Avis divers relatifs à l'œuvre d'Arras. Observation sur le ministère paroissial. A
Arras, l'aumônier du patronage étant sous-occupé,
il faut maintenir et l'école et le patronage.
Vaugirard, 16
avril 1867
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
Notre retraite commencera le dimanche au soir, 5 mai, et nous sera donnée par
un r.p. du Collège, le r.p. Leblanc, directeur du spirituel de cette maison.
Vous arrangerez pour le mieux l'envoi de ceux d'entre vous qui devront y
participer; je ne puis, à cet égard, vous donner d'instructions qui pourraient
préjudicier aux besoins de vos services.
Vous règlerez aussi pour le plus grand bien le départ de M. Trousseau et le
temps de son absence; je pense, comme vous, que huit jours passés chez sa mère
sont bien assez; l'obstination de cette famille est, espérons-le, plus aveugle
que mauvaise; les bons procédés lui ouvriront peut-être les yeux; il sera
nécessaire toutefois que la grâce de Dieu intervienne.
Le lundi de Pâques, nous allons d'ordinaire retrouver nos enfants de Vaugirard
à Bellevue, où ils assistent aux vêpres et au salut à 4h.; il est probable que,
si j'y vais, je ne partirai pas de Chaville avant 2h.40 et peut-être 3h.40. M.
Victor [Trousseau] m'y trouverait donc au moins jusqu'à 2h.40.
Je crois qu'il sera bon de ne pas relever ses admirations pour le ministère
paroissial; elles peuvent être une taquinerie et, en tous cas, l'esprit de
contradiction pourrait les rendre réelles de fictives qu'elles sont
présentement.
Je ne vous ai point dit, à propos de votre prédication dans la paroisse d'Arras
où on vous avait invité dernièrement, que nous nous abstenons des prédications
dans les paroisses de villes, parce que le fait était tout exceptionnel; j'ai
pensé que vous aviez cette même disposition et que vous éviteriez, autant qu'il
dépendrait de vous, d'accepter de tels engagements.
Je m'étonne que Mgr d'Arras pousse à la suppression de notre école
qui avait été jugé nécessaire; elle se fait assurément dans un bon esprit et
avec toutes les garanties chrétiennes désirables; les établissements
d'instruction tenus religieusement pourraient-ils donc être jamais trop
nombreux? Les mauvais sont malheureusement bien plus multipliés qu'il ne
faudrait.
Est-il certain d'ailleurs qu'un patronage aussi peu nombreux que l'est celui
d'Arras motivât la présence d'une communauté, fût-elle réduite à trois
personnes; que feraient ces religieux durant la semaine? du ministère dans la
ville pour ce qui regarde le prêtre, mais ce n'est guère là notre fin directe;
il faudrait donc s'occuper à quelque autre œuvre, mais avons-nous position
suffisante à Arras pour cela?
Adieu, mon bien bon ami et fils en N.S.; prions toujours beaucoup, c'est le
plus sûr de nos actes et le plus puissant.
M. Paul [Baffait] reste fort malade, avec une tout imperceptible amélioration.
Vous ne m'avez rien dit de vos malades; il me semble qu'il pourrait y avoir un
peu d'espoir pour votre cher frère, la jeunesse a de telles ressources et les
prières de votre bonne mère doivent tant valoir auprès de Dieu!
Votre ami et Père en N.S.
Le Prevost
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