Sympathie témoignée à l'occasion de son accident.
Correction de fautes de français.
Chaville, 2
novembre 1868
Mon bien
cher enfant en N.S.,
Nous avons tous pris part à l'accident dont vous avez failli être fort
maltraité; mais, rassurés en même temps par les détails que nous transmettaient nos ff. sur les conséquences
que
pouvait avoir votre chute, nous avons remercié Dieu et la Ste Vierge
qui vous ont visiblement préservé d'un mal plus grave. Demeurons toujours sous
leur garde, afin qu'il ne nous arrive rien de sérieusement fâcheux.
Je vous remercie de vos lettres qui nous intéressent en nous faisant suivre les
particularités de votre vie quotidienne. Cette obligation d'écrire plus souvent
vous sera utile; elle vous accoutumera peu à peu à mettre plus d'ordre dans vos
récits et vous formera peut-être aussi à mettre l'orthographe.
Je vous signale particulièrement deux mots entre plusieurs autres que vous
devez rectifier: vous écrivez que vous avez vu un busque, c'est buste
qu'il faut dire; un busque est la lame d'acier ou de baleine que les dames
mettent dans leur corset.
Il ne faut pas dire non plus la prison Lamertine, mais la prison Mamertine.
Vous aurez appris avec une peine particulière la mort de notre cher M. Girard
que vous connaissiez beaucoup; priez bien pour lui, dans ces jours surtout que
l'Eglise consacre au souvenir de ceux qui ont quitté ce monde; espérons qu'il
est en un lieu meilleur.
Adieu, mon bien cher enfant, croyez à toute mon affection en N.S.
Le Prevost
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