Joseph Bédier
La chanson de Roland
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CLII

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CLII

 

AVANT que Roland se fût reconnu, ranimé et remis de sa pâmoison, un grand dommage lui vint : les Français sont morts, il les a tous perdus, hormis l'archevêque et Gautier de l'Hum. Gautier est redescendu des montagnes. Contre ceux d'Espagne il a combattu fortement. Ses hommes sont morts, les païens les ont vaincus. Bon gré mal gré, il fuit vers les vallées ; il invoque Roland pour qu'il l'aide : « Ah ! gentil comte, vaillant homme, où es-tu ? Jamais je n'eus peur, quand tu étais là. C'est moi, Gautier, celui qui conquit Maelgut, moi, le neveu de Droon, le vieux et le chenu. Pour ma prouesse tu me chérissais entre tes hommes. Ma lance est brisée et mon écu percé, et mon haubert démaillé et déchiré... Je vais mourir, mais je me suis vendu cher. » A ces derniers mots, Roland l'a entendu. Il éperonne et, poussant son cheval, vient vers lui [...].

 


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