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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1201 - 1300 (1867 - 1868)
    • 1290  à M. Maignen
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1290  à M. Maignen

Encouragements face aux difficultés rencontrées pour établir l'œuvre du Cercle des zouaves. Nouvelles du Cercle de Nazareth.

 

Paris, 31 mars 1868

            Bien cher enfant en N.S.,

            Nous avons pris une vive part aux soins que vous ont causés les incidents de l'œuvre qui vous a conduit à Rome; mais vous vous serez raffermi, je le pense bien, par la pensée que les contrariétés et peines sont le signe manifeste de la bénédiction de Dieu dans les choses qu'on entreprend pour son service. Autrement, on ne prierait pas assez, on se confierait en soi-même et l'on s'attribuerait le succès si on vient à l'obtenir; priez donc beaucoup, cher ami, humiliez-vous dans votre indignité et dans votre impuissance, et après allez fermement, Dieu sera près de vous.

            M. Paillé arrive de chez M. Keller, dont il est allé prendre l'avis de ma part. M. Keller est tout à fait de votre sentiment; il croit qu'il faut, à moins d'oppositions et résistances supérieures auxquelles on ne puisse résister définitivement, passer outre et s'arrêter au Palais Torlonia; ses raisons sont les vôtres: lieu un peu en dehors du mouvement, voisin des casernes et de l'hôpital. C'est surtout pour ceux qui manquent d'appui qu'on fait le Cercle; ceux-là sauront le venir chercher en dehors des promenades. On fera, s'il y a lieu, quelque chose de spécial pour la légion d'Antibes, trop éloignée du Palais Torlonia.

            M. Meurinne est venu au Cercle dimanche; il a été aimable avec les jeunes gens, mais il a manifesté quelque inquiétude et peine de votre absence prolongée, la regardant comme bien préjudiciable en ce moment pour les intérêts du Cercle des Ouvriers. Il insiste pour que vous reveniez sans faute tout de suite après Pâques; je ne suis pas même sûr que M. Paillé ait osé lui avouer que vous ne pourriez revenir avant.

            M. Vrignault vous l'écrit, il sera à Rome pour le 1er mai; si donc vous avez quitté cette ville le 15, il n'y aura qu'une courte lacune jusqu'à son arrivée. Ne donnez pas trop de position à M. Boucault, de peur qu'il ne se prévale trop en votre absence.

            M. Myionnet a passé dimanche la soirée au Cercle, où il a été bien accueilli. M. Decaux y viendra dimanche au soir et y parlera aux jeunes gens. Nous employons toutes les industries pour qu'ils restent fidèles et viennent à la retraite. Mais ces moyens ne sont que des expédients et n'auront pas longtemps efficacité.

            Je voulais écrire un mot à mon cher fils Girard, le remercier de sa bonne petite lettre; je lui sais gré de regretter un peu, même à Rome, sa vie studieuse et calme de Chaville; elle valait mieux pour lui, sans doute, dans l'ordre ordinaire des choses, mais puisque Dieu l'a attiré ailleurs, c'est qu'il en sera définitivement mieux ainsi pour lui; qu'il ait confiance, ses études ne souffriront que momentanément; après que les choses seront assises, la régularité et le calme suffisants reviendront; qu'il cherche en Dieu sa paix, elle descendra dans son cœur. J'envoie la lettre pour sa sœur.

            Le jeune Conort, ancien membre du Cercle, est venu me consulter sur la voie qu'il doit suivre; sa santé est meilleure; il incline à la vie religieuse, sans qu'il m'ait précisé en quelle Congrégation; il m'a paru qu'il pensait à nous, il vous consultera à votre retour

            Pour MM. Thenon et Girodon, ils sont toujours bien disposés, mais ils n'arrêteront leur sentiment qu'après Pâques et après un pèlerinage à N.D. de Chartres; alors, si le Seigneur les tourne vers nous, il y aura plusieurs difficultés d'exécution à surmonter: consentement de l'Archevêché, etc. Il faut beaucoup prier, afin d'avoir sûrement la volonté et le secours de Dieu.

            Adieu, mon cher enfant, je suis obligé de finir; tout le monde ici prie pour vous et montre son affection pour vous. M. Cochin m'écrit une bonne lettre, mais il est sérieusement empêché pour dimanche, c'est pourquoi nous avons recours à M. Decaux.

             Croyez, cher enfant, à ma tendre, très tendre affection en J.M.J.

            Votre ami et Père dévoué

                                                                                             Le Prevost

Avancez au jeune Mauger 20f que Mme d'Erceville lui donne; M. Vasseur vous les rendra au retour.

 

 




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