1331  à M. de Varax

Démarches pour la rédaction des Constitutions. Le père Cotel prêchera la retraite. M. Girard, très affaibli, est arrivé de Rome pour se reposer. "Nous commençons à pâtir pour la foi, c'est bon signe".

Vaugirard, 28 août 1868

            Bien cher enfant en N.S.,

            J'arrive de Troyes, où je suis allé voir le r.p. Cotel au sujet de notre règle. J'ai été content du bon accueil, des bons avis et des utiles renseignements qu'il a bien voulu me communiquer.

            Il viendra nous donner la retraite dans la deuxième quinzaine de septembre. C'est un vénérable Père qui rappelle le r.p. Renaud. Il a dit qu'il n'est pas orateur; nous aurons donc à mettre un peu du nôtre dans les exercices qu'il nous donnera à la retraite. Est-ce un mal? Je ne le crois pas, si on prend soin d'aider et de soutenir un peu les jeunes frères. Ce bon Père semble, en effet, comme on nous l'avait dit, avoir une grande expérience dans les organisations des Congrégations. Il m'a communiqué un travail précieux qui contient les bases essentielles de toute règle religieuse; je pense qu'il me sera bien utile.

            J'écris à M. Caille au sujet de la question des propriétés de S^t-Jacques et Watelets. M. Trousseau va bien, il vous a écrit sans doute. Je pense que, de son côté, notre cher M. Lainé [Adolphe] se trouve bien de l'air d'Amiens.

            M. Girard, à bout de forces, vient d'arriver pour respirer un peu l'air français et se refaire; on me dit qu'il est comme une ombre; je ne l'ai pas encore vu, il a été directement à Chaville, d'ailleurs j'étais absent; M. Charrin est aussi souffrant; nous commençons à pâtir un peu pour la foi, c'est bon signe; mais, comme dit l'Imitation, nous n'avons pas encore souffert jusqu'au sang; par les temps que nous traversons, nul de nous ne doit désespérer de ne pas aller jusque là.

            Adieu, mon bien cher ami, mille affections à nos ff.

            Votre dévoué ami et Père

                                                                                             Le Prevost