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Vittorio Alfieri
Vita scritta da esso

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APPENDICE QATTORDICESIMA

(cap. XXVI)

Monsieur le Comte.

 

Un Français ami des lettres, pénétré depuis long-temps d'admiration pour votre génie et vos talents, est assez heureux pour pouvoir remettre entre vos mains un dépót très précieux que le hasard a fait tomber dans les siennes.

Il habite en ce moment une partie de l'Italie qui se glorifie de vous avoir vu naître, et une ville vous avez laissé des souvenirs, des admirateurs, et sans doute aussi des amis. Veuillez écrire à l'un de ces derniers, et le charger de venir conférer avec lui sur cet objet. Le premier signe de votre accession à la correspondance qu'il désire ouvrir avec vous, Monsieur le Comte, lui permettra de vous exprimer avec plus d'étendue et de liberté les sentiments dont il fait profession pour l'un des hommes qui, sans distinction de pays, honorent le plus aujourd'hui la république des lettres.

Turin, le 25 Floréal an 6 de la République Française

(4 Mai 1798. v. st.)

Ambassadeur de la Rép. Franç.

à la Cour de Sardaigne,

Membre de l'Institut N. Ginguené de France.

 

Sig. Ambasciatore

Padron mio Stimatissimo,

 

Le rendo quante so piú grazie per le gentilissime espressioni della di lei lettera, e per la manifesta intenzione ch'ella mi vi dimostra di volermi prestare un segnalato servigio, non conoscendomi. Per adattarmi dunque pienamente ai mezzi ch'ella mi propone, scrivo per questo stesso Corriere al Sig. Abate di Caluso, Segretario di codesta Accademia delle Scienze, pregandolo di conferire sul vertente affare col Sig. Ambasciatore qualora egli ne venga richiesto. Questi è persona degnissima, e certamente le sarà noto per fama: egli è mio specialissimo ed unico amico, e come ad un altro me stesso ella può sicuramente affidare qualunque cosa mi spetti.

Non so qual possa essere codesto prezioso deposito ch'ella si compiace di accennarmi: so, che la piú cara mia cosa e la sola oramai preziosa ai miei occhi, ell'è la mia totale indipendenza privata, e questa anche a dispetto dei tempi, io la porto sempre con me in qualunque luogo o stato piaccia alla sorte di strascinarmi.

Non è perciò di nulla minore la gratitudine ch'io le professo per la di lei spontanea e generosa sollecitudine dimostratami. E con tutta la stima passo a rassegnarmele

Firenze 28 Maggio 1798.

Suo Devotiss. Servo

Vittorio Alfieri

 

Monsieur le Comte.

 

Turin le 16 Prairial an 6 de la Rép. Fraç.

(4 juin 1798. v. st.)

Vous ne pouviez choisir, pour recevoir la confídence que j'avois à vous faire; aucun intermédiaire qui me fût plus agréable que Mr. l'Abbé de Caluso, dont je connois et apprécie la science, les talens, et l'amabilité. Je lui ai fait ma confession et lui ai remis le précieux dépôt dont je m'étois chargé. Vous reverrez des enfans qui ont fait, qui font encore, et feront de plus en plus du bruit dans le monde. Vous les reverrez dans l'état ils étoient avant de sortir de la maison paternelle, avec leurs premiers défauts, et les traces intéressantes des triples soins qui les en ont corrigés.

Je remets donc entre les mains de votre ami, ou plutôt dans les vôtres, Monsieur le Comte, toute votre illustre famille.

Ne me parlez point, je vous prie, de reconnoissance. Je fais ce que tout autre homme de lettres eût sans doute fait à ma place, et nul certainement ne l'eût fait avec autant de plaisir, ni par conséquence avec moins de mérite. Mr. l'Abbé de Caluso vous dira la seule condition que je prenne la liberté de vous prescrire, et j'y compte comme si j'en avois reçu votre parole.

Je joins ici, Monsieur le Comte, la liste de vos livres laissés à Paris; tels qu'ils se sont trouvés dans un des dépôts publics, et tels qu'on les y conserve, l'ignore comment ils y ont été placés sous le faux pretexte d'émigration. Tout cela s'est fait dans un tems dont il faut gémir, et j'étois plongé dans un de ces antres dont la tyrannie tiroit chaque jour ses victimes. Jété depuis dans les fonctions publiques qui ne sont pour moi qu'une autre captivité j'ai eu le bonheur de découvrir dans un des établissements dont j'avois la surveillance générale, vos livres, dont j'ai fait dresser la liste. Veuillez, Monsieur le Comte, reconnoitre si ce sont à peu près tous ceux que vous aviez laissés. S'il en manquoit d'importans, faites-en la note, autant que vous le pourrez, de mémoire, ou ce qui voudroit mieux, recherchez si vous n'en auriez point quelque part le catalogue.

Je ne demande ensuite que votre permission pour réclamer le tout en mon propre nom et sans que vous soyez pour rien dans cette affaire. Je conçois tous les motifs qui peuvent vous faire dèsirer que cela se traite ainsi, et je les respecte.

Je vous préviens, Monsieur le Comte, que parmi vos livres imprimés, il s'en trouvera un de moins: ce sont vos oeuvres. Dans l'étude assidue que je fais de votre belle langue, la lecture de vos tragédies est une de celles je trouve le plus de fruit et de plaisir. Je n'avois que votre première édition: je me suis emparé de la seconde (celle de Didot). L'exemplaire que j'ai a pourtant deux défauts pour moi, celui d'être trop richement reliè, trop magnifique, et celui de ne m'être pas donné par vous. Si vous avez à votre disposition un exemplaire broché, de la méme édition, ou d'une édition postérieure faite en Italie, je le recevrai de vous avec un plaisir bien vif, comme un témoignage de quelque part dans votre estime, et je remettrai à Mr. l'Abbé de Caluso l'exemplaire trop riche, mais unique, qui reste chez moi, et qui n'y reste pas oisif.

Le sort a voulu que de tous les Français envoyés presque en méme temps dans les diverses résidences d'Italie, celui qui aime le plus ce beau pays, sa langue, ses arts, qui eût mis le plus de prix à le parcourir et en eût peut-être d'après ses études antérieures rétiré le plus de fruit littéraire, a été fixé dans le péristyle du temple, sans savoir s'il sera permis d'y entrer.

J'ai maintenant une raison de plus pour désirer bien ardemment d'aller au moins iusquà Florence. Je m'estimerois infiniment heureux, Monsieur le Comte, de pouvoir m'y rendre auprés de vous, et de faire personnellement connoissance avec un homme qui honore sa nation et son siècle, par son génie, et par l'élèvation des sentimens qui respirent dans ses ouvrages.

Agréez, je vous prie, l'assurance de ma profonde estime, de mon admiration et de mon entier dévouement.

Ginguené

Membre de l'Institut N. de France,

Ambassadeur de la Rèp. Française

près SM le roi de Sardaigne.

 

 

Padrone mio stimatiss.

 

11 Giugno 1798.

Poich'ella ha letto e legge qualche volta alcune delle mie opere, certamente è convinta, che il mio carattere non è dissimulare. Le asserisco dunque candidamente, che quanto mi è costato di dover pure rispondere alla prima sua lettera, altrettanto con ridondanza di cuore io replico a questa seconda; poiché in una certa maniera senza essereimpudenteindiscreto, separando il Sig. Ginguené letterato dall'Ambasciator di Francia, io posso rispondere al figlio d'Apollo soltanto. Le grazie ch'io le rendo per il servigio segnalatissimo da lei prestatomi, saran molto brevi; appunto perché il beneficio è tale da non ammettere parole. Le dico dunque soltanto che il di lei procedere a mio riguardo è stato per l'appunto quello che io in simili circostanze avrei voluto praticare verso lei, non poco pregiandomi di poterlo pur fare. Circa poi al segreto su di ciò, che per via del degnissimo Abate di Caluso mi viene inculcato, e che a lei fu promesso in mio nome dall'amico, io lo prometto di bel nuovo per ora, e lo debbo osservare: ma non glie lo prometto certamente per dopo noi, e mutati i tempi. L'esser vinto in generosità non mi piace. Onde se mai le mie tragedie avran vita, non è giusto che chi generosamente salvava la loro deformità primitiva dall'essere forse appalesata e derisa, non ne riporti quel testimonio solenne di lealtà meritato. Intanto a quell'esemplare di esse, ch'ella mi dice di aver presso sé, coi due soli difetti di essere troppo pomposamente legate, e non donatele da me stesso, già gli vien tolto il secondo difetto da questo punto, in cui mi un vero pregio di tributargliele; ed ella mi mortificherebbe veramente se non si degnasse accettarle; correggerò poi il primo difetto, con ispedirgliene altra copia ed aggiungervi alcune altre mie operette, che tutte piú umilmente legate, avranno cosí un abito piú conforme alla loro persona.

Quanto poi a quella nota de' miei libri ch'ella si è compiaciuta di trasmettermi; offrendomi con delicatezza degna di lei d'intromettersi per la restituzione di essi, senza ch'io ci apparisca in nessuna maniera; le dirò pure sinceramente, che non lo gradirei, ed eccogliene le ragioni. I libri da me lasciati in Parigi erano assai piú di 1500 volumi, fra' quali erano tutti i principali Classici Greci, Latini e Italiani. La lista mandatami non contiene che circa 150 volumi e tutti quanti libri di nessun conto. Onde vedo chiaramente che il totale de' miei libri è stato o disperso, o tolto via, o riposto in diversi luoghi. Il rintracciarlo dunque riuscirebbe cosa od impossibile, o difficilissima, penosissima, e fors'anche pericolosa; o almeno di gran disturbo per lei, quando io avessi la docilità indiscreta di acconsentire alle sue esibizioni. È chiaro che non si può riaver cosa tolta, senza ritorglierla a qualch'altro; e le restituzioni volontarie son rare; le sforzate sono odiose, e non senza pericoli. Aggiunga poi che gran parte di quei libri stessi io gli ho poi successivamente ricomprati in questi sei anni dopo la mia partenza di Parigi; tutte queste considerazioni m'inducono a ringraziarla senza prevalermi dell'offerta: oltre che poi meglio d'ogni altra cosa si confà col mio animo il non chieder mai nulla né direttamenteindirettamente, da chi che sia.

Desidero di potere, quando che sia, in qualche maniera testimoniarle la mia gratitudine, e la stima con la quale me le professo.

 

Suo Devotiss. Servo

Vittorio Alfieri

 

 

 




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