Envoi inconditionnel de M. de Varax à Amiens. Conditions
de la pension des apprentis de Vaugirard. Détails sur
les scolastiques à Metz.
Vaugirard, 23
août 1867
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
Nous pensons que vous irez à Amiens, mais vous savez que nos vues sont si
souvent changées d'un moment à l'autre par les circonstances que vous ne devez
regarder cette disposition que comme projet, plutôt que comme une décision
formelle. Vous pouvez toutefois envoyer chez M. Caille vos livres et autres
objets, prenant soin d'y joindre un petit mot indiquant que cet envoi est fait
à tout hasard, mais sans que vous ni nous-mêmes ayons une certitude absolue que
là sera définitivement votre destination.
Je vais écrire les deux lettres, pour Mgr et pour M. Roussel; les
chaleurs me donnent un peu de malaise de santé et me rendent le travail
difficile.
Pour le jeune Lefebvre, M. Myionnet me prie de vous dire que nous demandons à
nos apprentis une pension de 30f
par mois pendant 2 ans; après, ils continuent sous nos yeux gratuitement leur
apprentissage et sont nourris et entretenus comme devant par nous. M. Lantiez
pense que, si la santé du jeune Lefebvre s'est fortifiée et si ces conditions
sont agréées par son frère, on pourrait l'admettre.
Vous ne pensez pas que les vues de son frère pour sa consécration au soin des jeunes
gens soient assez arrêtées pour que vous lui proposiez de faire son année
d'épreuve des études à Chaville?
S'il abondait, avec votre avis favorable, en ce sens, nous nous contenterions
de 400f
de pension, blanchissage et raccommodage compris; il serait ainsi à même de
veiller sur son frère. Pesez, et n'allez en avant que si la prudence est sauve.
Je crois que la place de M. Trousseau serait, pour le plus grand bien, à Metz
(maison régulière entre toutes), avec M. Baumert excellent de tous points, M.
Magnien et probablement un autre des étudiants de Chaville; ce serait comme un
petit séminaire, dans de parfaites conditions, MM. de St-Sulpice ayant à Metz,
comme Directeurs, des sujets fort distingués.
Je crois qu'à l'hiver, M. Victor [Trousseau] porterait difficilement l'internat
d'un séminaire.
M. Chaverot est arrivé ce matin; il vous offre ses sentiments les plus dévoués
et à tous les vôtres. Recevez aussi, pour vous et pour eux, mes tendres
sentiments en J. et M.
Le Prevost
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