Organisation des maisons de Rome.
Vaugirard, 11
juillet 1868
Mon bien cher fils en N.S.,
M. Keller désire
que l'un de vous prenne la charge de suppléer, au moins dans quelques points
essentiels de ses offices, M. Descemet, en son absence. Vous verrez avec M. Girard
lequel de vous deux est mieux à portée de prendre cette charge temporaire, et
vous réglerez la chose comme vous le croirez le plus utile. Dans la crainte que
ce surcroît de travaux ne nuise à vos précédents emplois, j'ai fait demander au
bureau du Comité si on ne trouverait pas bon que vous demandiez en ce cas un
peu d'aide à M. Brandon, habitué à la comptabilité et d'ailleurs, me dit-on,
fort serviable et obligeant. On m'a répondu affirmativement, remarquant
toutefois qu'en ce cas, il serait toujours indispensable que vous ou M. Girard
preniez bien ostensiblement position comme remplaçant officiellement M.
Descemet et recevant l'aide de M. Brandon, parce que ce dernier, comme simple
zouave, n'aurait pas autorité suffisante près des autres zouaves ou militaires
et rencontrerait des difficultés que votre condition indépendante de la
hiérarchie militaire vous épargnera.
Nous avons remarqué aussi, M. Paillé et moi, que si vous recevez, pour les
paiements à faire au nom du Comité, des fonds, il ne serait pas prudent de les
garder chez vous, mais que vous devriez les déposer à la banque et vous
entendre avec elle pour les reprendre à mesure des besoins.
Nous n'avons désigné encore personne pour vous seconder; ces Messieurs du
Comité nous font observer que les étrangers, s'ils arrivent à Rome en cette
saison de chaleurs et de fièvres, courent bien plus de risques et s'acclimatent
difficilement; ils conseillent d'ajourner un peu; tâchez donc d'avoir quelque
bon et chrétien assistant pris dans vos entourages pour vous seconder durant un
peu de temps.
J'ai envoyé à M. Keller les comptes de M. Girard; tenez les vôtres bien
exactement et faites le moins de dépenses que vous pourrez sans nuire au bien
réel de l'œuvre.
La cloche sonne, je finis, vous embrassant, vous bénissant tous dans les Cœurs
sacrés de J. et M.
Votre ami et Père
Le Prevost
Le p. de Boylesve prépare des livres.
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