Questions sur les Œuvres d'Amiens. Les charges des deux
Œuvres déjà existantes interdisent de ne rien
entreprendre de nouveau sans en converser avec MLP. Mort d'Ernest Vasseur,
frère d'Alphonse.
Vaugirard, 10
décembre 1867
Mon bien bon ami et fils en N.S.,
Voilà plusieurs semaines que j'entends annoncer un voyage de votre part à
Paris, mais je ne vois pas qu'il se réalise; je ne m'en étonne pas beaucoup,
sachant combien vos occupations sont multipliées; nous ne désespérons pas
néanmoins que vous ne puissiez vous échapper durant quelques jours pour nous
visiter et nous dire comment vont, et votre maison, et vos œuvres. M. de Varax,
qui est plus libre et pour lequel des correspondances fréquentes sont une
habitude, me dit, il est vrai, en ensemble, comment vous marchez, mais il n'est
encore qu'à demi au courant de vos travaux et sa participation y est encore
assez restreinte. Néanmoins, le sachant à la fois zélé et très intelligent de
tous les rouages des œuvres, je suis persuadé qu'il vous rendra successivement
des services bien utiles. Il paraissait croire que, les travaux de la maison St-Jacques
étant déjà avancés, vous gardiez l'espérance qu'elle pourrait bien
prochainement recevoir un patronage. La chose, assurément, serait désirable au
point de vue du bien des pauvres jeunes apprentis, mais votre personnel
soutient avec peine déjà et imparfaitement les deux œuvres réunies rue de
Noyon; on ne voit pas bien comment on pourrait, à distance notable, donner
encore appui et concours actif à un autre établissement. J'espère, mon bon ami,
que, tenant compte des observations que je vous ai adressées déjà à ce sujet,
vous n'entreprendrez rien sans en converser avant tout avec nous.
M. Alphonse Vasseur recommande à vos prières son frère, M. Ernest, qui vient de
mourir d'une maladie de poitrine. Il a été malheureusement surpris par la mort
qui est venue plus vitement qu'on ne l'avait pensé, et il n'a pu être confessé.
Nous allons essayer pour M. Alexandre [Legrand] de la maison de Tain; ses accès
sont si fréquents et si graves qu'il devenait impossible de le laisser plus
longtemps en si triste état.
M. Arsène [Briscul] ne va pas mal, nos Messieurs ne sont pas mécontents de ses
dispositions.
J'espère que tout va bien aussi pour vous. Adieu, mon bien bon ami, croyez à
mon affectueux dévouement pour vous et pour tous nos chers frères.
Le Prevost
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