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A Paul Adam

Breglia sopra Menaggio, il XX marzo ’CMIIIJ

Cher Maître,

Vous avez suivi avec quelque benignité mes essais sur votre œuvre, maintenant que je desire les coordiner avec meilleure logique dans une plaquette: ne voudrez-vous bien m’être utile?

Si ma demande est par trop indiscrète, excusez-moi, mais je crois que l’étude de la vie des grand Hommes de lettres, et vous en êtes un, redevient plutôt à un lonable sentiment philosophique de connaissance supérieure qu’à une futile curiosité morbide.

Je voudrais savoir de vous les dates chronologiques de votre vie; et pour bien me tenir selon votre Taine, votre lieu de naissance et les particularités sur votre famille; tout cela, naturellement, si vous me croyez digne de votre confiance. J’ai pour ma part un système et une méthode de critique positive que je ne voudrai pas abbandoner et dont je vois la necessité d’avoir des documents d’une non équivoque valeur ethnologique.

Or dans vos romans et vos nouvelles j’ai pu saisir une lointaine idée de la succession episodique de votre éxistence, mais les figurations littéraires bâties sur un substratum d’haute raison idéologique ne me donneront point la clef sûre qui me peut ouvrir la cryptographie d’un passé personel. Je me fierai à ces faibles lumières d’une histoire vécue mais écrite symboliquement, en me trompant comme un aveugle qui cherche un appui à une canne cassée suivant la guide inquiète d’un roquet un peu et trop jeune pour ne pas galoper dans les champs qui bordent la route s’il présent le bon printemps qui va venir.

Excusez donc moi; je vous prie, de ne pas refuser votre aide. Je vous assure maintenant de ma sincère amitié et admiration. Tout à vous, Votre

G. P. Lucini