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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1201 - 1300 (1867 - 1868)
    • 1255  à M. d'Arbois
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1255  à M. d'Arbois

Mesures pour guérir un frère, malade imaginaire.

 

Vaugirard, 22 novembre 1867

            Bien cher ami et fils en N.S.,

            Nous avons pensé tous ici depuis longtemps que l'imagination entrait pour beaucoup dans l'état de santé de M. l'abbé Jean [Gauffriau] et qu'avec un peu de fermeté dans la volonté, il pourrait s'affranchir de plusieurs des servitudes que lui impose sa crainte excessive de l'apparence même d'une souffrance. Nous croyons qu'il y a bien quelques points faibles dans son organisme, mais qu'il s'exagère cette débilité et qu'il nuit par là probablement à sa santé qu'il soigne trop, et certainement à l'action qu'il pourrait avoir successivement dans les œuvres.

            Avant tout, le temps qu'il donne à l'oraison est trop court; si une application fort persistante le fatigue, il pourrait suppléer à la brièveté de son oraison du matin en faisant au moins, dans un autre moment du jour, quelque quart d'heure de méditation. Pourquoi le samedi lecture tronquée? S'il se couche plus tôt, il semble qu'il pourrait se lever moins tard.

            S'il prend du vin le matin, un peu de soupe remplacerait avantageusement le chocolat; on s'explique difficilement du chocolat et du vin ensemble, il y a là une sorte d'abus.

            S'il est vrai que son estomac, un peu fantasque, ait quelques lassitudes durant le jour, un peu de gomme non sucrée remplacerait le chocolat dont on peut faire une sensualité, à moins d'une habitude de mortification soutenue.

            La chambre fermée est tout à fait hors de nos habitudes et n'est pas motivée en apparence, non plus que des cheveux longs quelque peu notablement.

            M. Risse se plaignait beaucoup du peu de résistance qu'avait M. Jean contre les entraînements du saint ministère; il a éprouvé qu'à moins d'être strictement limité dans ses services extérieurs, il prêterait vite matière à observation pour l'exécution de ses emplois essentiels.

            Pour la confession des femmes, je suis presque sûr que Mgr s'y opposerait, ses vues à cet égard m'ayant été déjà manifestées; je désire que nous n'entrions pas dans cette voie.

     Je m'arrête ici; je vais écrire deux mots à notre cher f. Moutier qui me montre de bonnes dispositions et que je désire encourager.

            Assurez notre cher abbé Jean que mes petites observations sur son règlement me sont inspirées seulement par le sentiment que j'ai de tout le bien qu'il peut faire s'il arrive à fortifier quelques points faibles qui restent dans son imagination et dans sa volonté.

            Adieu, mon bien cher ami et fils en N.S.; croyez, avec tous vos frères, à mon tendre dévouement en N.S.

                                                                                             Le Prevost

            Pour notre cher M. Boiry, je ne m'étonne point de ses bonnes dispositions, j'en bénis Dieu; je crois que nous devrons demander la tonsure pour la Trinité, si, comme j'y compte bien, tout se soutient jusque-là. Pour la philosophie, c'est une excellente pensée; le premier volume est égaré; je ferai en sorte, d'une façon ou d'une autre, que vous en ayez un au plus tôt.

 

 




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