Prochaine visite de M. Lantiez à Amiens.
Changement de personnel: avec le temps, "bien des choses se mettront en ordre régulier".
Chaville, 31
octobre 1867
Vigile de la Toussaint
Bien cher ami et fils en N.S.,
Je reçois votre lettre à l'instant (3h. de relevée), arrivant de Vaugirard où
j'étais allé pour quelques confessions. Je présume que votre mal de gorge a
lâché prise, puisque vous ne m'en parlez pas; vous iriez tout à fait contre la
sagesse chrétienne et contre mes recommandations formelles si vous n'usiez du
goudron et des autres moyens qui vous ont été prescrits pour prévenir les
accidents qui pourraient atteindre votre santé.
M. Lantiez se rendra lundi, 2 novembre, à Amiens pour régler avec vous l'ordre
de vos exercices et services. Un peu d'attente, pour vous laisser préalablement
observer les choses autour de vous, eût peut-être été mieux, mais il a besoin,
dit-il, de revenir sans grand retard à Vaugirard pour diverses dispositions. Je
pense qu'à ce moment vous pourriez voir définitivement avec lui ce qui sera
praticable concernant M. Victor [Trousseau]. Peut-être pourriez-vous voir Mgr
si vous aperceviez quelque indice de difficulté. Sans y mettre d'empressement,
nous aurions à souhaiter que, si la chose se doit faire, elle tarde peu à se
réaliser, car plus la position sera assise à Metz, soit au séminaire, soit
ailleurs, plus il sera difficile de la défaire. Dès ce moment, j'ai déjà
quelque embarras pour justifier près de Mgr l'Evêque ce changement
si peu mesuré en apparence. Le bon Dieu nous inspirera, s'il y a lieu d'agir en
ce sens.
Avec un peu de temps, de charité et de patience, bien des choses se mettront en
ordre régulier.
Je vous enverrai un calice, qui sera prêté seulement.
J'approuve le fauteuil de paille que votre santé faible peut exiger.
J'écris très brièvement, la veille de la Toussaint se prêtant peu aux longues
correspondances.
Adieu, mon bien cher ami et fils en N.S., croyez à tous mes sentiments
affectueux pour vous; assurez aussi nos
ff., M. Caille en particulier, de mon
paternel dévouement en N.S.
Le Prevost
L'image va être remise à M. Augustin [Chiararelli].
M. l'abbé d'Hulst m' écrit pour me demander votre adresse, que je lui ai
donnée.
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