Nouvelles de la fondation à Rome. MLP. se plaint du
silence de M. Caille. L'avenir des Œuvres d'Amiens (Noyon et St-Jacques). La retraite sera prêchée par le père
Eymard, fondateur de la
Congrégation du T.S.Sacrement.
Paris,
15 avril 1868
Bien cher ami et fils en N.S.,
Je vous écris cursivement, comme presque toujours, trouvant après Pâques bien
des correspondances en suspens; je suis d'ailleurs, jusqu'à jeudi 16, gardien
du Cercle, en l'absence de M. Maignen qui arrivera de Rome samedi. Il a mis sur
pied le Cercle Romain, espérons qu'il prospérera; MM. Girard et Charrin restent
pour le soutenir; M. Vrignault part pour un mois et les secondera de son mieux
dans les premiers temps; Dieu fera le reste, nous en avons la confiance; de
bons entourages et des appuis solides s'y intéressent, mais les difficultés
sont nombreuses.
Je joins ici 200f
pour le trimestre de votre petite pension à Amiens; j'ai pu la composer avec ce
qui me restait de quelques intérêts touchés avant la vente de vos titres et en
parfaisant la somme au moyen de 50f
que je viens de toucher pour inscriptions romaines.
M. Paillé me prie de vous dire qu'il placera, selon votre désir, les 1000f envoyés en trop à M.
Berlotti pour les droits de mutation, qu'il vous prie conséquemment d'écrire à
ce dernier, afin qu'il ait l'autorisation de les lui adresser.
Nos retraites et clôtures pour Pâques ont été excellentes partout; je pense
bien que vous aurez été heureux à Amiens. M. Caille ne me donne pas signe de
vie; invitez-le à me dire comment va St-Jacques et à me donner son
avis sur l'ensemble des œuvres d'Amiens et sur la communauté; j'ai sans doute
vos communications, mais son avis me sera précieux aussi; il faut bien
d'ailleurs qu'il reste en communication habituelle avec moi, puisqu'il est
membre du Conseil.
Notre retraite sera donnée par le r.p. Eymard, Supérieur des pp. du Saint
Sacrement. Sera-ce le 26 avril ou le 3 mai? Je ne le sais pas encore, je vous
l'écrirai très prochainement.
Nous avons lu avec grand intérêt vos observations sur l'avenir des deux œuvres
de Noyon et de St-Jacques; nous goûtons, en général, vos vues; nous
n'inclinerions guère toutefois à faire nous-mêmes les classes aux orphelins, à
moins d'impossibilité absolue de les maintenir aux écoles des Frères. Nous
n'avons pas non plus de sujet capable que nous puissions envoyer présentement
pour être préposé à ce service; l'éloignement de MM. Girard et Charrin nous
occasionne de nouveaux vides difficiles à combler.
Je vous écrirai, je l'espère, plus à loisir à prochaine occasion. Nous ferons
avec joie connaissance à la retraite avec vos deux postulants [MM. Watelet et
Gérold]; vous y viendrez vous-même, me dites-vous, au moins pour la clôture;
nous en serons tous heureux, voilà déjà longtemps que vous êtes loin de nous.
Adieu, bien cher ami, si vous faites bien selon mes désirs, vous parlerez
beaucoup à tous vos ff. de nous, de moi, leur Père, qui les aime et pense à eux
tous les jours devant Dieu; embrassez-les, M. Caille avant tous, qui vous le
rendra de ma part.
Votre dévoué ami et Père
Le Prevost
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