1254  à M. de Varax

Conseils d'hygiène. Maladies de MM. Leclerc et Legrand. Diverses nouvelles. Belle conduite des membres des œuvres engagés dans l'armée pontificale.

Vaugirard, 15 novembre 1867

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            Vous ne devez pas oublier qu'après les saisons d'eaux sulfureuses, les organes de la respiration restent fort impressionnables et que, durant tout l'hiver suivant, on a plus que de coutume à prendre des précautions contre le froid et aussi contre la fatigue qui résulterait de parlers trop longs ou trop accentués. Par prudence et par obéissance aussi, gardez ces ménagements. Je désire que vous me disiez, dans votre prochaine lettre, quelle place tient, dans votre régime quotidien, l'eau goudronnée.

            Aujourd'hui, je ne vous écris à autre fin que de vous recommander ces soins de prévoyance.

            M. Leclerc est assez bien, en apparence bien remis; cependant le médecin ici, trop timide ce me semble, voudrait qu'il restât encore à Vaugirard jusqu'au 1^er janvier; ce serait 6 mois de perdus; le médecin prétendait qu'on aurait dû l'envoyer à Amiens, plutôt que M. Trousseau.

M. Alexandre [Legrand] va si mal que nous écrivons à Tain pour solliciter son admission; priez pour lui, et aussi pour nous tous que cette situation pénible contriste.

            J'ai rencontré hier M. Bedel en omnibus, il vous écrira.

            M. Girard est à Chaville, philosophant de son mieux.

            On nous écrit de Rome que tous nos amis et enfants et jeunes ouvriers au service du Saint-Père ont tous fait leur devoir⁴⁰⁰; ils rendent témoignage à M. Boucault dont la conduite, disent-ils, a été héroïque (Lettre de M. Vrignault)⁴⁰¹.

M. [Jules] Blanchetière, qui avait été présenté par M.M. Tulasne à M^me votre mère, est nommé Secrétaire de la Société de S^t-Vincent de Paul, en remplacement de M. Brandon qui s'est engagé dans les zouaves pontificaux.

            Je mets fin à ces détails, vous laissant, cher enfant, dans le Cœur de notre divin Seigneur où, je pense, est votre demeure la plus habituelle; je tâcherai de m'y trouver bien souvent avec vous.

            Mille bons souvenirs à M. Caille et aux autres ff.; je remercie M. Trousseau de sa lettre, j'espère un peu plus tard trouver un moment pour lui écrire.

            Votre ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost