai refusé asile à Marie
 621   II|                    Sainte, dit-il en l’embrassant, tu ne sais pas, ma sœur,
 622  VII|            faut, comme une bonne fille embrasse son vieux père.~ ~ ~ ~Sainte
 623  III|               la sainte cause que j’ai embrassée, pour sentir tout ce qu’
 624   II|             frère se retrouveront et s’embrasseront.~ ~ ~ ~Elle rentra. La nouvelle
 625   IX|              aurai rejoint mes frères. Embrassez votre fils, monsieur Saulnier,
 626  VII|           Brand ouvrit ses bras.~ ~ ~– Embrassez-moi, mamzelle Sainte, mais
 627   IV|            front et se glissa dans une embrasure.~ ~ ~ ~Au même instant,
 628  VII|             sur la hanche, et allait l’embrocher, lorsque je l’ai terrassé
 629    V| Châteauneuf-de-la-Mer ! »~ ~ ~Sainte s’émerveillait de ces récits, mais elle
 630   VI|         hautaine enfant en cachant une émotion réelle sous un sardonique
 631   IX|              docteur, je viens de vous empêcher de vous entre-tuer, votre
 632    I|                donnaient pour preuve l’empressement qu’il avait mis à se rendre
 633 VIII|            sang. Puis son rêve prit un enchaînement logique et affecta les allures
 634   VI|          question fit tomber comme par enchantement le masque au moyen duquel
 635   VI|      divergents, qui se coupaient et s’enchevêtraient de telle sorte que le fameux
 636   II|                était trop prudent pour endoctriner lui-même le jeune homme :
 637  VII|             Bleus : nous les trouvâmes endormis… Votre père était là, Mam’
 638 VIII|            roula dans son manteau et s’endormit.~ ~ ~– L’excès du péril
 639   VI|               êtres humains.~ ~ ~ ~Cet endroit formait à peu près le milieu
 640   VI|                Admirent-ils ma précoce énergie ? Raillent-ils mes inutiles
 641    V|           Brand était un de ces hommes énergiquement trempés qui surgissent aux
 642    I|     connaissaient point, en voyant son enfantin sourire et la candeur angélique
 643   IV|                     L’homme au manteau enfonça davantage son chapeau sur
 644  III|          plaint-on le serpent qui vous enfonce au cœur son dard venimeux ?
 645    V|                la poursuivaient. Ils s’enfoncèrent rapidement dans les taillis
 646    V|                le talus du chemin et s’enfuir, poursuivis par un nombre
 647   II|         parlent, entre les quatre murs enfumés de leur cabane, des royaumes
 648   IV|              armes, Saulnier ; je vous engage ma parole qu’il ne vous
 649   VI|              Jean Brand, qui s’y était engagé avec Sainte, avait une connaissance
 650    V|              rapporter. La lutte s’est engagée, ardente, implacable, comme
 651 VIII|           Sainte, exténuée de fatigue, engourdie par l’angoisse, ferma les
 652 VIII|          séparer.~ ~ ~ ~Marie secoua l’engourdissement du désespoir où l’avaient
 653   VI|               et toutes deux, les bras enlacés, s’assirent côte à côte.~ ~ ~–
 654     | ensuite
 655 VIII|               de Trou-aux-Biches. Elle entendait çà et là des coups de feu
 656   IV|            Brand, dont l’œil rayonna d’enthousiasme.~ ~ ~– Que Dieu ait pitié
 657   II|         dévorait la parole de la jeune enthousiaste. Sa haine propre se fortifiait
 658   II|           payer la vente du patrimoine entier de Jean Brand, et tenant
 659  VII|              la réalité lui parut tout entière.~ ~ ~– Ils vont le fusiller !
 660   VI|               un large amphithéâtre ou entonnoir, à pente insensible, dont
 661   VI|           chaîne de précautions dont s’entouraient les insurgés royalistes.~ ~ ~ ~
 662   IX|               a appelé sur ce qui vous entoure la miséricorde céleste…
 663   VI|            figurer un croissant, était entourée d’une litière de paille,
 664    V|            venez ! s’écria Sainte en l’entraînant.~ ~ ~ ~Jean Brand se laissa
 665    I|              Elle avait nom Sainte, et entrait dans sa quatorzième année ;
 666   IX|                     Derrière eux était entré l’abbé de Kernas.~ ~ ~–
 667   IX|               de vous empêcher de vous entre-tuer, votre fils et vous, ce
 668   IV|               même instant, la porte d’entrée s’ouvrit avec fracas, et
 669   IV|                 je suis sur le point d’entreprendre un voyage qui sera fort
 670   II|            jeune intelligence avait pu entrevoir et comprendre le malheur
 671   IV|               au commencement de cette entrevue.~ ~ ~– C’est-à-dire ?~ ~ ~–
 672   IV|              pris le temps de dire : « Entrez ! » la porte s’ouvrit, Le
 673    V|             sympathique mélancolie qui envahit tout à coup le rude visage
 674   II|              releva vivement. Un homme enveloppé d’un manteau s’était agenouillé
 675   IV|            vous appelle comme ça, j’ai envie de vous donner un conseil.~ ~ ~–
 676    V|              mais elle n’avait garde d’envier le sort brillant de son
 677    V|             fit tomber autour du lit l’épais rideau de serge, et ouvrit
 678    V|               mon père dans un combat. Épargnez-le en souvenir de moi !~ ~ ~–
 679   II|          hobereaux, loyaux comme leurs épées, et ne pouvant juger le
 680   VI|                précaution les branches épineuses d’un gigantesque ajonc.~ ~ ~–
 681   VI|              ligne directe, ce taillis épineux était percé de mille sentiers
 682  VII|               bonté, dit-il en tombant épuisé sur un banc.~ ~ ~ ~Sainte
 683   IV|              répondit que par un geste équivoque, qui pouvait se traduire
 684  III|                et un fier sourire vint errer sur sa lèvre. Puis, elle
 685 VIII|              mon ami, dit-il, pourquoi es-tu revenu ?~ ~ ~– J’avais donné
 686    V|          Saulnier revint le lendemain, escorté d’un détachement de Bleus,
 687    V|              Simple, dépourvu de toute espèce d’instruction, mais possédant
 688    V|               inquiétudes terminées et espérant qu’enfin son père ferait
 689   IV|            étions autrefois amis, et j’espère que vous m’avez gardé votre
 690    I|             fantastiques et mystérieux espoirs qui naissent au cœur des
 691  III|         politique n’exaltait point son esprit, était un excellent homme,
 692   II|                tyrans !~ ~ ~ ~Sainte n’essaya point en ce moment de prendre
 693   II|               doctrines républicaines, essayait souvent de le ramener à
 694  VII|                 Jean Brand arriva tout essoufflé.~ ~ ~– Une chopine de cidre,
 695  III|             ajouta :~ ~ ~– Et qui donc est-elle ?…~ ~ ~
 696    V|             cabanes abandonnées pour y établir sa demeure. Cette cabane,
 697    I|               et couvertes en chaume s’étagent en amphithéâtre. À voir
 698 VIII|           éteindre avec moi, qu’elle s’éteigne noblement, et sur un champ
 699 VIII|               la race des Rieux doit s’éteindre avec moi, qu’elle s’éteigne
 700   IX|               Jean Brand d’une voix si éteinte, qu’on pouvait à peine l’
 701    I|                pied de cette colline s’étend un vaste marais, sorte de
 702   VI|            paille, couche commune où s’étendaient les Chouans, lorsque l’heure
 703   VI|               alors une lande aride, s’étendant à perte de vue, entre la
 704   VI|           confie en vous comme si vous étiez ma fille ; voulez-vous venir
 705  III|        étourdie.~ ~ ~ ~Au centre d’une étoile, formée par le croisement
 706  VII|             vais aller mourir… ça vous étonne ? Écoutez : il y a trois
 707    V|               Ses traits exprimaient l’étonnement le plus profond.~ ~ ~– Mam’
 708   II|               sépare désormais, n’a pu étouffer les convictions de René ;
 709  III|                vivement de sa question étourdie.~ ~ ~ ~Au centre d’une étoile,
 710    V|                Quelques-uns, pourtant, étrangers au bourg, s’arrêtèrent,
 711    V|          dehors, et faisaient les plus étranges récits. On disait que le
 712   VI|              du docteur lui rendit son étreinte, et toutes deux, les bras
 713   VI|                pût servir d’abri à des êtres humains.~ ~ ~ ~Cet endroit
 714   VI|             nouveau sentier, tortueux, étroit, et le long duquel on ne
 715    I|             elle s’étaient liées d’une étroite amitié. Elles avaient mis
 716   VI|        soigneusement recouverte de son étui de serge. Ce petit canon
 717   IV|           soldat du roi ; mais si vous eussiez accepté l’offre que ces
 718   IV|                 Peu importe, en effet. Eussiez-vous l’âge d’une femme, votre
 719    V|     strictement la lettre de la morale évangélique ; mais, dans les campagnes
 720   VI|        tromblon de cuivre, à la gueule évasée comme le pavillon d’un cor
 721  III|               en fleur de lis, avaient éveillé la susceptibilité des Bleus.
 722   VI|                 avait une connaissance exacte et minutieuse du pays. Aussi
 723  III|              préoccupation politique n’exaltait point son esprit, était
 724    V|              Sainte, dit-il, si Dieu m’exauce, je vous revaudrai cela
 725   II|                       Puisse Dieu vous exaucer, ma fille ! dit auprès d’
 726   IV|               une passion soudainement excitée roidissait ses muscles,
 727   II|              conduite semblait à peine exciter la surprise des habitants
 728   IX|        désagréable, même pour un bleuexcusez-moi. Pour ces deux services,
 729   II|              Elle avait religieusement exécuté l’ordre du docteur et avait
 730   IV|               de Sourdéac, est mort en exil, je suis le dernier rejeton
 731   IV|                    Rien de semblable n’existait lorsqu’il traversa la salle
 732    I|                loin, disait-il, sans s’expliquer davantage. Or, on savait
 733   IV|         donnaient à sa physionomie une expression de sauvage et impérieuse
 734    V|              en chancelant. Ses traits exprimaient l’étonnement le plus profond.~ ~ ~–
 735 VIII|            rayons de la lampe. Sainte, exténuée de fatigue, engourdie par
 736   IV|               entendit ouvrir la porte extérieure du château, et les pas d’
 737 VIII|              dangers de cette guerre d’extermination ; mais ils allaient se trouver
 738   IV|                œil brillait d’un éclat extraordinaire, et ses sourcils froncés
 739   IV|              façons d’agir tout à fait extraordinaires ; il ne sait pas dire deux
 740   VI|               songea peut-être à cette fable que le bon La Fontaine a
 741   II|         autrefois, en Syrie, par leurs fabuleux ancêtres.~ ~ ~ ~Mme de Rieux,
 742   IV|                Brand a prononcé un mot fâcheux, mais juste ; vous faites,
 743   IV|                mais un observateur eût facilement deviné que ces semblants
 744   IV|             Brand, dit-il alors, a des façons d’agir tout à fait extraordinaires ;
 745   VI|                je crains. Mon bras est faible, mais mon cœur est fort.
 746    V|                seulement qui sont trop faibles pour se venger font fi de
 747   IV|                ces messieurs ont eu la faiblesse de vous faire, j’aurais
 748   II|                le jeune homme : il eût fallu se confier à lui, et Jean
 749    V|              je me charge d’en avoir ; fallût-il vous conduire jusque dans
 750 VIII|             sur un brick qui part pour Falmouth. Il faut nous séparer.~ ~ ~ ~
 751   VI|   enchevêtraient de telle sorte que le fameux fil d’Ariane eût été une
 752   IV|              un des vieux portraits de familles qui s’alignaient en cordon
 753   VI|              ses traits d’enfant, déjà fanés et presque flétris. Enfin
 754   II|                reflet indécis, presque fantastique. Sainte se sentit calmée
 755    I|            plans d’avenir, dévoilé ces fantastiques et mystérieux espoirs qui
 756   VI|              tous ces hommes à figures farouches l’effrayait ; elle osait
 757   IV|              point cela, quoique Brand fasse, dans son coin, une grimace
 758    V|            père n’était-il pas l’agent fatal qui avait amené les républicains
 759   IV|            manoir. Assis dans un vaste fauteuil, sous le tablier de la cheminée,
 760   IV|                se gonflaient, ses yeux fauves lançaient un éclair sombre
 761   II|           occasion de placer un mot en faveur de l’absent ; mais rien
 762   II|               enfance, il avait été le favori du docteur, qui voulait
 763  III|             docteur à ses déclamations favorites.~ ~ ~– Il était bon, dit-il,
 764   IX|              ces chevaliers à l’âme de fer ; elle avait le cœur de
 765   VI|               dernier. Quant à moi, je ferai de mon mieux, voilà qui
 766   IX|                et tous vos remèdes n’y feraient rien ; ainsi donc écoutez-moi.
 767   IV|             que vous alliez dire, vous feriez bien de recommander à Dieu
 768   II|            près de l’église, qui était fermée et déserte, elle s’agenouilla
 769   VI|             trois fois, avec la crosse ferrée de son fusil, une pierre
 770   II|            jeune homme simple de cœur, fervent chrétien, dévoué à ceux
 771    V|                c’est-à-dire portant le feutre à plumes, la veste à revers
 772    V|            faibles pour se venger font fi de la vengeance.~ ~ ~ ~Jean
 773   II|               lui, et Jean Brand ne se fiait à personne ; mais il y avait
 774   VI|          allait point trop mal ; notre fidèle père nourricier ! Sois le
 775   IV|           combattre dans les rangs des fidèles soutiens du trône et de
 776  III|               hautain qu’amical, et un fier sourire vint errer sur sa
 777    I|              mauvaise tête. Elle était fière outre mesure, ce qui eût
 778   IX|            sera bien contente… et j’ai fièrement payé ma dette… principal
 779 VIII|          encore.~ ~ ~ ~Mais ce sommeil fiévreux, plein de tressaillements
 780   VI|               légèrement, de manière à figurer un croissant, était entourée
 781   VI|            aspect de tous ces hommes à figures farouches l’effrayait ;
 782  VII|          gourde avait ranimé René ; il fila, et je restai pour couvrir
 783   II|              et douce de cette main si fine, il y a du sang d’aristocrate !~ ~ ~ ~
 784    V|              Merci.~ ~ ~ ~Sainte avait fini le pansement. Elle s’assit
 785   IX|                Saulnier, la guerre est finie ; il n’y a plus de Chouans
 786 VIII|              premières lueurs du matin firent pâlir les rayons de la lampe.
 787  VII|              un seul trait.~ ~ ~– Ah ! fit-il avec un long soupir de soulagement ;
 788 VIII|                 la joue pâle, les yeux fixes et mornes, voyait sans cesse
 789   II|          déshonorait sa cause, son œil flamboyait d’un éclat étrange ; sa
 790   IV|                par huit tourillons qui flanquaient deux à deux, chacun des
 791    V|                voulut fuir. Ses jambes fléchirent ; elle eût été bien vite
 792   VI|          enfant, déjà fanés et presque flétris. Enfin elle rompit le silence.~ ~ ~–
 793  III|                et la tête, terminés en fleur de lis, avaient éveillé
 794 VIII|                horizon, et répandait à flots sa lumière. Sainte dormait
 795   VI|               se dressait la longue et fluette canardière du chasseur des
 796   IV|              sainte patronne, je dis : Foin de mon sexe ! et je porte
 797   II|               était point sans quelque fondement.~ ~ ~ ~René, pendant son
 798  VII|             par vous ! dit Sainte, qui fondit en larmes. Que faire pour
 799   VI|              cette fable que le bon La Fontaine a intitulée la Mouche du
 800   VI|             humains.~ ~ ~ ~Cet endroit formait à peu près le milieu de
 801  III|                Au centre d’une étoile, formée par le croisement de plusieurs
 802   VI|           circulairement, de manière à former un large amphithéâtre ou
 803   II|           triste, mais elle se sentait forte et courageuse. Ce rôle que
 804   II|                    Les paysans étaient fortement irrités contre lui ; mais
 805   II|       enthousiaste. Sa haine propre se fortifiait de la haine de Marie, et
 806  III|            faut qu’ils se croient bien forts pour oser pousser à ce point
 807   II|        manifestation de son opinion la fougue ardente et indomptée qui
 808    I|                qu’il était républicain fougueux, et en donnaient pour preuve
 809 VIII|              êtes les deux plus grands fous que je connaisse.~ ~ ~ ~
 810  III|                CARREFOUR~ ~ ~ ~Par une fraîche matinée du mois de septembre,
 811   VI|              pâleur avait remplacé les fraîches couleurs qui brillaient
 812    I|        semblait fuir à l’aspect de son frais et doux visage, et les cris
 813   IV|                de Sa Majesté le roi de France et de Navarre ; cela veut
 814    V|                cinquantaine de Chouans franchir le talus du chemin et s’
 815  III|              le galop d’un cheval vint frapper ses oreilles. Elle s’arrêta
 816    V|               Des gens l’ont connue et fréquentée, qui n’étaient pas dignes
 817   II|                combattre.~ ~ ~ ~Sainte frissonna de la tête aux pieds.~ ~ ~–
 818 VIII|                 Cela vous regarde, dit froidement Jean Brand ; vous m’avez
 819  III|          docteur, dont les sourcils se froncèrent ; plaint-on le serpent qui
 820   IV|        extraordinaire, et ses sourcils froncés donnaient à sa physionomie
 821  III|             aussi était-ce un vague et fugitif désir de parures : pour
 822  III|               de sa cravache la croupe fumante de son beau cheval, qui
 823    V|               de Bleus, il vit de loin fumer les derniers débris de sa
 824     | furent
 825   II|                la guerre civile et ses fureurs rompent parfois les liens
 826   II|               c’est une haine folle et furieuse que celle qui pousse les
 827 VIII|          furent dégainés, et un combat furieux s’engagea.~ ~ ~ ~Le jeune
 828 VIII|               du temps à perdre, on te fusillera.~ ~ ~ ~Et Vauduy, succombant
 829   IV|               de la moyenne, mais elle gagnait en largeur ce qu’elle perdait
 830    V|            chef de partisans, il avait gagné la confiance des nobles
 831  III|               un angle de la route, le galop d’un cheval vint frapper
 832   IX|               aussi, mais tu es un bon garçon et je te tiens quitte.~ ~ ~–
 833   IV|               j’espère que vous m’avez gardé votre estime.~ ~ ~– Mon
 834   II|            luxueusement orné, dont les garnitures d’argent renvoyaient en
 835 VIII|               qui attendait Jean Brand gâtait sa joie. Cette joie elle-même,
 836   VI|             serviteurs envers l’enfant gâté d’un maître qu’ils aiment.
 837  III|            parures : pour être simple, généreuse et bonne, Sainte n’en était
 838    V|               il semblait que tout son généreux dévouement ne pût désormais
 839   II|             les bandes avaient  à sa générosité le pain quotidien de leur
 840   IX|            leurs sabres. René se mit à genoux.~ ~ ~– Voilà donc où tu
 841   IV|              et que vos exploits en ce genre touchent à leur terme. Vous
 842   II|              environs, une douzaine de gentilhommières étaient peuplées de ces
 843   II|                 et les douze ou quinze gentillâtres étaient allés se faire tuer
 844    I|                 dépouillant l’indécise gentillesse des premières années, revêtait
 845   II|                d’argent renvoyaient en gerbes les rayons du soleil. Cette
 846   IV|            chapeau sur son front et se glissa dans une embrasure.~ ~ ~ ~
 847  III|         Malheureusement la pente était glissante, et l’ancien curé de Saint-Yon
 848   IV|                  je fais plus, je m’en glorifie !~ ~ ~– Chacun prend sa
 849   IV|             les veines de son front se gonflaient, ses yeux fauves lançaient
 850   IX|             Jean Brand s’affaiblissait graduellement ; il reprit pourtant avec
 851   IV|               accolées d’or, avait été gratté et remplacé par une couche
 852   VI|               ces paroles, qui se sont gravées dans ma mémoire : « En ce
 853   IV|              fasse, dans son coin, une grimace significative ; mais brisons-là.
 854   VI|            pied du menhir dont la tête grise s’élevait à plusieurs toises
 855    I|            seule rue, dont les maisons grises et couvertes en chaume s’
 856   IV|               Notdemoiselle l’a dit ! grommela Jean Brand avec résignation.~ ~ ~–
 857   VI|               ces hommes dévoués, mais grossiers et toujours prêts à lâcher
 858  III|               du mal, du sublime et du grotesque ! Il faut qu’ils se croient
 859 VIII|                des images terribles et grotesques à la fois. Le cauchemar
 860 VIII|           oreille, et, sous ses pieds, grouillait une eau impure où il y avait
 861  VII|        Voyez-vous, Mamzelle, dans ces guerres de Français à Français,
 862  VII|                mélancolique.~ ~ ~ ~Son habit d’officier royaliste était
 863    I|           quatre ans seulement qu’elle habitait le toit de son père. Jean
 864   II|                 Celle-ci, bien qu’elle habitât toujours la pauvre cabane
 865   IV|         parfait de force musculaire. D’habitude, il tenait les yeux baissés,
 866   II|             Jean Brand, avait pris des habitudes qui ne convenaient guère
 867   II|               une irritation profonde. Habitué à vivre au milieu des paysans
 868    I|               porte, en effet, restait habituellement close ; il ne voyait personne,
 869  VII|               était réduit à l’état de haillons ; son écharpe blanche, déchirée
 870   II|           fille, et se reposait de ses haines dans le spectacle de la
 871  VII|               votre père, ferme sur la hanche, et allait l’embrocher,
 872    I|      affermissait et tendait la courbe hardie de son arc ; tout son visage,
 873    V|                    Je vous ai entendu. Hâtons-nous, ils vont revenir.~ ~ ~–
 874   IV|            Jean Brand.~ ~ ~ ~Le prêtre haussa les épaules en soupirant.~ ~ ~–
 875  III|              de reconnaissance, plutôt hautain qu’amical, et un fier sourire
 876   IV|            faut pas, voyez-vous, que l’héritage de Rieux tombe en quenouille !~ ~ ~–
 877   VI|               au sérieux sa position d’héroïne. Sainte songea peut-être
 878   IX|              content.~ ~ ~ ~Le docteur hésita un instant.~ ~ ~– Dépêchez-vous,
 879  VII|                l’avons échappé belle ! Heureusement que ma gourde avait ranimé
 880   II|               René ; leurs opinions se heurtent, et peut-être…~ ~ ~– René
 881 VIII|        produire aucun son.~ ~ ~ ~Et le hideux combat se poursuivait toujours.~ ~ ~ ~
 882   IX|                Je vous ai sauvé la vie hier…~ ~ ~– Je le sais.~ ~ ~–
 883   VI|                la poignée, bizarrement historiée, annonçait une origine musulmane ;
 884   II|            aristocrate !~ ~ ~ ~Puis il hochait la tête.~ ~ ~ ~Nous verrons
 885   II|                 répéta le vieillard en hochant la tête ; plût au ciel qu’
 886  III|          pauvre enfant croyait que cet hommage payé à un homme proscrit
 887   IV|          longueur. Sa carrure eût fait honneur à un homme de six pieds,
 888 VIII|            avait franchi la ligne de l’horizon, et répandait à flots sa
 889   IV|            laissait échapper un regard hostile et moqueur.~ ~ ~– Monsieur
 890   VI|                coins de la caverne, un hourra général et joyeux répéta :~ ~ ~–
 891   VI|              servir d’abri à des êtres humains.~ ~ ~ ~Cet endroit formait
 892   IV|              main se hâta de prendre l’humble posture qui semblait lui
 893   IV|                Notdemoisellemurmura humblement Jean Brand.~ ~ ~– Paix !
 894   IV|          accueilli par le respect et l’humilité.~ ~ ~ ~Le prêtre, néanmoins,
 895     | I
 896   VI|                Je ne sais. Parfois des idées de gloire traversent ma
 897   II|               et disparut derrière les ifs touffus du cimetière.~ ~ ~ ~
 898   II|              de son père.~ ~ ~ ~Sainte ignorait cette circonstance. Elle
 899 VIII|             revenu ? René, lui-même, n’ignorait-il point que son père combattait,
 900    V|              éveilla que le lendemain, ignorant le danger qu’il avait couru
 901   II|                                        II~ ~ LE RÔLE D’UNE FEMME~ ~ ~ ~
 902  III|                                        III~ ~ LA CROIX DU CARREFOUR~ ~ ~ ~
 903    I|               limites du département d’Ille-et-Vilaine. Le bourg est composé d’
 904 VIII|             passer devant ses yeux des images terribles et grotesques
 905   II|    impitoyables. Son père, sincèrement imbu des doctrines républicaines,
 906   VI|            trouva tout à coup dans une immense salle brillamment éclairée,
 907 VIII|               il ne leur cacha point l’imminence du danger : À quoi bon ?
 908   VI|            comme on le pense, que fort imparfaitement. L’aspect de tous ces hommes
 909   IV|          Vauduy était resté spectateur impassible de cette scène.~ ~ ~– Ce
 910   IV|                front haut ; un sourire impatient et railleur précéda sa réponse.~ ~ ~–
 911   VI|       formaient une manière de buisson impénétrable à l’œil. On serait passé
 912   IV|               expression de sauvage et impérieuse rudesse.~ ~ ~ ~À son aspect,
 913   IV|              en effet, à voir le geste impérieux et la pose pleine de majesté
 914    V|          rapide autant que sûr, et cet imperturbable sang-froid dans le danger,
 915   II|           permettez point qu’une lutte impie les rapproche, et que…~ ~ ~ ~
 916   VI|                  En ce temps de luttes impies, ma fille, le rôle d’une
 917   II|           faisaient agir tous ces bras impitoyables. Son père, sincèrement imbu
 918   II|           conciliateur qu’elle s’était imposé, non seulement de la bonne
 919   IV|               n’ai pas le droit de lui imposer silence.~ ~ ~– Cela veut
 920 VIII|                 obsédante, tyrannique. Impossible de la fuir ou de la chasser.~ ~ ~ ~
 921 VIII|              pieds, grouillait une eau impure où il y avait du sang. Puis
 922   II|            calmée par cette apparition inattendue ; elle s’inclina comme elle
 923   IV|          treize ans, devant laquelle s’inclinaient les trois hommes, une pareille
 924   IV|               mieux aimé jeter bas son incognito que de permettre…~ ~ ~–
 925    V|            recevait avec une distraite indifférence les caresses de sa fille,
 926    I|             aimait point les questions indiscrètes.~ ~ ~ ~Pendant les premiers
 927   II|           opinion la fougue ardente et indomptée qui était le fond de son
 928   VI|               diriger au milieu de cet inextricable labyrinthe. Mais, à défaut
 929   II|                mais le jeune homme fut inflexible.~ ~ ~– Sainte, dit-il en
 930   II|          pouvaient être conjurés par l’influence d’une âme angélique, votre
 931    V|             dans sa naïve curiosité, s’informait de son nom, on lui répondit,
 932   VI|                le bedeau. J’irai, je m’informerai.~ ~ ~– Oh ! merci, merci,
 933    V|               chrétiens, le pardon des injures, semblait au Chouan demi-sauvage
 934   VI|               souvenir. Mais je trouve injustes et cruelles ces prescriptions
 935   II|               mort de Louis XVI ou des innombrables meurtres par lesquels la
 936    V|                colère avec une passion inouïe, et se montrait toujours
 937 VIII|                 Sainte fit des efforts inouïs pour se précipiter entre
 938   VI|               docteur ne vint calmer l’inquiétude de Sainte. Grâce à ses soins,
 939    V|         rencontre, joyeuse de voir ses inquiétudes terminées et espérant qu’
 940   IX|                Au milieu de ces luttes insensées, elle a pratiqué la loi
 941   VI|     amphithéâtre ou entonnoir, à pente insensible, dont le centre était marqué
 942  III|                intime entretien.~ ~ ~ ~Insensiblement, la conversation, après
 943  III|              oser pousser à ce point l’insolence !~ ~ ~– Ils sont malheureux,
 944   IV|              perçant à la fois. En ces instants, sa physionomie se faisait
 945   IX|          ouvrit. Sainte ferma les yeux instinctivement, et se recula, comme pour
 946    V|             dépourvu de toute espèce d’instruction, mais possédant un coup
 947   II|       Saint-Yon, visitait souvent, à l’insu de son père, la cabane de
 948   VI|             une ressource parfaitement insuffisante pour se diriger au milieu
 949  III|               et tristes présages. Une insurrection nouvelle va éclater, je
 950    V|              père dans ses pansements. Intelligente et adroite elle avait retenu
 951   IV|                Brand ; à laquelle je m’intéresseplus que je ne puis dire.~ ~ ~–
 952   VI|             tournant sur une charrière intérieure, fit bascule et laissa découvert
 953   VI|              bien ! interrompit Marie, interroge qui tu voudras, et laisse-nous
 954   VI|              un air triste.~ ~ ~– J’ai interrogé tout le monde, dit-il, et
 955   VI|            respect, commença Brand, en interrogeant nos hommes…~ ~ ~– C’est
 956   VI|                Nous chercherons ; nous interrogerons les gars depuis le premier
 957   II|                milieu de nos discordes intestines, l’ange de la conciliation
 958  III|               savourant le charme d’un intime entretien.~ ~ ~ ~Insensiblement,
 959    I|            abord sans répugnance cette intimité. Mais lors du premier soulèvement
 960   VI|               que le bon La Fontaine a intitulée la Mouche du coche, mais
 961   VI|           seule, répondit le bedeau. J’irai, je m’informerai.~ ~ ~–
 962   VI|              alors ; en cet instant, j’irais à la mort comme on court
 963   VI|            profonde sous la méprisante ironie de son sourire.~ ~ ~ ~Elles
 964  III|               à sa fille une éducation irréprochable. Sainte s’appuyait sur son
 965   II|                avaient mis au cœur une irritation profonde. Habitué à vivre
 966   II|              paysans étaient fortement irrités contre lui ; mais Sainte
 967   IV|                                        IV~ ~ MARIE BRAND~ ~ ~ ~Grâce
 968   IX|                                        IX~ ~ LES INTÉRÊTS DE LA DETTE
 969  VII|        républicains arrivaient : saint Jésus ! nous l’avons échappé belle !
 970    V|             aux pieds de Sainte.~ ~ ~– Jésus-Dieu ! dit-il, j’ai mon compte.~ ~ ~ ~
 971  III|               le coup qui l’a frappé a jeté à terre, en même temps,
 972   IV|       excellent curé, qui a mieux aimé jeter bas son incognito que de
 973   IX|             Saulnier se reconnurent et jetèrent leurs sabres. René se mit
 974    I|            avaient mis en commun leurs joies et leurs chagrins d’enfant ;
 975    I|              pays, parce qu’il s’était joint à diverses reprises, en
 976   IV|             dire, enfin, que vous avez joué trop longtemps le rôle d’
 977  III|                phrygien.~ ~ ~ ~Mais ce jour-là, les choses avaient changé
 978    V|            précipitait à sa rencontre, joyeuse de voir ses inquiétudes
 979   II|             leurs épées, et ne pouvant juger le gouvernement nouveau
 980    V|             bleu, qui, dans sa colère, jura la mort de Jean Brand, et
 981   II|               la haine de Marie, et il jurait mentalement de faire une
 982    V|              de moi !~ ~ ~– Je vous le jure.~ ~ ~– Merci.~ ~ ~ ~Sainte
 983   VI|               Brand, achevant ainsi le juron caractéristique qui servait
 984    V|                fallût-il vous conduire jusque dans notre retraite, dont
 985    V|                singulier hasard, était justement celle de Jean Brand, le
 986   IV|          estime et mon amitié, citoyen Kervas, dit le docteur en lui tendant
 987   VI|             milieu de cet inextricable labyrinthe. Mais, à défaut de fil,
 988    I|              un vaste marais, sorte de lac qui baigne à perte de vue
 989  III|                d’un ton plus calme, en lâchant le bras de la jeune fille,
 990   IV|                   Me croyez-vous assez lâche pour le dénoncer ?~ ~ ~–
 991   VI|          grossiers et toujours prêts à lâcher la bride à leurs passions
 992  III|         principe qu’ils défendent. Les lâches ! ils m’ont volé le cœur
 993   IV|               sa paupière demi-baissée laissait échapper un regard hostile
 994   VI|           interroge qui tu voudras, et laisse-nous seules.~ ~ ~ ~Brand salua
 995   IV|               la seule marque qu’y eût laissée le passage des cohortes
 996    V|               bu, ils se retirèrent et laissèrent la pauvre Sainte accablée
 997  VII|              par la poudre, pendait en lambeaux autour de son corps.~ ~ ~–
 998   IV|               cordon le long des hauts lambris.~ ~ ~ ~Tout à coup, sans
 999   VI|                d’une rapière droite, à lame triangulaire, pendait un
1000   VI|        prononçant ce dernier mot, elle lança à la dérobée, vers Sainte,
1001   IV|            gonflaient, ses yeux fauves lançaient un éclair sombre et perçant


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