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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1301 - 1400 (1868 - 1869)
    • 1366  à M. Tourniquet
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1366  à M. Tourniquet

Souhaits de nouvel an; la Saint-Jean à Vaugirard. Santés des frères Pialot et Legrand. Raisons de refuser un candidat. Le budget des Cercles de Rome. Ne pas assumer de responsabilités qui risquent d'entraver le bien.

 

Nazareth, 5 janvier 1869

            Bien chers amis et fils en N.S.,

            Je vous écris collectivement aujourd'hui, ne prévoyant pas que j'arrive à vous faire des lettres séparées; il m'eût été bien doux cependant de répondre à tous vos bons souhaits de St-Jean et de nouvel an; chacun de vous méritait bien quelques mots particuliers, mais ce que je ne fais pas toujours avec le papier, je ne l'oublie pas devant Dieu, au St Sacrifice particulièrement, et vos noms si chers pour moi, et vos âmes surtout, je les présente au divin Seigneur: "Voici, mon Dieu, mes enfants bien-aimés: Jean-Marie [Tourniquet], Emile [Beauvais], Eugène [Charrin] et Charles [Jouin]; vous les connaissez bien; ils sont là-bas, bien loin de nous, pour votre service et celui de votre Eglise, protégez-les, gardez-les, bénissez-les et permettez que moi aussi, en votre nom, je les aime et les bénisse." Voilà ce que je dis, non au premier de l'an seulement, mais tous les jours. Nos frères aussi vous gardent un affectueux souvenir; je leur parle souvent de vous, je leur lis des fragments de vos lettres et je vous rends présents pour eux autant que je le puis. La St-Jean s'est faite cette année tout à fait en famille; M. le Curé et notre bon P. Beaussier ont seuls partagé notre dîner de Communauté, fort gai néanmoins et plein de cordialité. Le soir, les jeunes ouvriers de Grenelle se sont chargés du divertissement (La fête interrompue, en deux actes), parfaitement joué par Giraud et autres; succès complet, assemblée comble; on a fini un peu tard, c'est toujours le défaut inévitable quand ces jeunes ouvriers, libres seulement à 7 ou 8 h., sont les acteurs de la pièce.

            Les ff. vont bien, sauf M. [Pierre] Pialot qui décline beaucoup et ne semble guère pouvoir vivre au delà de quelques semaines. Notre cher Alexandre [Legrand], toujours à la maison des Frères de Saint-Jean de Dieu à Lyon, dit qu'il est un peu mieux; il espère revenir bientôt, mais humainement parlant, cet espoir serait peu fondé, tant son état est grave; Dieu seul peut faire cette merveille, demandons-la, le pauvre enfant est si sage et si bon, il servirait si bien le divin Seigneur; vous qui êtes si près des saints, demandez leur intercession pour le pauvre Alexandre.

            J'ai le regret de ne pouvoir accueillir la demande de M. Lucien [Jacquart]. Le Conseil, consulté par moi, juge qu'il ne peut rentrer dans la Communauté. Il n'a pas su rester chez les Lazaristes, il nous a fallu le changer dans tous les postes où nous l'avons placé, enfin il s'est sauvé indignement de Metz sans nulle raison, laissant M. Risse et nos ff. en inquiétude et faisant jaser tout le monde à son sujet et sur la Communauté qui avait de tels religieux; nous ne pouvons nous exposer à de nouvelles scènes de ce genre; il n'a pas mauvaise volonté, mais sa tête, extrêmement faible, le mène à des écarts que sa piété, trop insuffisante, ne sait pas détourner. Voilà les raisons du Conseil pour ne pas adhérer à sa demande. Dites-lui que nous lui portons intérêt et verrons avec plaisir qu'il prenne un parti courageux et demeure sincèrement chrétien, par sa foi comme par sa conduite.

            Je vous envoie une lettre que m'a écrite M. Maignen, après avoir examiné vos projets de budget. Ses observations vous paraîtront peut-être un peu sévères, cependant le Conseil a pensé comme lui que bien des articles dans les dépenses semblaient bien considérables, pour l'éclairage notamment qui ne doit durer qu'une partie de l'année et aussi pour l'ensemble.

            Je crois qu'il serait prudent d'attendre Mgr Bastide pour cette association pieuse de N.D. des Victoires; il pourra mieux que personne juger de ce qui doit être établi et aimera mieux se réserver cette création.

            Pour les pensions à payer, je crains que ce soin ne vous donne moins d'avantages que de contrariétés; on m'a dit que les exigences des jeunes militaires, qu'on ne satisfait pas toujours, pouvaient être une occasion de froissements et les éloigner de vous plutôt que de les attirer. Voyez cela entre vous; si cela pouvait être, vous en feriez l'observation à M. Descemet, en acceptant seulement le service pour trois mois, à titre d'essai; ce n'est pas la peine que vous craignez, mais seulement les causes de contradiction avec ceux que vous cherchez à édifier.

            Je pense toujours que j'irai assez prochainement à Rome; la chose a été retardée, parce que divers arrangements à prendre avant n'ont pas été aussi vite que je l'espérais; mais l'hiver ne fait que commencer, j'espère que mon désir se réalisera; dès que le moment sera précisément fixé, je vous en avertirai; je pense que ce sera M. de Varax qui m'accompagnera.

     Adieu, bien chers enfants, je vous embrasse tous avec une tendresse toute particulière à l'occasion de la nouvelle année; nos ff., ceux de Nazareth tout spécialement, vous assurent aussi de leurs tendres affections.

            Votre dévoué ami et Père en J. et M.

                                                                                             Le Prevost

 

 




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