Annonce d'un prochain voyage. La Commission des zouaves.
Comment présider un Conseil: "il faut de l'ordre et
de la clarté, voilà les points essentiels". Petites nouvelles de
la famille.
Vaugirard, 14
décembre [1868]
Bien chers amis et fils en N.S.,
Je n'ai pas assez de temps libre aujourd'hui pour vous écrire à tous; je joins
ici quelques mots seulement pour ne pas vous laisser trop longtemps sans
nouvelles.
Vos lettres nous intéressent toujours vivement; j'ai lu à nos ff. celle de M.
Emile [Beauvais] concernant sa rencontre si désirée avec le Saint Père dans la
cérémonie de l'offrande des armes; elle nous a bien donné l'idée de cette
assemblée. M. Faÿ prépare avec soin un nouvel envoi de musique.
Je vous envoie, bien tardivement, l'annuaire pour décembre; je tâcherai qu'on
vous l'adresse plus utilement et plus opportunément à l'avenir.
J'espère toujours que je pourrai assez prochainement aller vous voir; si j'en
étais empêché, un de nos anciens ff. pourrait y aller à ma place; je n'ai pu
fixer encore précisément le moment de ce voyage; je pense que dans peu de
temps, j'aurai à cet égard une vue plus arrêtée.
Nous pensons que vous ferez bien de présider les réunions de la Commission des Zouaves;
prenez soin de préparer un petit ordre du jour,où les matières à traiter seront
classées avec précision; menez la séance avec un peu d'ordre et tâchez d'avoir
une idée nette des choses, afin de les énoncer clairement; puis, allez en
simplicité et pour le plus grand bien, comme vous le faites d'ordinaire, et le
bon Dieu vous assistera. Il faut de l'ordre et de la clarté, voilà les points
essentiels.
Vous ne pouvez pas vous associer aux mouvements et à l'action de M. Germainville,
ni prendre aucune responsabilité quelconque dans ses entreprises; tenez-vous
bien à votre œuvre et ne l'y mêlez pas, non plus que vous ne devez vous
immiscer aux siennes; je crois que c'est bien la pensée du Comité, c'est aussi
bien positivement la nôtre; le tout sans aucune forme désobligeante.
Les excursions vers les détachements faites à propos et mesurément et l'envoi
des livres, journaux et de quelques jeux semblent bien utiles; je crois qu'ils
accroîtront le bien que font les Cercles.
Je ne vois pas de nouvelles bien fraîches et bien dignes d'attention à vous
donner; tout marche à peu près comme de coutume. St-Charles se
soutient par ses aides et directeurs ordinaires, M. Gresser toujours un pied en
avant et un en arrière.
M. Alexandre [Legrand] est bien installé à Lyon chez les Frères de St-Jean
de Dieu, mais il s'y ennuie beaucoup. M. [Pierre] Pialot languit à
l'infirmerie. Quelques frères nouveaux ont été admis au postulat, nous ne
saurions encore rien présumer sur leur avenir; le bon accord et l'intime union
sont toujours dans la famille avec un sincère désir de glorifier Dieu. Le petit
noviciat de Chaville va bien, pas nombreux, mais un bon esprit.
Adieu, bien chers amis, si je devais tarder à prendre une décision au sujet du
voyage, je vous l'écrirais, afin que M. Charrin pût faire ses vœux.
Croyez bien à toutes les affections de nos ff. et de
Votre ami et Père
Le Prevost
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