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Envoi du frère Jean-Marie Tourniquet à Rome, comme
Supérieur.
Vaugirard, 15
mai 1868
Mon bien cher ami et fils en
N.S.,
J'envoie M.
Jean-Marie [Tourniquet] pour fortifier votre petite communauté romaine et
travailler à l'œuvre excellente à laquelle vous êtes aussi employés, vous et M.
Charrin; un quatrième le suivra plus tard, si la chose semble nécessaire. Vous
formerez donc une petite famille de frères. Je n'ai pas besoin de dire qu'elle
sera tendrement unie dans la charité du divin Seigneur; où trouverait-on les
vertus chrétiennes et la sainte dilection surtout, sinon au centre même de la
vie selon l'esprit du Sauveur?
Je crois qu'à raison de son ancienneté et des liens qui l'attachent absolument
à la Congrégation,
M. Jean-Marie devra être le chef de la colonie romaine; son autorité, je le
sais, ne sera lourde à personne. Il résidera autant et aussi souvent qu'il
pourra près de vous; vous avez besoin d'être ensemble pour être un peu forts,
cependant vos moments de vie commune seront encore moins constants que je ne le
voudrais. Tâchez de ne pas vous départir de l'exactitude à vos exercices autant
que vous le pourrez.
Je m'arrête ici, ne voulant pas retarder M. Jean-Marie dont les heures, ou
plutôt les instants sont comptés. Je vous embrasse, vous et M. Charrin, bien
tendrement en N.S.
Votre ami et Père en J. et M.
Le Prevost
Je vous félicite du mariage de votre chère sœur; j'irai à la cérémonie, si je
le puis.
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