1376  à M. de Varax

Présentation des Constitutions à Rome. Lettres postulatoires. Admission d'un abbé "jeune de cœur et flexible de caractère". Condoléances de Pie IX pour la mort du frère Girard.

Vaugirard, 12 février 1869

     Mon bien bon ami et fils en N.S.,

            J'arrive bien lentement, les ans en sont la cause, mais plus encore les choses elles-mêmes qui ont leurs résistances et qui n'avancent pas, comme on veut qu'elles le fassent.

            Nous avons eu un bon accueil de M^gr de Paris (M. Lantiez et moi); il a trouvé bon le voyage et bonne la pensée de soumettre nos Constitutions à Rome; il a chargé M. Icard de les examiner, ce qui va être vite fait, m'a dit ce dernier, puisqu'il les avait déjà approuvées; il m'a promis une recommandation de M^gr pour Rome.

            Je joins donc ici une demande de pareil appui à M^gr d'Amiens, et j'écris aussi à Angers et à Metz; voyez la lettre et veuillez la porter vous-même à M^gr Boudinet. M. Icard pense que les Evêques dans les diocèses desquels nous n'avons point de maisons nous recommanderaient bien faiblement; nous verrons pourtant ce qui serait le mieux.

            Je vous prie d'examiner quel moment il conviendrait que nous choisissions pour le départ; je pensais que la dernière semaine de février pourrait convenir; en outre, prévoir comment marcheront chez vous les choses en votre absence, et un peu aussi comment nous pourrions échelonner nos étapes.

            M. Demante, entrant définitivement chez nous, me délivrera de la difficulté de mon remplacement à Chaville les dimanches. Je ne sais si vous le connaissez; c'est le fils de l'ancien professeur de droit (décédé); son frère est Jésuite. Pour lui, il a été condisciple de M. Lantiez et est resté de ses amis; il a eu toujours un attrait prononcé pour les œuvres; il a 43 ans, mais il est jeune de cœur et flexible de caractère; je pense qu'il ira bien chez nous.

            Vous voudrez bien cacheter la lettre pour M^gr, après l'avoir mise sous enveloppe.

            Je ne puis écrire plus longuement. Les vendredis et samedis sont des jours si remplis pour moi qu'il n'y a place pour rien de ce qui ne regarde pas ceux de la maison ou de l'entourage.

            Votre tout affectionné ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost

            P. S. Le Saint Père a, ces jours-ci, exprimé son regret pour la mort de notre f. Girard et a prononcé pour nos Cercles des paroles de très aimable encouragement.