Conduite à tenir envers le frère Lemaire.
Vaugirard, 8
janvier [1869]
Mon bien bon ami et fils en N.S.,
M. Lemaire était depuis quelque temps si mal disposé que son
envoi à Amiens ne me semblait guère praticable; mais heureusement le bon esprit
a pris en lui le dessus sur le mauvais caractère et le voilà remis en
disposition chrétienne et religieuse. Il sera nécessaire toutefois de le suivre
de près au point de vue spirituel si on veut que sa vocation, plus d'une fois
ébranlée, se soutienne et se perfectionne. Il y aurait aussi grand avantage à ce
qu'on donnât quelques soins pour son instruction; jusqu'ici, il y avait montré
peu de goût, il commence à en comprendre l'utilité. Il pourra, d'ailleurs,
rendre de grands services à l'orphelinat, mais que M. Marcaire garde bien sa
position, autrement il ne serait pas longtemps maître d'imprimer à l'œuvre et à
la maison la direction qu'il lui conviendra de lui donner.
Adieu, mon bien bon ami, nous attendons votre visite promise.
Votre tout affectionné ami et Père en N.S.
Le Prevost
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