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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1201 - 1300 (1867 - 1868)
    • 1283  à M. Maignen
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1283  à M. Maignen

Voyage de M. Maignen à Rome. Importance pour l'Institut des démarches faites là-bas. Rôle du Supérieur: "qu'il aime plus que les autres ceux que le Seigneur l'a chargé de conduire", grâce à la part spéciale de charité que Dieu lui a communiquée. Nouvelles de Nazareth. Profiter spirituellement du séjour de Rome.

 

Paris, le 17 mars 1868

Maison de Nazareth

            Bien cher ami et fils en N.S.,

            Nous avons reçu vos lettres, je n'ai pas besoin de vous dire avec quelle satisfaction pour tous, avec quelle joie pour moi surtout, à qui Dieu permet de vous aimer plus que les autres ne vous aiment. Depuis Saint Pierre, en effet, c'est le propre de tous ceux, dans l'Eglise, qui ont quelque part d'autorité, d'avoir en même temps, par grâce spéciale de Dieu, quelque effusion de sa divine charité, afin qu'ils aiment plus que les autres ceux que le Seigneur les a chargés de conduire et d'aimer. Nous partageons votre bonheur; plusieurs l'envient, sans doute; pour moi, j'en jouis, il me semble, comme si je l'éprouvais personnellement; non par insensibilité, pour le réel contentement qu'on trouve dans la vue des belles et saintes choses, mais parce que je m'identifie avec vous, autant qu'il est possible de le faire. Votre voyage est d'un grave intérêt pour la fin qui vous l'a fait entreprendre, mais il est à mes yeux encore plus important pour ce qui concerne notre petite famille religieuse. Je regarde comme un grand bonheur que M. Hello d'abord et vous aujourd'hui, ayez pu aller recommander au Seigneur, aux pieds des Saints Apôtres, notre chère Congrégation, jusqu'ici si peu forte et qu'un rayon de grâce vivifierait en un instant; demandez-le ardemment, cher enfant, et, si vous l'obtenez, dans ces sanctuaires bénis, si chers à Dieu, oh! que votre voyage aura été heureux pour nous! Un petit indice de bénédiction spéciale s'est un peu montré ces jours-ci, mais indice vague et mal défini encore; prions, de ce côté ou d'un autre, le secours d'En Haut se manifestera.

            Je suis de mon mieux, des yeux, ce qui concerne votre œuvre, sans que ni moi, ni ceux qui vous y assistent d'ordinaire puissent empêcher que votre absence s'y fasse assez notablement sentir, sans rien d'inquiétant toutefois jusqu'ici. J'ai écrit à M. Meurinne une petite lettre cordiale dans le sens que vous aviez indiqué à M. Paillé.

            J'ai vu hier votre bonne mère à la Chapelle St-Tharsice; elle a été heureuse d'avoir de vos nouvelles, mais elle a gémi un peu de ce que nous avions seuls de vos lettres et qu'elle en était privée; peut-être trouverez-vous quelque moment pour lui écrire un mot.

            Voilà tout ce que je vous puis écrire aujourd'hui. M. Hello a été souffrant d'une angine depuis une huitaine de jours; on l'avait confiné à Chaville; il va mieux et reviendra demain pour la fête de St Joseph qui se fera l'après-midi, jeudi, à la Chapelle, à peu près complètement terminée; ce serait bien sans le plafond qui devient plus laid à mesure que le reste s'améliore. On n'est jamais content en ce monde; l'homme ne dit jamais, comme Dieu à la création, qu'il vit que tout était bien; l'imparfait est notre lot, hélas! pas en maçonnerie seulement.

            Je compte que, consciencieusement, vous ne resterez à Rome que le temps nécessaire pour vos affaires, d'autant qu'on peut espérer, avec la tournure heureuse qu'elles prennent, un retour assez prochain.

            Bien que vous écriviez, sans aucun doute, exactement à M. Keller, j'ai pensé qu'il était bien de lui communiquer votre dernière lettre qui traitait uniquement du but de votre voyage et qui, peut-être, devançait d'un jour celle que vous lui auriez écrite à lui-même; M. Paillé est allé la lui porter.

            Adieu, mon bien cher enfant; il me semble que vous allez rapporter de tout ce monde de sainteté que vous avez traversé quelque chose de pénétrant et de vivifiant qui accroîtra votre foi, votre amour pour Dieu, votre zèle des âmes, et qui apportera aussi la bénédiction dans notre petite famille; je serai heureux que tout ce bien lui arrive par vous.

            Adieu, mon cher enfant, mille amitiés de nous tous aux amis que vous avez trouvés à Rome; tous nos ff. prient pour vous; les apprentis, les jeunes ouvriers, personne ne vous oublie et, moins que personne,

            Votre affectionné ami et Père en N.S.

                                                                                                Le Prevost

 

 




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