1387  à M. Trousseau

Vivre l'absence de M. de Varax avec dévouement et abnégation. Appel au sacerdoce pour la Trinité. Eloge du frère Ginet. Assurance de prières à Rome.

Chaville, 25 février 1869

            Mon bien cher enfant en N.S.,

            L'absence de M. de Varax va faire un grand vide dans votre petite Communauté. Vous tâcherez qu'il soit autant rempli qu'il se pourra, eu égard à vos études et aux préparations qu'il vous reste à faire pour arriver au terme tant désiré. Je me tranquillise en pensant que de grandes grâces ont déjà été répandues sur vous dans les ordres que vous avez reçus et que, d'autre part, la perspective de la faveur immense et décisive qui vous est promise pour la Trinité vous dispose plus que jamais au dévouement et à l'abnégation, et aux sacrifices que demande la charité.

            Notre cher M. Ginet, que j'envoie pour vous aider, vous rendra je l'espère, la tâche moins lourde; c'est une âme noble, simple, pieuse, qui pourra aisément s'entendre avec vous. Il n'est pas bien fort physiquement; vous le ménagerez un peu et veillerez à ce qu'il ait ce que sa constitution un peu délicate peut demander. A cette condition, je crois que vous serez heureux de l'avoir près de vous. Vous pouvez vous reposer sur lui et lui donner toute confiance, il y répondra certainement. Je n'ai pas besoin de vous dire que je prierai ardemment pour vous aux pieds des S^ts Apôtres; je vais surtout à Rome pour invoquer les S^ts fondateurs de l'Eglise, et afin d'obtenir par eux une grâce de puissance et de confirmation pour nous tous et pour les œuvres qui sont entre nos mains.

            Adieu, mon bien cher enfant, je vous embrasse tendrement en J. et M.

            Votre ami et Père

                                                                                             Le Prevost