Joseph Bédier
La chanson de Roland
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Aux ports d'Espagne Roland passe sur Veillantif, son cheval bien courant. Il a revêtu ses armes, qui bien le parent. Et voici qu'il brandit sa lance, le vaillant. Vers le ciel il en tourne la pointe ; au fer est lacé un gonfanon tout blanc ; les franges [ ?] battent jusqu'à ses mains. Noble est son corps, son visage clair et riant. Après lui vient son compagnon, et ceux de France l'appellent leur garant. Il regarde menaçant vers les Sarrasins, puis, humble et doux, vers les Français, et leur dit ces mots, courtoisement : « Seigneurs barons, doucement, au pas ! Ces païens vont en quête de leur martyre. Avant ce soir nous aurons gagné un beau et riche butin : nul roi de France n'eut jamais le pareil. » Comme il parlait, les armées se joignirent.

 


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