Conseils pour parer au manque de personnel à Rome.
Nouvelles du patronage St-Charles.
Vaugirard, 27
juillet 1868
Mon bien cher enfant en N.S.,
Ce n'est pas sans regret que j'ai vu l'obligation qui vous arrivait, ainsi qu'à
M. Girard, de remplacer temporairement M. Descemet; M. Keller me l'a demandé
avec une telle instance que je n'ai pu le refuser; il paraît qu'il ne voyait
personne à qui confier ce service. Tâchez de vous faire aider par M. Brandon
pour les écritures et de trouver aussi quelqu'un qui vous seconde pour les
visites des malades. Quelle durée doit avoir l'absence de M. Descemet?
J'espère que le départ des zouaves pour le camp va donner un peu de relâche à
nos chers ff. Girard et Charrin; mais, dans le même temps, la légion
arrivant dirigera vers vous le fort du travail. Dieu, j'en ai la confiance,
vous assistera. Pour le trappiste, M. Maignen n'en peut rien dire; il croit
qu'il est peu capable de vous aider, sinon pour les travaux manuels; il vous
conseillerait de demander seulement pour lui à M. de Charette un congé de deux
mois qui vous serviraient pour l'éprouver; si, après cela, il ne vous convenait
point, vous prieriez M. de Charette de le rappeler, de sorte que, sans le
renvoyer vous-même, vous procureriez doucement son éloignement. Je ne pense pas
que vous deviez prendre M. Kneib; nous n'en avons point eu satisfaction à
Vaugirard; dites-lui seulement que, n'ayant pas été attaché à la Communauté et n'ayant
pas d'indice de vocation de ce côté, il ne peut être attaché directement au
Cercle.
Général
de Charrette
Le r.p. de Boylesve m'a remis quelques volumes
que je vous enverrai; ils sont sérieux, mais ils conviendront néanmoins à
beaucoup de lecteurs.
Soyez tranquille sur le compte de St-Charles, les choses s'y
soutiennent bien; MM. Gresser, Bion, Pradine, et aussi M. Girodon et M.
Guillot, y sont attachés avec une fidélité qui sauve l'œuvre. M. Gresser
demeure à Nazareth; il n'a plus son travail du matin et, de lui-même, il soupire
souvent après l'heure où il serait débarrassé aussi de celui du jour, mais nous
ne le poussons pas, sachant combien il est timide à prendre une résolution
hardie. Priez pour lui; nous prions ici ardemment pour vous tous, nos
entretiens roulent bien souvent sur vous dans nos récréations; nous prenons
part à vos difficultés; comptez bien que nous vous enverrons un frère dès que
la saison sera un peu plus favorable. Ici, tout le monde souffre des chaleurs
exceptionnelles, plusieurs en sont malades. Notre fête de St Vincent
de Paul a été charmante, vraie fête de famille chrétienne; avez-vous un peu
fêté aussi à Rome? Je vous embrasse et vous bénis tous du plus profond de mon
cœur.
Votre ami et Père
Le Prevost
Suivre, s.v.p. ma demande près de Mgr Nardi.
M. Paillé vous a répondu, je crois, que le marchand de billards n'avait pas
voulu se porter garant des transports. On me dit que la chose peut se réparer
sans désavantage notable, mais il faut sans doute qu'un homme du métier recolle
le marbre.
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