Nouvelles observations sur le frère Lemaire. Services
qu'il peut rendre. Un mot sur les Constitutions.
Vaugirard, 8 janvier [1869]
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
Voici M. Lemaire bien remis en bonne disposition; si vous le suivez de près et
le soutenez bien spirituellement, il sera l'homme que vous me demandiez, ferme,
expérimenté, laborieux et fidèle à son poste; il est tout cela ordinairement,
mais sa tête est picarde et veut être prise avec fermeté et condescendance, le
Bon Dieu vous inspirera. Il y a beaucoup de qualités en lui; deux défauts: un
grand orgueil et le peu d'étendue de l'esprit avec une rare ignorance sont le
mauvais côté. Depuis 7 ans, il a rendu ici de grands services; il peut, à
l'orphelinat d'Amiens, apporter un secours décisif, mais il faut qu'il soit
dominé et non qu'il domine; il faut que M. Marcaire, doucement mais fermement,
garde sa position; si, avec la conduite spirituelle suivie, on peut donner
quelques soins à son instruction intellectuelle, il en est aux premiers
éléments, même pour la lecture et l'écriture, ayant montré longtemps peu
d'aptitudes et de goût pour l'étude; il commence à en sentir l'utilité et est
très humilié de son ignorance.
Adieu, bien cher ami et fils en N.S., vous savez le tendre dévouement de
Votre ami et Père
Le Prevost
Je dois revoir lundi M. Icard pour recevoir ses observations sur la Constitution; il
croit indispensable de consulter l'archevêché,
je m'y attendais.
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