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- Est-ce toi, Linette? Qu'y a-t-il encore?
- Mais pas du tout! Si tu entres toutes les demi-heures il y a peu de chances que je m'endorme! Quelle heure est-il?
- Onze heures dix, Madame, et il fait très clair.
- Tant pis! Je n'ai pas fermé l'œil. Cette maudite sonnette, elle m'énerve! Fais dire au concierge que je n'y suis pour personne. Pour personne! Mais, d'abord, ouvre les volets. Doucement, petit à petit, avec un peu de grâce...
- Bien, Madame; je vais ouvrir. Mais couvrez-vous d'abord, parce qu'il fait assez froid.
- Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit; mes bras ont la fièvre.
- Vous avez eu un trop grand triomphe, Madame. Le triomphe grise; il empêche de dormir.
- Je sais que vous étiez merveilleuse, hier au soir... que tout était merveilleux, hier au soir... Moi non plus je n'ai pas fermé l'œil, Madame. A six heures j'étais debout.
- Pour voir les journaux, diable!
- Ah, les journaux!... Sont-ils polis? Font-ils du tapage, Linette?
- Du tapage?... Mon Dieu! C'est de l'apothéose! Il y en a qui vous disent des choses pour lesquelles je voudrais les embrasser!
- Tu es une altruiste, Linette. Moi, je m'en passe volontiers. Pourvu qu'ils ne viennent pas me faire des visites, avec leurs gants qui ressemblent à leurs articles! N'as-tu jamais remarqué les gants des journalistes? Il n'y a qu'eux et les cabotins pour en avoir de pareils. Je voudrais bien savoir où diable ils les achètent. Dieu!... que je dois avoir une vilaine figure!
- Du tout, Madame. Un peu de fatigue. Je vous masserai tout à l'heure et ça passera.
- Est-ce que j'ai faim?... Il me semble que oui et que non. Je l'ignore. En tout cas je vais prendre mon café au lait avec les brioches. Revoilà cette horreur de sonnette! Flûte! Arrache le timbre! détruis les piles! Et puis qu'il sonne, ce chameau d'en bas, qu'il sonne!...
- On vous envoie des fleurs, des billets, des lettres... J'en ai déjà un plateau qui déborde.
- Nous lirons demain, ou après demain, cette littérature...
- Il y a aussi des bouquets, des gerbes, des corbeilles en telle quantité, que nous aurions de quoi installer un petit Jardin d'Acclimatation.
- Ecoute-moi bien, Linette. Les fleurs, tu les mettras ici, dans ma chambre; tu les laisseras dans ma chambre, toutes.
- Mais vous étoufferez, Madame!
- J'étoufferai96 peut-être, mais tu feras comme je te dis.
- Bien, Madame. Puis il y a des bonbonnières; des bonbonnières en laque, en étoffe, en carton peint. Il y en a même une en cristal, ornée de bronze. Voilà de braves gens, Madame, qui ont pour moi des attentions très appréciables!... Car vous me donnez toujours vos bonbonnières, presque pleines, et moi je les collectionne.
- Merci, Madame. Puis le Régisseur est venu, le metteur en scène est venu, MM.rs Glimm, d'Héricourt et Vilmière sont venus. Enfin il y a Mr Jack, qui est là depuis neuf heures du matin. Mais ce pauvre M.r Jack, lui, Madame, il ne faudrait pas le renvoyer!
- Tu dis?
- J'ose le dire. Car il saute de joie comme un moineau, ce bon M.r Jack, et, en attendant votre réveil, il voulait à tout prix m'apprendre une danse qu'on danse maintenant au Bal des Quat' Zigues, ou des Quat' Flics, qu'il a dit.
- Qu'il vienne, donc, ce brave Jack, du moment que tu le protèges. Mais, pour n'importe quelle autre personne, Madame dort. As-tu compris, Linette? Matin et soir, pour tout le monde, Madame dort. C'est absolu, et je ne veux plus entendre le carillon de la sonnette!
Non appena la cameriera fu leggermente uscita, per recare il suo passaporto al fedelissimo paziente Jack, la fisionomia di Mimi Bluette si spense; le sue braccia ricaddero su la coltre; gli occhi lentamente si volsero verso la finestra che inserenava.
Tutto il cielo era pieno d'un chiarore di mattinata invernale, morbida e quasi dorata; il sole orlava di ondeggianti vapori le compatte nuvole, senza riuscire a penetrarle.
Mimi Bluette si distese con una pigra e dolorosa voluttà nel soave tepore del suo letto; poi, osservando il proprio gesto, si raccolse nel palmo d'una97 mano l'altro suo braccio, che vedeva trasparir dalla camicia, d'un tessuto fino come velo; si ravvolse il braccio, lo percorse fino all'ombra dell'ascella, - e questo faceva con lentezza, con paura, con dolore, quasi per ritrovare nel proprio corpo una smarrita memoria di sè.
Forse pensava che, nel quadrato azzurro della finestra, vedrebbe il sole ridere per l'ultima volta...
E forse il cuore intimamente giovine le doleva un poco, pensando alle chiare nuvole che attraversano il cielo di Parigi, nei mattini di primavera...
Aveva danzato; era stanca. Stanca per sempre.
Su la Città Stupenda il suo nome correva, come il fumo rosso del vortice di fiamme, che le sue braccia nude avevano spento.
Era Mimi Bluette, la ballerina di Parigi, e non danzerebbe mai più...
Mai più.
Addio!... Così finivano tutte le belle ore della vita. La sua gloria, in quel giorno d'inverno, era una porta che si chiudeva. La Città non porterebbe in alto che il suo nome lieve. Mimi Bluette.... un piccolo fiore del grano, falciato per sempre... Addio!...
Jack si era seduto famigliarmente su la bella coltre, teneva uno de' suoi polsi, ed un po' curvo le parlava.
- "Pourquoi être si sauvagesse, Bliouette? Ne voir personne? Pas très juste. Paris délire! On n'a jamais vu de plus belle danse. Hier soir tout le monde m'embrassait. Je répondais très calme: - Je ne suis pas Bliouette! Fichez-moi la paix!"
- Tu m'appelles une sauvagesse, mon brave Jack!... C'est vrai qu'on a voulu t'embrasser à ma place, mais ce n'est pas une raison pour que tu m'affubles d'un adjectif si ridicule!
- "Moi je parle pour qu'on me comprenne, et sauvagesse est très bien dit. Vous verrez quel théâtre demain soir! Il n'y a plus moyen d'avoir une place avant quinze jours."
- Est-ce vrai, Jack? Il faudra donc que je me repose, la nuit prochaine...
- "All right! Bien dormir, boire des œufs et du vieux Shérry. C'est très tonique."
- Oui, Jack. Seulement tu dois me promettre de ne pas venir chez moi, sous aucun prétexte, ni ce soir ni demain...
- "Comment? Est-ce que vous ne sortirez pas, Bliouette? On voulait vous offrir un grand souper, ce soir."
- Pas ce soir, Jack. J'ai la fièvre. Sens: mes doigts brûlent.
- Donc, si tu veux que je danse, il faut me laisser tranquille. Tu viendras me chercher demain soir pour aller au théâtre... C'est entendu, Jack?
- Allons! ne boude pas, Jack. Montre-moi ta figure: tu deviens extraordinairement beau! Tu as des yeux comme des saphirs d'orient sur une bague.
- "Oh! Oh! Mais, pour sûr, il y a des mômes..."
- "Qui t'aiment?
- Et toi?
- "Moi, je vous aime vous, Bliouette."
- Oh, il ne faut pas, il ne faut pas!... Mais tu le dis comme une vierge, mon pauvre Jack!...
- "Oui, parce que mon amour est très propre. Je vous aime vous, Bliouette; je n'ai jamais aimé que vous, Bliouette."
- "Ne dites pas frère. C'est très plus loin."
- "Très plus loin" n'est pas correct. Mais je comprends. Tais-toi. N'en parlons plus. Ou bien il faut que je me couvre... Quoi? tu te lèves?
- "Yes; je me promène. Vous avez la fièvre: moi aussi."
- Non, reste, Jack... Dis-moi: Si tu me voyais très laide, très laide... est-ce que tu m'aimerais toujours?
- "Quand on est si belle, vous ne pouvez pas être laide."
- Erreur! Erreur de syntaxe et de concept! Quand on est belle, il y a mille accidents qui peuvent tout de même vous enlaidir. Donc, je te demande...
- "Il me semble que je vous aimerai toujours."
- Ah...
- "Oui, toujours. Guérissez-vous, Bliouette! Vous pourriez être ma femme, je serais votre bon camarade, la vie serait encore belle..."
- Non, Jack. Bluette est morte.
- "Oh!... si une rose dit: "Je ne suis plus une rose", qui est-ce qui peut le croire?"
- En moi, Jack, c'est le parfum qui n'est plus.
- "Comme c'est triste! Et alors, pourquoi danser?"
- Parce qu'il fallait que je danse! Oui, mon camarade, il fallait encore une fois que je danse. Mais, voyons?... Qu'est-ce que tu fais avec tes yeux? Tu pleures...
- Non, sûrement non!
- Oui, sûrement oui! Et c'est bête... Car Mimi Bluette sera toujours ta camarade; elle t'aura aimé comme un frère, comme un vrai frère... Ecoute, Jack: donne-moi tes mains, donne-moi tes lèvres, si tu veux.... embrasse-moi, essuie tes larmes dans ma belle chevelure...
- Vous étiez autrefois si différente!
- Oui... autrefois mon cœur était celui d'une danseuse... On m'avait appris à être belle, et c'est tout ce que je savais. Aujourd'hui, quand je songe à cette Bluette loin98, j'ai l'impression d'une grand'mère qui trouverait au fond d'un tiroir son portrait de fiancée. J'ai voulu danser la plus belle danse que cette Ville puisse voir pendant de longues années... Mais ce matin. Jack, si mes cheveux devenaient par hasard tout blancs, il me semble que je n'en aurais aucune tristesse.
- Vous avez lu, je crois, de mauvais livres. Ceux qui écrivent des romans, moi je les méprise.
- En effet tu es d'une adorable ignorance, mon brave Jack!
- "Mais je sais, Bliouette, que vous n'avez rien gagné à devenir une femme savante."
- Savante?... Eh bien, comme tu voudras, Jack. Mais souris du coin des lèvres! Tu as été mon danseur, mon camarade et mon frère: quand je serai loin... - si par hasard je devais m'en aller très loin, - pense toujours que Bluette, au fond, très au fond d'elle-même, n'était qu'une égoïste...
- On ne parle jamais clairement quand on ne veut pas dire ce qu'on pense. Nous exprimons toujours nos idées avec un langage bref, en Amérique.
- Oui, en Amérique il y a moins de douleur... On99 aime, on pleure, là-bas comme partout, mais vous avez des, âmes plus fraîches, peut-être plus jeunes, et il y a chez vous moins de douleur. Vous restez presque toujours ce que vous étiez à votre naissance; nous autres, la vie nous change. Dans notre âme originaire il y a des étrangers. Moi, par exemple, j'ai été plusieurs femmes.
- Et vous ne serez jamais la mienne, Bliouette?
- Ecoute, Jack.... Essaye de comprendre ce que veut dire cette phrase: "Je n'y suis plus." Mon âme s'en est allée je ne sais où; il ne reste en moi qu'un cercle béant; la place où était sa douleur. Je te parle, tu m'écoutes; je suis Bluette, tu es Jack; hier soir j'ai dansé, demain... je danserai encore!... Mais, vois-tu, en mon cœur il y a du vide. Il y a un vide que tu ne sens pas, une sensation de la mort qui nous sépare, quelque chose de fini, dont l'irréparable gravite autour de moi. Quand je regarde le soleil, je me souviens que c'est lui qui a brûlé mon âme.
- On appelle ça du spleen. Vous croyez me dire des choses très graves; en Amérique nous appelons ça du spleen. Et il y a des moyens pour le guérir.
- Tu es un définisseur, Jack... c'est terrible! J'appellerai ça du spleen, pour te faire plaisir. Oui, sans doute, il y a des médecins100 très subtils, ou très naïfs. qui prétendent connaître aussi la médecine de l'âme. Quant a moi je ne veux pas les suivre, Jack. Ce sont des fumistes. Je suis allée là-bas, aux Régiments Etrangers, où le soleil est si rouge qu'il peut tuer à force de lumière... Il y en a des centaines, là-bas, que ce spleen hante. Ils se guérissent bien, des fois, même très souvent... lorsqu'ils tombent...
- Oh, mais ce n'est pas la même chose!
- Si, la même. Jack, la même. Et ne dis plus rien, mon frère... Il ne faut pas que tu touches à ces pauvres cœurs. Ils sont là-bas, ils marchent, le grand soleil les accable... Il ne faut rien dire, Jack; tu ne les a pas vus.
- Ils y vont parce qu'ils le veulent bien.
- Oui, sans doute. C'est ça qui est grave. Moi aussi je le veux...
- Quoi?
- Rien... Je veux danser, oublier, vivre... Mais il fallait pourtant que tu saches combien je leur ressemble, car eux aussi ont perdu leur âme, un jour, dans les rafales de la vie, tout à coup. Moi, ce fut à la dernière étape, dans l'oasis, sous la tente, lorsque ce capitaine blessé me répondit d'une voix militaire: "... le matin du 23 Septembre, face à l'ennemi." Il y a des moments au delà desquels on passe, uniquement parce que la vie est très tenace. Or, Jack, avant que je te prie de me laisser dormir, je veux que tu saches encore une chose. La vie est très forte, si forte qu'on peut la vivre même sans cœur. Mais il faut pourtant que chacun suive sa route... J'ai perdu la moitié de mon être le soir où je suis entrée dans sa maison vide; puis, j'ai parcouru cette101 longue distance, j'ai pâti de cet énorme soleil, je serais allée au bout de la terre, soutenue par la foi de le revoir, de causer un instant avec lui... Mais je suis arrivée juste pour apprendre qu'il avait sa médaille... Et les femmes, Jack, ne sont pas un drapeau...
- Taisez-vous, Bliouette; je vois que ça vous fait très mal.
- Non, Jack; je voulais que tu comprennes comment je suis morte, et pourquoi, mon frère, tu ne dois plus m'aimer...
Verso il cadere del giorno, tranquillamente uscì.
Portava un mazzo di fiori d'inverno, racchiusi nel tepore della sua pelliccia di martora.
Camminava con una specie di lievità, con un sorriso fermo e continuo su l'orlo della bocca profumata.
Le strade crepuscolari salivano verso il cielo con un tremante pendìo. La gente passava, ilare, per i selciati che mandavano raggiere; poi lontana si confondeva fra una luce d'acquaforte, brillando, sparendo, in quello smerigliato balenìo.
Qualche vetrina, bianca d'elettricità, sbucava con impeto nel colore della strada.
La guardavano.
I suoi leggeri piedi erano calzati d'antilope, con ricami d'argento.
Qualcuno, dietro le sue spalle, talvolta ripeteva il suo nome gentile: - Mimi Bluette.
Entrò in un ufficio telegrafico, tolse dal distributore un modulo di telegramma, scelse con attenzione il luogo dove posare il suo manicotto, e in piedi, contro il banco, velocemente scrisse queste parole:
/# "Addio Mammina. Sono felice." #/
Rilesse; firmò con un sorriso; diede una moneta, che le cambiarono; uscì.
La strada continuava.
Di qua, di là, nella nitida sera d'inverno, al sommo delle case di molti piani qualche finestra inserenava.
Quella casa era nascosta in una piccola strada, calma, vecchia, di quelle che gli edili ragionevoli vanno cancellando a poco a poco.
Si vedeva, lontana, la Colonna di Luglio sorgere dalla piazza della Bastiglia.
Per il groviglio dei quartieri di Parigi andava incontro a quella strada perduta.
Con tutta l'anima si ricordava la storia d'una lontana sera, quando insieme uscirono dal Bar de la Grande Rouquine.
"... La neve senza vento cadeva su la città in calme striscie verticali, che sembravano propagare un tremito nella bianchezza dell'elettricità. L'automobile camminava senza urto, nel dedalo dei quartieri deserti, per i bianchi anfiteatri delle piazze, andando via lieve, quasi tacita, su quell'elemento agevole che i fari avvolgevano d'un largo alone scialbo nelle zone di oscurità.
"Monsieur Laire... j'ai presque froid... cette fourrure me glace...
"Allora egli si mise più vicino a lei, spalla contro spalla, immergendo la bocca nel profumo del suo respiro, quasi per odorarla come un fiore.
- "Que voulez-vous, Bluette? Le bonheur est la seule chose à craindre dans la vie. Quant au malheur... qu'importe?... c'est ce qui arrive tous les jours... On s'y fait! on s'en fiche! Mais aimer ce qu'on aime, voilà un luxe que certains hommes ne devraient pas se permettre...
"Soltanto la fatica del motore interrompeva l'assiderato silenzio del Bosco; passavano, come scenari d'una fiaba nordica, i laghi pieni di nuvole, gli ippodromi vuoti come steppe, le fattorie, le fontane immobili, divenute un solo ghiaccio, e pareva che frammezzo a tanto inverno mai più non potesse rinascere102 la primavera. La primavera del bosco indimenticabile, odorosa di mammole, di resina e d'acacie, ove ogni filo d'erba diventa quasi un fiore, quando, nelle sere di Maggio, in larghi frastagli di serenità il cielo vi scende a profumarsi, e il Bosco turgido si gonfia di voluttà primaverile, sopraffacendo la Parigi dorata, su cui lancia in fontane di musica il fiume del suo grande respiro..."
La sua tesa veletta si cerchiava intorno ai labbri d'un vapore d'argento.
Le pareva che nel dedalo di Parigi forse non avrebbe mai potuto giungere a quella strada perduta.
Invece la trovò.
Si faceva quasi tardi; non v'era più sole nella piccola vetrina dell'orologiaio, ed ora si potevan leggere a distanza i nitidi cartelli appesi contro l'invetriata:
"Montre Oméga - Or garanti, 18 Carats - Chronomètres - Réparations"
Pareva che, dopo tanti mesi, nessuno avesse toccato neanche una sfera.
Traverso il portone quasi obliquo si vedeva brillare li cortile. Una ringhiera. Un po' di cielo. Qualche albero senza foglie. Un fulvo color di crepuscolo su la ruggine dell'opposto muro.
- Vous allez bien, Madame Greuze?
- Pas mal. On s'éreinte. Et vous, Madame Bluette?
- Merci. Je monte une minute. Où sont les clés?
- Elles se rouillent. Madame Bluette. Et puis, j'allais vous dire: - A qui bon payer un loyer pour quelqu'un qui ne reviendra jamais?
Il gatto lucido la fissava co' suoi magnétici occhi rotondi, colore di zolfo.
- C'est juste. Madame Greuze... Et toujours pas de lettres pour lui?
- Aucune.
Salì.
Per le vecchie scale dormiva con ambiguità un silenzio di edificio deserto. Il congegno della serratura scricchiolò restìo, con una specie di rugginoso dolore. L'uscio, nell'aprirsi, urtò contro una resistenza di tenebre.
Veniva dalle stanze profonde un rumore di buio, un peso di polvere morta.
Bluette cercò lungo la cornice dello stipite l'interruttore della luce. Ma nel suo smarrimento più non lo ritrovava.
Barcollando contro la parete, riuscì ad accendere. Vide l'attaccapanni vuoto.
Tre stampe di cacce inglesi pendevano dal muro. Su la tavola, un bacile di rame, un vaso di cristallo, con lo scheletro di qualche fiore che aveva portato Bluette.
D'un tratto, come una pazza, ella si mise a correre per la casa... Guardò, frugò... Nulla, nulla, nulla!
Sì, era partito per sempre, partito come un vero nomade, partito senza dirle addio...
Tremando si fermò vicino al letto, ch'era stato il lor caldo rifugio, nel delirio e nel paradiso delle ultime notti d'amore; vi buttò sopra i fiori che teneva nella pelliccia di martora, si rovesciò su la coltre, disperata, senza versare una lacrima, e chiusa nelle braccia dell'amante, ubbriaca del suo morto respiro, per l'ultima volta nel mondo con tutto il suo piacere impallidì...
Quando fu rientrata, ed ebbe veduti nella sua propria camera tutti que' fiori, si fermò per un istante a guardarli con poesia.
Fece un atto fervido con entrambe le mani, e leggermente sorrise, come se volesse ringraziare quelle anime floreali, che le venivano incontro quasi per regalarle un ultimo piacere.
Sebbene fossero fiori d'inverno, eran nati su la riva mediterranea, il loro profumo stordiva.
Li guardò attenta, con indugio, con malinconia, come se volesse rammentare la bellezza di ognuno.
Le pareva necessario addormentarsi nel miracolo di una grande primavera.
Fece con lentezza il giro della camera; poi, fermatasi davanti alla specchiera, si tolse i guanti, si disfece la veletta.
I due spilloni, che le appuntavano il cappello nella treccia rotolarono sul marmo luccicante, con un rumore, ch'ella osservò.
Per abitudine, prima di togliere il cappello, rimase un attimo a guardarsi nello specchio; poi, quando ebbe sollevato quel leggero peso dalla gonfia sua capigliatura, macchinalmente si mise a rigirarlo su tre dita, come sogliono fare le donne quando ripensano alla gente che le guardava per istrada.
Era un gioiello di Suzanne Talbot, una cosa da nulla, piena d'invenzione, fatta con maestrìa per il suo viso e per il suo colore. Lo appoggiò sul ripiano dell'armadio, fra i guanti e la veletta, poi con le dita e coi palmi si ricompose le belle trecce, per ridare alla sua pettinatura la leggerezza consueta.
I fiori empivano anche lo spogliatoio contiguo, pieno di specchi e di cristalli, che rompevano in molte raggiere il balenìo della ferma elettricità. Lo spogliatoio, che aveva lo zoccolo della parete in marmo rosa, i mobili di un candido legno trasparente come l'antico avorio, pareva un cofano di madreperla foderato con le vecchie sete che piacquero alla Marchesa di Pompadour.
Incominciò a spogliarsi lentamente, pigramente, con una specie di delizia femminile. Sebbene la casa fosse addormentata, chiuse a chiave alcuni usci, che la isolarono dall'appartamento.
Quando fu in gonnella, con le braccia nude, mise un ferro sul fornello a spirito e lungamente indugiò a contemplare la fiamma violastra.
Poi si disciolse i capelli. Quel peso, quel folto e biondo peso, le fece piegare indietro la nuca. Li vedeva piovere nello specchio, scendere, splendere, fino a poca distanza dal tappeto. Erano vivi, ondeggianti, scintillanti, come la più bella criniera che mai donna portò. Ella stessa, nel guardarli, nel passarvi le dita, provava di quei voluttuosi capelli una timida gioia.
Mentre aspettava che il ferro diventasse caldo, andò a cercare nell'armadio un paio di calze tessute come una trama di velo, poi certe sue scarpine da ballo, arcate, leggerissime, simili a due piccole guaìne ritagliate in una stoffa d'oro.
Sollevò la gonnella di fresca seta e liberò dal morso delle giarrettiere le calze che portava. Slacciò e si tolse l'una dopo l'altra le scarpine da passeggio, intarsiate con ricami d'argento.
Le sue belle aride caviglie, le sue lunghe snellissime gambe di danzatrice, apparvero fuor dai pizzi della gonnella, così bianche da parer modellate in un contorno di azzurrità. Le congiunse; appoggiò i talloni fragili su la compatta foltezza del tappeto. I suoi malleoli erano così snodati che poteva, con le ginocchia tese, appoggiare tutto il piede. I fiossi arcati s'intramavano di minute vene. Tutta la muscolatura della gamba usciva, in quella tensione, con un perfetto rilievo. Sopra i due stinchi esilissimi la luce batteva con riflessi d'oro. Le ginocchia rotonde s'innervavano di robusti ed agili tendini per tutta la lunghezza dei fianchi.
Incipriò lungamente la sua pelle nuda; mise le calze di velo, gli scarpini da ballo, corti e ripidi, che scintillavano come filigrane d'oro.
Si alzò. Si tolse il copribusto; nascose la camicia nel basso elastico di seta che fasciava l'intatto splendore del suo calmo seno.
E così bella e così nuda fu, che, dagli occhi azzurri, ella medesima con invidia si guardava.
Scelse nell'armadio la veste più bella che aveva; dolcemente la portò sui due polsi, la distese, per non sciuparla, su la spalliera di un lungo divano.
La fiamma violastra, in quel vento, si piegava sino a lambire il vetro. Allora provò il calore del ferro in un pezzo di carta velina.
Fece un grandissimo nodo con la stupenda sua criniera, vi mise poche forcelle, prese uno specchio a mano, ed attentamente si guardò.
I più lievi suoi capelli, non ancora del tutto nati, brillavano sotto la capigliatura come un velluto biondo.
Leggermente, col ferro venuto al giusto calore, ondulò i capelli che le nascevano dalla fronte.
Ma prima di coprirsi con la veste, si guardò per un'ultima volta in quel suo grande specchio scintillante. Si guardò, e chiuse gli occhi, tanto le veniva un piacere sensuale dalla sua nuda e limpida bellezza, che nessuno bacerebbe mai più.
Poi scelse una bella ghirlanda, fra quelle che soleva portare su la scena, e baciandola con malinconia se la ricinse intorno alla fronte.
Era la sua corona di fiordalisi, profumati con un profumo di Coty.
Allora spense la fiamma, chiuse il fornello a spirito, rimise nella scatola d'oro il piumino per la cipria, e dopo aver compiuto con ordine questi atti pieni di tranquillità, leggermente mise un piede appresso l'altro nella sua bella veste, ammirandosi come una fidanzata. E con le mani dietro la schiena, benchè fosse un poco difficile, speditamente se l'agganciava.
Dalla strada calma non veniva rumore; le finestre chiuse, nascoste nei drappeggi delle tende invernali, per sempre la separavano dallo spettacolo della immensa Città.
Il suo pensiero per un momento si allontanò verso i teatri notturni, verso le orchestre che infurian di musica sotto le ribalte meravigliose; per un momento pensò con con un tremito al suo leggero nome di danzatrice, all'azzurro innocente profumo dei fiordalisi di Mimi Bluette...
Si mise una molteplice collana di perle, fredda e pesante, che le scendeva sino al grembo.
Alzò le sue piccole mani, le guardò contro la fiamma elettrica, forse per vedere in quella trasparenza il disegno delle azzurre sue vene.
Poi sorrise.
Capì che nel mondo non aveva più nulla da fare.
Più nulla da fare...
Sì, una cosa.
In quel momento le passò davanti agli occhi la memoria di un giardino; di un giardino barbaro e stupendo, che aveva rasentato, nella fuga del treno, lungo i sobborghi di Algeri.
Prese un bicchiere, un bicchiere fino e senza piede; prese una bottiglia ch'era sul lavabo, e versando l'acqua, fissando l'acqua, fin quasi all'orlo, adagio, attentamente, lo riempì.
In quel momento rivide la sua mamma; rivide la sua mamma com'era prima della ricchezza, quando gli artefici di Parigi non le avevano ancora fatti nascere que' suoi fulgentissimi capelli biondi.
Aperse l'armadio. In un cassetto, in un piccolo scrigno, fra le innocue medicine che si usan tenere con sè, v'era la scatola di cartone, piatta, scura, suggellata, ch'ella aveva saputo carpire con molti raggiri all'equivoco ed onesto venditore di paradisi.
In quel momento rivide il banco della Grande Rouquine, la sua fisionomia di cera, con due grandi occhiacci da gatto, verdi. Le parve riudire quella voce fioca e sonora, bruciacchiata dall'arsura delle sigarette russe.
Con l'unghia ruppe il suggello di ceralacca. Nell'interno della scatola, bene ordinate, come nelle caselle d'un alveare, trovò le dodici minuscole ampolle di vetro, colme d'un liquido che non aveva colore.
Terminavano con un tubo filiforme, che si poteva spezzare come un esile fuscello di paglia. V'era inoltre una piccola siringa, tersa e fina, che brillava nella depressione dell'astuccio di velluto. Ma non la toccò. Rimase a guardare con occhi fermi quelle dodici ampolle minuscole, non piene, dove il liquido incolore formava una specie di occhio tremolante.
Erano sei e sei, l'una presso l'altra, nelle caselle di cartone, sovra uno strato di bambagia. Non v'era scritto nulla, non v'era il più piccolo segno che ne tradisse la micidiale potenza.
Col rovescio d'un'unghia le percorse103 tutte, come due piccole tastiere.
Poi le tolse ad una ad una dalle cellette ove stavano; le contò fino a cinque; poi fino a sette; poi ne aggiunse ancor una.
Questa volta si dimenticò di riporre la scatola; non spinse nemmeno il cassetto; non rinchiuse l'armadio.
Ma teneva quelle fialette nella sua dolce mano, piegando il palmo affinchè non potessero cadere. Si muovevano, si urtavano, con un sottilissimo rumore di vetro fino. Quegli occhi tremolanti prendevano il colore della sua mano.
In quel momento, con il suo cuore di ballerina che moriva, ella pensò tremantemente a Dio.
Sciorinò sul marmo del lavabo un asciugamano a spugna, e quando fu certa che dal marmo non scivolasse a terra, con attenzione, con tremito, ve le depose.
Udiva il rumore de' suoi braccialetti.
Il rumore, non calmo, del suo respiro.
Si guardò ancora nello specchio. Volle pensare alla sua faccia morta...
Ma non la vide.
Ruppe un'ampolla. Versò il poco liquore nel bicchiere. L'acqua non parve mutata. Produsse qualche circolo, - che si fermò.
Udiva il rumore de' suoi braccialetti.
Pensò al cadavere del soldato Laire, che non trovava sepolcro nella bufera di sole...
Con la bocca serrata immaginò il sapore di quell'acqua innocente, che le avrebbe regalato il paradiso...
Ruppe ancora due fialette, ancora tre...
L'acqua non parve mutata. Il veleno stupendo vi entrava con leggere bolle d'aria. Scoppiavano. La stanza immobile brillava nel vetro fino.
Le ruppe tutte, con deliberata velocità.
Udiva il rumore de' suoi braccialetti.
Prendendo il bicchiere nella mano, volle sorridere, volle dire che moriva, ma non potè...
Guardò i fiori, lo specchio, la vita...
Camminò in circolo. Si guardò i palmi delle mani, le ginocchia, la stoffa d'oro degli scarpini da ballo che le calzavano i piedi.
Aspettava di sentir nascere in sè una profonda ubbriachezza...
Rise.
Le passò davanti agli occhi, nel fumo di una vasta nuvola, quel biondo vapore che dà lo Sciampagna, quando la mano d'un amante alza il bicchiere...
Nella Città lontanissima qualcuno suonava il My Blu...
Udiva il rumore de' suoi braccialetti.
Traversò lo spogliatoio, la camera; si fermò con una specie di paura estatica vicino al capezzale del letto.
Rimase immobile vicino al ietto.
Ebbe voglia di guardar l'ora; ma non vedeva bene le sfere...
Le sembrò di perdere l'equilibrio; spinse le due mani su la coltre, affondò nella seta piena di guizzi le falangi che non sentiva quasi più... Alzò un ginocchio, poi l'altro; si mise carponi sul letto, poi seduta, poi supina; immerse la nuca nel guanciale, distese le braccia lungo i fianchi...
E rivide allora stupendamente le girandole di fuoco: "Maxima Maximum... La Revue de l'Alhambra..." nel vapore del primo sogno, nel colore di Parigi la Babelica...
Mimi Bluette... Mimi Bluette!... Era stata la bellezza e la musica, nuda, su le ribalte maravigliose... Aveva portato, nell'anima dionisiaca, il dolore della eterna poesia...
E vedeva le perdute carovaniere avventarsi come turbini di fiamme verso l'antipodo scintillante, laggiù, per la terra senza ombra, dove, negli uragani di sole, con l'iracondo nomade vento il sepolcro cammina...
Era ferma, era lontana, sollevata nel grande miracolo, ravvolta in un principio di paradiso...
Là indietro, nella Città lontanissima, quasi fuori dalla vita, qualcuno suonava il My Blu...
Le parve, a poco a poco, in una musica, di sentirsi divinamente baciare...
Ma non poteva esser certa, nè rispondere, non poteva capire da chi.
E qualcuno, sul fiore dell'anima, divinamente le diceva nell'amore: "... vous êtes ma dernière coupe de Champagne, mon dernier bouquet de roses... quelle folie!..."
Scritto lontano, con poesia. 1914-1915.