Ernest Capendu
Le Marquis de Loc-Ronan
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XXVII L’AMOUR D’UN BANDIT

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XXVII

L’AMOUR D’UN BANDIT

Diégo continuait rapidement sa route, toujours accompagné par la femme qui portait ses riches emplettes. Arrivé à la porte de Pinard, il congédia la femme, prit le carton et monta rapidement les marches de l’escalier tortueux. La porte du logement de l’ancien berger était fermée à triple tour. Diégo introduisit la lame d’un poignard dans la serrure, et se mit en devoir de la faire sauter. Après quelques secondes d’un travail opiniâtre, il y réussit. La porte s’ouvrit, et l’Italien entra.

 

Yvonne était dans la seconde pièce. La pauvre enfant, accroupie par terre, tenait sa tête dans ses mains et pleurait en sanglotant. Elle paraissait plus calme. Au bruit que fit Diégo, elle se leva avec un mouvement de terreur et se réfugia dans un angle de la chambre.

 

– Carfor ! murmura-t-elle, Carfor ! Carfor !

 

Diégo l’entendit. Il s’approcha doucement, et s’efforçant de donner à sa voix toute la suavité dont elle était capable.

 

– Non, chère Yvonne, dit-il, ce n’est pas Carfor.

 

– Qui donc ? demanda la jeune fille en s’avançant timidement.

 

– C’est un ami.

 

– Un ami ?

 

Et Yvonne fixa ses grands yeux humides sur le nouveau venu. Cette fois, elle ne fit aucun mouvement pouvant déceler qu’elle reconnût son interlocuteur ou qu’elle éprouvât un moment de crainte.

 

– Oui, un ami, continua Fougueray, un ami qui vous aime, qui s’intéresse à vous et qui veut vous voir heureuse. Voulez-vous quitter cette maison ?

 

– Quitter cette maison ?

 

– Oui

 

Yvonne demeura immobile. Elle parut réfléchir profondément ; puis une expression douloureuse envahit ses traits, et elle s’écria avec une terreur indicible :

 

– Non, non, il me battrait encore. Je ne veux pas, je ne veux pas.

 

– Vous ne voulez pas fuir ?

 

– Non.

 

– Vous resterez donc ici ?

 

– Il le veut.

 

– Carfor, n’est-ce pas ?

 

Yvonne ne répondit pas ; mais elle se mit à trembler si fort que Diégo crut qu’elle allait avoir une attaque nerveuse. Mais Yvonne se calma peu à peu. L’Italien pensa qu’il était prudent de changer le sujet de l’entretien.

 

Allant prendre sur la table le carton qu’il y avait déposé en entrant, il l’ouvrit, en tira d’abord la robe de satin qu’il venait d’acheter, et qui avait encore conservé une certaine fraîcheur. Il était évident que la pauvre victime à laquelle cette robe avait appartenu n’avait pas faire un long séjour dans les prisons. Diégo présenta le vêtement à la jeune fille qui l’admira avec une joie d’enfant.

 

– C’est pour moi ? demanda-t-elle.

 

– Oui, répondit l’Italien.

 

– Pour moi ? Bien vrai ?

 

– Sans doute.

 

– Et ces beaux souliers aussi ?

 

– Certainement.

 

– Et ces fleurs, ces bracelets, ces bijoux ?

 

– Tout cela est à vous et pour vous, ma belle petite.

 

– Alors… je puis les prendre… me parer… ?

 

– Je vous y engage et je vous en prie. Habillez-vous, Yvonne, et ensuite je vous emmènerai d’ici ; je vous conduirai dans une belle maison où il y a de vives lumières, des jeunes femmes et d’aimables cavaliers. Nous souperons. Vous ne mangerez plus l’ignoble morceau de pain que le misérable vous donnait.

 

Yvonne n’écoutait pas.

 

Absorbée dans la contemplation des élégants objets qu’elle avait sous les yeux, et qu’elle maniait d’une main frémissante comme l’enfant auquel on apporte subitement un jouet nouveau ardemment désiré, elle ne se lassait pas de déplier la robe, la dentelle, et de toucher les bijoux étincelants.

 

Parfois ses regards s’abaissaient sur les horribles haillons qui la couvraient, et ils se reportaient ensuite sur les parures. Elle semblait établir une comparaison intérieure entre sa pauvreté et ces richesses, et un combat visible avait lieu dans son âme. Évidemment elle doutait que tout cela pût être pour elle, et elle hésitait à s’en parer. Enfin la coquetterie, ce sentiment inné chez la femme et qui l’abandonne rarement, même lorsque la raison est égarée, la coquetterie l’emporta. Elle prit les bas de soie et les chaussa ; puis elle mit les souliers coquets.

 

Alors elle se regarda avec une admiration naïve et profonde ; elle joignit les mains en poussant un cri de joie, et, ramenant ensuite les plis troués de sa jupe de laine, elle marcha dans la chambre, ne pouvant se lasser d’examiner ce commencement de toilette. La fièvre du plaisir donnait de l’éclat à son teint et ranimait ses lèvres pâlies. Diégo la contemplait en silence.

 

– Le diable me damne si elle n’est pas plus jolie encore ! murmura-t-il ; et ce brigand de Carrier sera trop heureux !

 

Yvonne s’était arrêtée près de la table. S’imaginant dans sa folie être seule, elle commença lentement à dégrafer son justin. Le corsage tomba en glissant sur ses bras, et ses épaules rondes et blanches, ravissantes encore de suaves contours, en dépit des tortures qu’elle avait subies, apparurent dans toute leur délicate beauté.

 

Les yeux de Diégo étincelaient dans l’ombre : l’Italien sentait revenir dans son cœur la passion que la vue de la jolie Bretonne y avait jadis allumée.

 

La jeune fille se mit alors à chanter d’une voix douce et mélancolique une vieille complainte de la Cornouaille, tout en détachant les épingles qui retenaient à peine ses cheveux, lesquels se déroulèrent autour d’elle en splendide manteau aux reflets dorés. Ses bras nus, arrondis gracieusement au-dessus de sa tête, s’efforçaient en vain de réunir le flot de ses boucles soyeuses. Elle était ainsi ravissante de coquetterie enfantine.

 

Diégo, s’avançant doucement, se rapprocha d’elle. Yvonne ne l’entendit pas et ne le vit pas. L’Italien prit alors dans ses mains les mains de la jeune fille, et l’attirant à lui sans mot dire, il voulut la presser tendrement sur sa poitrine. Yvonne frissonna et se dégagea vivement.

 

– Qui êtes-vous ? que voulez-vous ? s’écria-t-elle avec cet accent de terreur particulier aux personnes que l’on réveille subitement, les arrachant par un fait matériel au rêve qui les berçait.

 

Diégo ne répondit pas ; mais il s’avança encore, et s’efforça de saisir la pauvre enfant demi-nue, qui essayait en vain de se débattre. Cependant, au contact de ces mains frémissantes effleurant ses épaules, Yvonne rassembla ses forces, poussa un cri, raidit ses bras et se recula vivement

 

Cet instinct de la pudeur, qui ne fait jamais défaut à la femme, lui fit chercher à couvrir ses épaules à l’aide de ses vêtements en désordre ; mais Diégo ne lui en laissa pas le temps.

 

– Au diable Carrier ! s’écria-t-il avec la rage des bandits de son espèce habitués à ne reculer devant aucun crime pour satisfaire leurs passions ; au diable Carrier ! Tu es trop jolie, ma mignonne, pour que j’abandonne les droits que me donne le hasard. Je t’aime, continua-t-il d’une voix brève et saccadée, et avec une expression hideuse. Je t’aime, entends-tu !

 

Et le misérable, enlaçant sa victime, imprima ses lèvres sur les épaules et sur le cou de la jolie Bretonne. La pauvre insensée poussait des cris inarticulés en s’efforçant de se soustraire à cette horrible étreinte.

 

Tout à coup, avec une suprême énergie, elle s’arracha des bras de l’Italien, et, se jetant brusquement en arrière, elle passa la main sur son front brûlant en lançant autour d’elle des regards rapides. Dans ses regards brilla un lumineux rayon d’intelligence qui éclaira soudain sa physionomie entière. Redressant la tête, et étendant la main vers son persécuteur, elle demeura durant l’espace d’une seconde, immobile et sans voix ; puis enfin sa bouche s’entrouvrit, et tout son être frémit, agité par un frisson convulsif.

 

– Ah ! s’écria-t-elle d’une voix ferme ; ah ! je vous reconnais ! Vous êtes le comte de Fougueray !

 

Diégo, stupéfait du changement étrange qui venait de s’opérer dans la jeune fille, recula malgré lui ; mais, se remettant promptement, il s’élança vers elle, la saisit de nouveau, et s’efforça de l’enlever de terre. Yvonne voulut en vain lutter. Enlacée par les bras vigoureux de Fougueray, elle se débattait sans pouvoir échapper au misérable.

 

– Va ! disait Diégo tout en contenant les mouvements de la jeune fille ; va ! personne ne peut venir à ton aide.

 

Yvonne poussait des cris déchirants. Malheureusement pour la pauvre enfant, la maison que Pinard avait choisie pour gîte était habitée par lui seul. Les anciens locataires avaient fui le voisinage du satellite de Carrier. Diégo avait dit vrai ; Yvonne était à sa merci, et nul ne pouvait la secourir.

 

Déjà les forces manquaient à la jeune fille. Épuisée par la lutte, elle demeura inerte et sans défense entre les mains du bandit. Diégo laissa échapper un rugissement de joie. Il souleva Yvonne, et approcha de ses lèvres la tête virginale de la fiancée de Jahoua.

 

Yvonne ne sentit même pas le baiser impur dont le monstre souilla ses beaux yeux éteints. Diégo, entraîné par une sorte de frénésie, porta la main sur les vêtements qui couvraient le corps de la malheureuse enfant. Ce mouvement ranima Yvonne. Elle se redressa, et parvint une fois encore à s’échapper des bras de l’Italien. Elle se précipita dans la première pièce.

 

– Au secours ! au secours ! cria-t-elle dans un paroxysme de désespoir.

 

Mais Diégo l’avait suivie.

 

– Appelle si bon te semble ! hurla-t-il en s’emparant de nouveau de sa proie. Je te l’ai dit, personne ne viendra.

 

En effet, personne ne répondit aux cris de la jeune fille. La pauvre enfant, haletante et sans force, implorait la miséricorde divine. Dieu seul pouvait la sauver. Dieu ne l’abandonna pas.

 

Au moment mêmeDiégo emportait Yvonne à demi-évanouie, la porte d’entrée, que le bandit n’avait pu refermer, puisqu’il en avait fait sauter la serrure, la porte d’entrée s’ouvrit avec fracas, et un homme bondit d’un seul élan jusqu’au milieu de la pièce. Diégo s’arrêta.

 

Par un double mouvement plus rapide que l’éclair, il fut sur la défensive. Laissant glisser Yvonne sur le plancher, il saisit un pistolet passé à sa ceinture et l’arma.

 

L’entrée du nouveau personnage qui venait interrompre cette scène épouvantable, avait été si brusque, que celui-ci demeura lui-même comme étourdi de son action et dans un premier moment d’indécision inquiète.

 

À la vue de cet homme, Yvonne s’était redressée, et ses yeux démesurément ouverts, sa bouche béante, indiquaient une émotion violente, terrible, venant se joindre encore à celle qu’elle éprouvait déjà. Tous trois demeurèrent un instant immobiles ; mais cet instant fut court.

 

Le nouveau venu se trouvait placé en face d’Yvonne ; ses regards s’arrêtèrent tout à coup sur la jeune fille et un rugissement effrayant s’échappa de sa poitrine.

 

– Yvonne ! s’écria-t-il d’une voix rauque et étranglée.

 

Puis se retournant sur Diégo :

 

– Ah ! ajouta-t-il avec une expression de férocité inouïe. Tu vas mourir !

 

Et d’un bond, d’un seul bond de chat-tigre s’élançant sur sa proie, il tomba sur l’Italien. Le pistolet de l’envoyé du Comité de Salut public s’abaissa et le coup partit. La balle traversa de part en part le bras du défenseur d’Yvonne ; mais telle était la force de cet homme et la puissance de la folle colère qui le dominait, qu’il ne sentit même pas la blessure dont le sang partit à flots.

 

Étreignant son adversaire à la gorge, il le terrassa d’un seul effort comme il eût plié un faible roseau. Le bandit râla sous cette énergique pression, sa face s’empourpra, puis passa rapidement du rouge vif au violet, et il demeura étendu sur le sol, la poitrine écrasée par le genou puissant de son ennemi.

 

– Une corde ! une corde ! dit l’inconnu en s’adressant à Yvonne et en lançant autour de lui un regard rapide et investigateur.

 

Mais la jeune fille, immobile et pour ainsi dire fascinée par le spectacle qu’elle avait sous les yeux, était incapable de comprendre et d’agir. Alors l’homme qui était venu si miraculeusement au secours d’Yvonne étreignit Diégo d’une seule main, en contenant tous ses mouvements, et de l’autre il arracha un poignard placé à sa ceinture, puis, se penchant sur le misérable, il lui saisit le bras droit, le contraignit à l’étendre, lui ouvrit violemment la main, l’appuya sur le parquet, et levant la lame tranchante et acérée, il la laissa retomber en traversant cette main, qu’il cloua littéralement sur le plancher. Diégo poussa un cri aigu de douleur, auquel répondit un cri de joie échappé des lèvres d’Yvonne.

 

– Keinec ! s’écria la jeune fille en se précipitant dans les bras de son sauveur.

 

Keinec, car c’était lui, contempla quelques instants en silence la jolie Bretonne. Le pauvre gars revoyait enfin cette Yvonne qu’il adorait, qu’il cherchait depuis deux ans avec un courage que rien ne pouvait abattre, qu’il croyait perdue à jamais, et que le hasard venait de lui faire retrouver. Keinec ignorait la présence à Nantes de la pauvre fille du vieux pêcheur dont il avait récemment vengé la mort.

 

Keinec n’avait pas assisté à l’interrogatoire que Marcof s’était préparé à faire subir à Pinard dans le cellier de la petite ferme de Saint-Étienne.

 

Boishardy avait fait observer qu’il fallait que l’un d’eux retournât sur-le-champ à Nantes, afin de se tenir au courant des nouvelles, de se mettre à même de connaître l’émotion que provoquerait la connaissance du combat qui avait eu lieu dans le cabaret du quai de la Loire, et de voir ce qui résulterait de la disparition du lieutenant de la compagnie Marat.

 

Ayant l’intention de rentrer en ville le lendemain, il était urgent de ne pas tomber dans un piège et de pouvoir être prévenus en cas de besoin. En conséquence, Keinec était remonté à cheval sur l’heure, et tandis que se préparait le supplice de Carfor, il avait repris la route qu’il venait de parcourir.

 

Marcof, lors de ses précédents séjours à Nantes, s’était mis en rapport avec la marchande à la toilette, dont, en sa qualité de chef royaliste, il connaissait les secrètes fonctions. Ce fut à elle qu’il adressa le chouan en lui recommandant de redoubler de vigilance et en lui ordonnant de veiller à la sûreté du jeune homme. S’il y avait danger à pénétrer dans la ville, la jolie marchande devait en prévenir Keinec, lequel aurait placé à la porte de l’Erdre, près la tour Gillet, un signal convenu.

 

Keinec, en entendant le titre que s’était donné l’acheteur qui venait de quitter le magasin de Rosine, Keinec avait pensé judicieusement que la capture d’un tel personnage pouvait devenir de la plus puissante utilité, et il avait résolu, puisque l’occasion s’en présentait, de s’en emparer coûte que coûte. La femme qui avait accompagné l’envoyé du Comité de Salut public avait, en rentrant dans le magasin, donné au jeune homme l’adresse de la maison à la porte de laquelle elle avait laissé le citoyen Fougueray, et Keinec s’était élancé sur la piste.

 

La vue d’une femme violentée par celui qu’il venait chercher avait tout d’abord excité sa colère ; mais en reconnaissant Yvonne dans cette femme qui implorait secours d’une voix défaillante, cette colère avait atteint le paroxysme de son exaltation. Maintenant qu’il se trouvait en face de la jeune fille, maintenant qu’elle n’avait plus rien à craindre et que lui n’avait plus à frapper, Keinec sentait une émotion profonde succéder à la rage, et des larmes abondantes jaillissaient de ses yeux et roulaient sur ses joues bronzées. Enfin, terrassée par la joie, cette nature de fer ne put dominer le trouble qui s’était emparé d’elle, et, se laissant tomber à deux genoux, le jeune homme murmura à voix basse :

 

– Merci, Seigneur, mon Dieu ! merci, ma bonne sainte Anne d’Auray ! maintenant je puis mourir, Yvonne est sauvée !

 

Quant à Yvonne, toujours immobile et pour ainsi dire paralysée par le travail mystérieux qui s’opérait dans son cerveau, elle ne quittait pas du regard le jeune homme qu’elle avait tout d’abord reconnu dans le moment lucide provoqué par la force de la scène terrible à laquelle elle venait d’assister. Puis ses regards se détachèrent de Keinec et parcoururent la chambre. Alors un étonnement profond se peignit sur sa physionomie expressive ; on eût dit qu’elle voyait pour la première fois le lieu dans lequel elle se trouvait ; enfin ses yeux revinrent de nouveau s’arrêter sur le hardi Breton.

 

En ce moment Keinec s’agenouillait. Yvonne se pencha vers lui comme attirée par un fluide magnétique, et elle écouta attentivement l’action de grâces que prononçait son sauveur.

 

Alors son front s’éclaira subitement ; elle parut en proie à un trouble extrême, mais ce moment fut rapide : le calme se fit, et s’agenouillant pieusement près de son sauveur, elle murmura en pleurant une fervente prière. Mais cette fois la prière ne fut pas interrompue par des phrases sans suite ; cette fois la pensée présida à l’action, et les pleurs qui inondèrent son visage ne s’échappèrent plus en sanglots convulsifs. C’étaient de douces larmes, des larmes de joie et de bonheur que versait la pauvre enfant, tandis que l’une de ses mains, cherchant celles de Keinec, les saisit et les pressa avec reconnaissance.

 

– Oui, dit la jeune fille en levant vers le ciel son œil limpide, dans lequel brillait la flamme divine de l’intelligence, oui, Keinec, remercions Dieu ensemble, car, dans sa miséricorde, il a permis non seulement que tu sois venu à temps pour me sauver, mais encore que je puisse, moi, t’exprimer ma gratitude. J’étais folle tout à l’heure, maintenant j’ai toute ma raison.

 

Yvonne disait vrai. Par un phénomène physiologique assez commun dans certains cas d’aliénation mentale, les secousses successives que venait de subir l’esprit de la Bretonne avaient fait tomber le voile qui le couvrait. Yvonne avait recouvré la raison.

 


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