Raisons d'un mouvement de personnel. Bien que souffrant
du zèle incontrôlé de M. Caille, MLP. lui sait gré de l'attention
qu'il porte à ses frères.
Vaugirard, 28
janvier 1868
Mon bien bon ami et fils en N.S.,
M. de Varax m'ayant dit, à son dernier voyage ici, que M. Louis Hubert, bien
qu'animé de bonnes intentions et ne manquant pas de qualités, était peu propre
aux surveillances, vous auriez désiré qu'il pût être remplacé. Nous avons, à
plusieurs reprises, cherché qui nous pourrions vous donner à sa place qui fût plus
capable de bien faire ce service, nous n'avons trouvé personne de disponible
qui eût quelque valeur sérieuse pour des emplois de confiance. En ces derniers
temps, un bon jeune homme de 18 ans seulement, mais grand et fort et assez
intelligent, pieux et de bon caractère, s'étant attaché à notre Communauté,
j'avais eu la pensée qu'étant un peu formé, il pourrait vous rendre de bons
services; mais ces MM. du Conseil ont jugé qu'il était encore trop peu initié
aux œuvres et surtout qu'étant né à la campagne, il n'aurait pas, sans une
attente plus prolongée, la subtilité et l'expérience suffisantes pour
surveiller des enfants des villes et pour prendre influence sur eux. Cette
ressource n'est donc pas immédiatement disponible.
M. de Varax m'écrit un mot pour me faire connaître qu'un jeune homme de votre
œuvre, nommé Gérold, est disposé à faire son postulat chez vous et pourrait,
dès ce moment, vous aider à St-Jacques. Je m'en réjouis et je pense
que c'est là, sans doute, une grâce de la Providence qui veut venir à votre secours; vous
regarderez seulement s'il ne conviendrait pas de laisser rue de Noyon ce jeune
homme et si un autre, un peu plus expérimenté parmi les frères, ne pourrait
plus convenablement vous accompagner à St Jacques; vous pouvez mieux
que moi en juger.
M. de Varax me dit que, malgré les soins dont vous l'entourez avec beaucoup de
charité, il a été souffrant ces jours derniers; les indispositions sont
partout, en ce moment, fort multipliées; espérons que celle de M. de Varax sera
sans suite. Je ne vous remercie pas de votre bonté pour vos ff., et pour M. de
Varax en particulier; j'ai vu souvent par moi-même combien cette charité est
habituelle pour vous.
Le temps me manque pour écrire aujourd'hui à M. de Varax, veuillez lui dire la
substance de ma lettre. Adieu, mon bien bon ami et fils en N.S. Croyez à toutes
mes tendres affections pour vous et pour tous vos frères.
Votre ami et Père en
N.S.
Le Prevost
|