Joseph Bédier
La chanson de Roland
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CXCIV

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CXCIV

 

BALIGANT dit : « Barons, à cheval ! que l'un porte le gant, l'autre le bâton ! » Ils répondent : « Cher seigneur, ainsi ferons-nous ! » Tant chevauchent-ils qu'ils parviennent à Saragosse. Ils passent dix portes, traversent quatre ponts, longent les rues où se tiennent les bourgeois. Comme ils approchent, au haut de la cité, ils entendent une grande rumeur, qui vient du palais. Là s'est amassée l'engeance des païens, qui pleurent, crient, mènent grand deuil : ils regrettent leurs dieux, Tervagan, et Mahomet, et Apollin, qu'ils n'ont plus. Ils disent l'un à l'autre : « Malheureux ! que deviendrons-nous ? Sur nous a fondu un grand fléau : nous avons perdu le roi Marsile ; hier le comte Roland lui trancha le poing droit ; et Jurfaleu le blond, nous ne l'avons plus. Toute l'Espagne sera désormais à leur merci ! » Les deux messagers mettent pied à terre au perron.

 


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