Joseph Bédier
La chanson de Roland
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CCLXXVII

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CCLXXVII

 

QUAND Charles voit que tous lui ont failli, il baisse la tête douloureusement. « Malheureux que je suis ! » dit-il. Or voici venir devant lui un chevalier, Thierry, frère de Geoffroy, un duc angevin. Il a le corps maigre, grêle, élancé, les cheveux noirs, le visage assez brun. Il n'est pas très grand, mais non plus trop petit. Il dit à l'empereur, courtoisement : « Beau sire roi, ne vous désolez pas ainsi. Je vous ai longtemps servi, vous le savez. Fidèle à l'exemple de mes ancêtres, je dois, dans un tel plaid, soutenir l'accusation. Si même Roland eut des torts envers Ganelon, Roland était à votre service : c'en devait être assez pour le garantir. Ganelon est félon, en tant qu'il a trahi : c'est envers vous qu'il s'est parjuré et qu'il a forfait. C'est pourquoi je juge qu'il soit pendu et qu'il meure, et que son corps... soit traité comme celui d'un félon qui fit une félonie. S'il a un parent qui veuille m'en donner le démenti, je veux, de cette épée que j'ai ceinte, soutenir sur l'heure mon jugement. » Les Francs répondent : « Vous avez bien dit. »

 


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