Joseph Bédier
La chanson de Roland
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CLXXX

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CLXXX

 

POUR Charlemagne Dieu fit un grand miracle, car le soleil s'arrête, immobile. Les païens fuient, les Francs leur donnent fortement la chasse. Au Val Ténébreux ils les atteignent, les poussent vivement vers Saragosse, les tuent à coups frappés de plein cœur. Ils les ont coupés des routes et des chemins les plus larges. L’Èbre est devant eux : l'eau en est profonde, redoutable, violente ; il n'y a ni barge, ni dromont, ni chaland. Les païens supplient un de leurs dieux, Tervagant, puis se précipitent ; mais nul ne les protégera. Ceux qui portent le heaume et le haubert sont les plus pesants : ils coulent à fond, nombreux ; les autres s'en vont flottant à la dérive ; les plus heureux boivent à foison, tant qu'enfin tous se noient, à grande angoisse. Les Français s'écrient : « Roland, c'est grand'pitié de votre mort ! »

 


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